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torsion

torsion [ tɔrsjɔ̃ ] n. f.
• déb. XIVe; tortion « colique » XIIIe; bas lat. tortio
1Action de tordre (I); déformation que l'on fait subir à un solide en imprimant à l'une de ses parties un mouvement de rotation transversal (les autres parties restant fixes ou étant soumises à un mouvement de sens contraire). Procéder à la torsion de fils métalliques.
Barre de torsion : type de ressort utilisant la force d'une barre élastique. Phys. Couple de torsion : couple d'élasticité tendant à ramener le corps à sa forme primitive.
Physiol. Mouvement conjugué de rotation des deux yeux autour de l'axe de fixation antéro-postérieur des globes oculaires, s'effectuant du côté interne ou externe. giration.
2État, position de ce qui subit cette déformation, de ce qui est tordu. courbure, distorsion. « s'arc-boutant des pieds, [il] se renversait avec une torsion de la taille » (Flaubert). Torsion de la bouche, des traits, dans une grimace. ⇒ contraction, crispation. Torsion du pied, de la cheville. Torsion du cou. torticolis.

torsion nom féminin (latin torsio, de torquere, tordre) Déformation donnée à un corps allongé par une rotation dans le sens transversal : La torsion d'un cordage. Mouvement tournant imposé au corps humain, à une partie du corps : Torsion accidentelle d'un membre. Mouvement de rotation d'un organe sur lui-même. Matériaux Composante, suivant la normale à la section droite d'une poutre, du couple du torseur relatif à cette section. Mathématiques Inverse du rayon de torsion. Textiles Nombre de tours au mètre appliqués au fil sur la machine à filer ou à retordre. ● torsion (expressions) nom féminin (latin torsio, de torquere, tordre) Rayon de torsion au point s ∊ I, réel τ tel que , dans le trièdre de Frénet , au point m = f(s) de l'arc paramétré (I, f), défini par sa représentation normale. Balance de torsion, appareil servant à mesurer de très petites forces, par la torsion qu'elles font subir à un fil.

torsion
n. f. Action de tordre; déformation qui en résulte. Torsion d'une tige. Torsion de la bouche.
|| PHYS Sollicitation exercée sur un solide par deux couples opposés agissant dans des plans parallèles et ayant pour effet de déformer ce solide en le tordant.

⇒TORSION, subst. fém.
A. — Action de déformer un corps par une rotation s'exerçant dans le sens transversal; résultat de cette action. Torsion de fils, des fibres d'un tissu. John Mangles, avant de laisser ses amis se suspendre à ces filaments de phormium, qui, par leur torsion, formaient la corde, les éprouva (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 148). Les cordes et cordages comprennent: 1 Les fils divers composés d'un brin tordu ou d'un certain nombre de brins commis ensemble par simple torsion à droite ou à gauche. 2 Les cordes simples comprenant les ficelles, menues cordes et cordes molles qui sont composées d'un certain nombre de fils de caret (fil de chanvre) commis ensemble par simple torsion. 3 Les cordes câblées composées de fils de caret commis ensemble par câblage, c'est-à-dire par torsion générale de l'ensemble et torsion particulière de chaque fil en sens inverse de la torsion générale (BOURDE, Trav. publ., 1928, p. 28).
Spécialement
MÉCAN. Déformation subie par un corps que l'on soumet à l'action de deux couples opposés agissant dans des plans parallèles. Effort de torsion. Le châssis Skoda, bien avant 1936, se faisait remarquer par son tube central prolongé à l'avant directement par le moteur, à l'arrière par l'ensemble boîte de vitesses-pont entièrement suspendu. Ce système permet d'obtenir une grande résistance à la torsion avec un poids très réduit (TINARD, Automob., 1951, p. 385).
Balance de torsion. Appareil servant à mesurer l'intensité de petites forces au moyen du couple de torsion d'un fil métallique. La balance de torsion est l'instrument le plus exact que nous ayons, pour servir à la mesure des forces très-petites (POISSON, Mécan., t. 2, 1811, p. 35).
Barre de torsion. Barre métallique tordue qui en reprenant sa position initiale fait office de ressort. La suspension par barres de torsion a suivi une très lente évolution. Seul, Citroën, sur ses tractions avant, en utilisait le principe depuis fort longtemps. Les autres constructeurs l'utilisent maintenant. La barre de torsion est simple, légère, peu encombrante, facile à changer et réglable (CHAPELAIN, Techn. automob., 1956, p. 201).
Ressort de torsion. ,,Tige soumise à des efforts de torsion qui lui impriment de grandes déformations`` (Lar. Lang. fr.).
PHYSIOL. ,,Mouvement conjugué des yeux, s'exécutant autour de l'axe antéro-postérieur du globe oculaire`` (MAN.-MAN. Méd. 1977). Synon. giration.
P. anal. Aux torsions du relief succède la monotonie d'un glacis de huit cents kilomètres de long (MORAND, Air indien, 1932, p. 95).
Au fig. Déformation; mouvement irrationnel, illogique, tourmenté. Les préjugés et les erreurs sont des torsions qui exigent un redressement (HUGO, Actes et par., 4, 1885, p. 352).
B. — Distorsion imprimée au corps humain ou à une de ses parties; position qui en résulte. Torsion des mains, du tronc. La courbure ou la torsion de la colonne vertébrale produit chez ces hommes, en apparence disgraciés [les bossus] comme un regard où les fluides nerveux s'amassent en de plus grandes quantités que chez les autres (BALZAC, Modeste Mignon, 1844, p. 122). [Une manie] s'accompagne (...) de cette dissymétrie soudaine des traits, de cette torsion du regard et de la bouche qui caractérisent l'homme traqué (ARNOUX, Solde, 1958, p. 183).
C. — ARBORIC. Courbure imprimée au tronc, aux branches d'un arbre, à la tige d'une plante; forme torse, contournée qui en résulte. Il conviendra (...) de remplacer le pincement par la torsion, c'est-à-dire qu'on les [bourgeons oubliés] tordra à environ 0 m, 12 de leur base (DU BREUIL, Cult. arbres, 1876, p. 199).
REM. Torsionner (se), verbe pronom. réfl. Synon. de se contorsionner. Une danse qui est une douce oscillation des torses, qui peu à peu s'enfièvre et d'où se détache et jaillit de temps en temps une femme qui, devant son fiancé, devant l'homme aimé, se torsionne debout comme sous le coït (GONCOURT, Journal, 1892, p. 318).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 2e moit. XIIIe s. tortions del ventre « tranchées, douleurs violentes » (Médicinaire liégeois, éd. J. Haust, p. 131, 1065); 2. 1314 « action de tordre; résultat de cette action » (HENRI DE MONDEVILLE, Chirurgie, éd. Ch. Bos, 7); 3. 1461 torsion des mains « action de se tordre les mains » (GEORGES CHASTELLAIN, Chronique, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 4, p. 210); 4. 1680 phys. (C. PERRAULT, Essais de phys., t. 1, p. 156); d'où a) 1834 balance de torsion (BOISTE); b) 1845-46 force de torsion (BESCH.); 5. 1784 « action de tordre une branche pour y supprimer l'afflux de la sève et empêcher la production exagérée du feuillage » (DIDEROT, Eléments de physiol., p. 86); 6. 1845-46 chir. torsion des artères (BESCH.); 7. 1872 anat. torsion du cœur, torsion de l'humérus (LITTRÉ). Empr. au lat. tardif tortio « action de tourner, torsion »; « torture », (et à son doublet torsio « colique »), dér. de tortum, supin de torquere « faire tourner, tourner; tordre ». Fréq. abs. littér.:98.

torsion [tɔʀsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1314; torcion, torsion « douleur de ventre, tranchées », XIIIe; lat. torsio « colique », et tortio « torsion; torture » (→ Tortionnaire), dér. de torquere « tordre, tourmenter ».
1 (V. 1460). Action de tordre (I.); déformation que l'on fait subir à un solide en imprimant à l'une de ses parties un mouvement de rotation transversal (les autres parties restant fixes ou étant soumises à un mouvement de sens contraire). || Torsion des fils, d'un faisceau d'osier, de paille, des fibres d'un tissu… || Torsion d'une branche, pour supprimer l'afflux de sève.Phys. || Forces de torsion. || Torsion simple, composée. || Angle de torsion, dont tourne une section du solide située à une distance égale à l'unité de longueur. || Couple de torsion : couple d'élasticité, qui tend à ramener le corps à sa forme primitive. || Pièce travaillant par torsion. || Barre de torsion : ressort constitué par une barre métallique tordue (qui tend à reprendre sa forme initiale).(1842). || Balance de torsion, permettant de mesurer un couple quelconque au moyen du couple de torsion d'un fil métallique.
Pathol. || Entorse (cit. 2) résultant de la torsion d'un membre.Torsion du nez (→ Enfoncement, cit. 2).
Physiol. Mouvement conjugué de rotation des deux yeux autour de l'axe de fixation antéro-postérieur des globes oculaires, s'effectuant du côté interne ou externe (appelé aussi giration).
1 Julien penchait son corps, dépliait les bras, et, s'arc-boutant des pieds, se renversait avec une torsion de la taille, pour avoir plus de force.
Flaubert, Trois contes, « Légende de saint Julien l'Hospitalier », III.
2 État, position de ce qui subit une force de torsion, de ce qui est tordu. Courbure, distorsion. || Torsion de la bouche, des traits, dans une grimace… Contorsion, contraction.Torsion d'un membre, du pied (cit. 6). || Torsion d'un canal de l'organisme (volvulus).
2 (…) il lui suffisait d'examiner attentivement les gestes de la tête et les torsions du cou, si variées, si expressives, pour juger une femme.
Balzac, la Femme de trente ans, Pl., t. II, p. 758.
3 Dans ces conditions, même une cordelette de grande finesse perd vite une partie de son brillant et de sa netteté; les spires les plus exposées noircissent, la torsion des brins se relâche, des fils se soulèvent un peu partout.
A. Robbe-Grillet, le Voyeur, p. 30.
Littér. Chose tordue (→ Hydre, cit. 2).
4 De hautes torsions d'écume s'envolaient le long de la côte, dans le pillage frénétique du vent.
Hugo, l'Homme qui rit, I, II, XV.
DÉR. Torsif.

Encyclopédie Universelle. 2012.