timbre [ tɛ̃br ] n. m.
• 1374; « sorte de tambour » XIIe; gr. byz. tumbanon, gr. class. tumpanon → tympan
I ♦
1 ♦ Anciennt Cloche immobile frappée par un marteau. Timbres d'un carillon. — (1858) Mod. Calotte de métal qui, frappée par un petit marteau ou un vibreur, joue le rôle d'une sonnette. Timbre d'appartement. « J'entends un timbre; c'est un bruit net, sec, mécanique qui dit qu'on sonne et non qui sonne » (Goncourt). Timbre d'une machine à écrire, qui tinte lorsque la frappe est sur le point d'atteindre la fin de la ligne. Timbre de bicyclette. ⇒ sonnette. Timbre électrique. ⇒ sonnerie.
♢ Loc. fam. (1608) Vieilli Avoir le timbre brouillé, un peu fêlé : être un peu fou, un peu dérangé. ⇒ timbré.
2 ♦ (1762) Qualité spécifique des sons produits par un instrument, indépendante de leur hauteur, de leur intensité et de leur durée. ⇒ sonorité. Le timbre de la flûte. Le timbre d'un son est caractérisé par l'intensité relative de ses harmoniques. — Par anal. Le timbre de la voix. ⇒ 2. son. « enfin sa voix avait un timbre qui donnait à son chant d'irrésistibles séductions » (Balzac). Le timbre clair d'une voix. — Absolt Voix qui a du timbre, dont la sonorité est pleine, riche (cf. Voix cuivrée, bien timbrée). Une voix sans timbre, blanche. — Phonét. « Qualité spécifique du son, qui nous permet [...] de distinguer par exemple [...] un a d'un o, un e ouvert [ ɛ ] d'un e fermé [ e ] » (Marouzeau). Timbre d'une voyelle.
3 ♦ (1680) Timbre ou corde de timbre : corde à boyau tendue en double contre la peau inférieure d'un tambour (peau de timbre) pour augmenter sa résonance.
II ♦
1 ♦ (par anal. de forme avec le tambour ou la cloche) Vx Partie du casque qui protégeait le crâne.
♢ (1352) Blas. Casque, ornement (couronne, tiare, mitre, mortier) placé au-dessus des armoiries pour indiquer la qualité de celui qui le porte.
2 ♦ (XVIIe) Mod. Marque, cachet que doivent porter certains documents à caractère officiel, et qui donne lieu à la perception d'un droit au profit de l'État; ce droit. Le droit de timbre est recouvré par l'Enregistrement. Acte soumis à l'obligation du timbre fiscal (cf. Papier timbré). Droit de timbre sur les passeports, les cartes d'identité...
♢ Marque qu'une administration, un établissement public, une entreprise privée appose sur un document ou un objet pour en garantir l'origine. ⇒ cachet, 1. marque, poinçon , tampon. Effets émis par le Trésor public avec son timbre. « Eusèbe prenait une enveloppe [...] , imprimait sur le coin le timbre de la maison » (Aymé).
♢ Techn. Poinçon ou plaque qu'on appose sur une chaudière à vapeur pour indiquer la pression maximale qu'elle peut supporter; le chiffre qui exprime cette pression.
3 ♦ (1881) Instrument qui sert à imprimer la marque appelée timbre.⇒ cachet, tampon. Timbre de cuivre, de caoutchouc. Timbre dateur, horodateur.
4 ♦ (1798) Anciennt Marque postale, cachet que la poste apposait sur une lettre pour indiquer le bureau d'origine et certifier que le port avait été payé par l'expéditeur. « des timbres oblongs, carrés, triangulaires, rouges, bleus, apposés sur une lettre » (Balzac). — Mod. Cachet sur une lettre, un colis postal, etc., qui indique le lieu, la date et l'heure du départ. ⇒ cachet, oblitération.
5 ♦ (1848; mis en vente le 1er janvier 1849) TIMBRE ou TIMBRE-POSTE [ tɛ̃brəpɔst ]. Petite vignette, au verso enduit de gomme, vendue par l'administration des Postes et qui, collée sur un objet confié à la poste, a une valeur d'affranchissement conventionnelle. Un timbre-poste de dix centimes. Des timbres-poste. Timbre à 3 francs. Carnet, feuille de timbres. Timbre autocollant. Acheter des timbres à la poste, au bureau de tabac. Surcharge d'un timbre-poste. Coller, mettre un timbre sur une enveloppe. Timbre oblitéré. Émission de timbres. Collection de timbres (⇒ philatélie) . Album de timbres. Marché aux timbres. « ayant la veille vendu mes timbres-poste les plus rares à la Bourse aux timbres » (Radiguet).
♢ (1858) Timbre-taxe :timbre indiquant le port à percevoir du destinataire pour une correspondance insuffisamment affranchie ou non acquittée. Des timbres-taxes.
♢ Dr. fisc. Vignette gommée représentant une valeur déterminée, que l'on colle sur un acte pour attester le paiement du droit de timbre (II, 2o) (on dit parfois timbre mobile, par oppos. au papier timbré). Timbre de quittance ou timbre-quittance, sur une quittance, un reçu, une décharge. Des timbres-quittances. Timbres fiscaux. — (1967) Timbre-amende :vignette qui atteste le paiement d'une amende. Des timbres-amendes.
♢ Vignette qui atteste le paiement d'une cotisation et que l'on colle sur une carte d'adhérent.
♢ Vignette vendue au profit d'œuvres. Timbre antituberculeux.
6 ♦ Méd. Pastille adhésive imprégnée d'un médicament, d'une substance qui pénètre dans l'organisme par voie percutanée (⇒ patch). Timbre tuberculinique.
● timbre-quittance, timbres-quittances nom masculin Droit dont la perception est constatée par un timbre, fixe ou mobile, et auquel est soumis tout écrit constatant le paiement de sommes ou la remise de valeurs ou d'objets. (Le timbre-quittance constitue la preuve de la libération du débiteur.)
Encyclopédie Universelle. 2012.