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taler

taler [ tale ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1417; du germ. °tâlôn
Fouler, meurtrir (spécialt les fruits). talé.
Fig. et région. Importuner. « Sa conscience ne le talait presque plus » (Aymé).
⊗ HOM. Taller.

taler verbe transitif (germanique talôn, arracher) Faire des meurtrissures sur des fruits en les heurtant, en les malmenant. ● taler (homonymes) verbe transitif (germanique talôn, arracher) talé adjectif taller verbetaler (synonymes) verbe transitif (germanique talôn, arracher) Faire des meurtrissures sur des fruits en les heurtant, en...
Synonymes :
- meurtrir

taler
v. tr. Meurtrir, presser, fouler (un fruit).
|| v. Pron. Les fruits se talent en tombant.
Pp. adj. Fruits talés.

⇒TALER, verbe trans.
A. — Marquer, meurtrir. Prenant le malade, elle l'a retourné sur le dos. J'ai vu ce dos, un dos talé, déformé par le lit, où la chair n'a plus de forme, un peu comme un dos d'enfant serré par les langes (GONCOURT, Journal, 1860, p. 853). P. métaph. Ma peau, je te la donne (...). C'est une vieille peau qui me tale à l'endroit du cœur (AYMÉ, Rue sans nom, 1930, p. 242).
Part. passé en empl. adj. Je reconnaissais ces populations du bord du fleuve (Congo), parmi lesquelles nous circulions de village en village (...) sans jamais rencontrer un seul être qui ne fût taré, talé, taché, abîmé par quelque point de son corps (GIDE, Journal, 1932, p. 1115).
En partic. [Le compl. désigne des fruits] Le transport par chemin de fer risque de taler ces fruits (Lar. Lang. fr.). Part. passé en empl. adj. On récoltait à part les fruits tombés d'eux-mêmes, trop mûrs, souvent talés, écrasés dans les hautes herbes; on ne pouvait marcher sans en fouler (GIDE, Immor., 1902, p. 419).
Empl. pronom. réfl. Au milieu de la table, la pyramide de poires est à bas (...). Les pêches, renversées l'une sur l'autre se talent (GONCOURT, Ch. Demailly, 1860, p. 358).
Pop., fam. Taler les fesses, le derrière. Je te boyauderai, je t'en bâillerai de vertes, des mûres et des blettes, je te talerai le derrière (ROLLAND, C. Breugnon, 1919, p. 123).
B. — Au fig. Harceler, importuner. Sa conscience ne le talait presque plus, sauf aux heures de visite, lorsque sa mère était là (AYMÉ, Passe-mur., 1943, p. 222).
Prononc.:[tale], (il) tale [tal]. Étymol. et Hist. 1. 1418 [n. st.] « meurtrir quelqu'un » (Archives Nat., JJ 170, n° 113, f° 127 cité ds DU CANGE, s.v. talare2), empl. isolé; 1860 talé « meurtri » (GONCOURT, Journal, p. 853: dos talé); 2. 1636 taller « faire des marques, des meurtrissures en appuyant trop fortement, en heurtant (des fruits) » (MONET), attest. isolée; 1831 taler (Ac. Suppl.); 1845 talé (BESCH.). D'un germ. talôn « arracher » (cf. l'a. h. all. zâlôn « arracher, enlever »), qui a dû passer très tôt en lat. (talare « ravir, dérober » est att. dès le VIIe s., Lex Ribuaria ds NIERM.), et qui est représenté dans les lang. rom. par l'esp. talar « dévaster » (lat. médiév. d'Espagne dès 972 ds COR.-PASC.) et l'a. prov. talar « dévaster, endommager, détruire » (dep. ca 1220 ds LEVY Prov.). Le fr. n'apparaît qu'au XVe s. et ne vit que dans les dial. de l'Est et du Sud-Est du domaine d'oïl. Fréq. abs. littér. Taler: 23. Talé: 10.
DÉR. Talure, subst. fém., rare ou région. Meurtrissure sur un fruit. (Dict. XIXe et XXe s.). P. métaph. La menace dont il portait le poids ne le gênait pas trop; c'était à l'endroit du cœur, une talure discrète dont les environs étaient à peine endoloris (AYMÉ, Derr. chez Martin, 1938, p. 60). []. 1res attest. 1611 « meurtrissure » (COTGR.), 1923 « meurtrissure sur un fruit » (Lar. univ.); de taler, suff. -ure1.

taler [tale] v. tr.
ÉTYM. 1417; tauler « broyer », v. 1330; du germanique talôn, ou, selon Guiraud, d'un roman talare, de talus « paturon » comme calcare de calcem, accusatif de calx « talon ».
1 Fouler, meurtrir.(1636). Spécialt. || Les chocs du transport ont talé ces fruits.Fam. || Taler les fesses. Meurtrir.
1 La sœur a soulevé la couverture, a pris dans ses bras la malade infirme et infecte, l'a retournée sur le dos, un pauvre dos talé et meurtri, semblable au dos d'un nourrisson meurtri par des langes trop serrés (…)
Ed. et J. de Goncourt, Journal, 23 déc. 1860, t. I, p. 274.
2 Fig. Meurtrir; importuner (qqn, qqch.).
2 Sa conscience ne le talait presque plus, sauf aux heures de visite, lorsque sa mère était là.
M. Aymé, le Passe-muraille, « Les bottes de sept lieues », p. 222.
3 Mais je me retins d'en dire davantage. Sur ce ton je n'eusse plus fait seulement l'aveu d'une cocasse passade mais d'un si profond amour qu'il eût talé la pudeur du policier.
Jean Genet, Journal du voleur, p. 202.
DÉR. Talé, 1. taloche, talure.
HOM. Taller.

Encyclopédie Universelle. 2012.