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importuner

importuner [ ɛ̃pɔrtyne ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1462; de importun
Littér. Ennuyer, fatiguer par ses assiduités; gêner par une présence ou un comportement hors de propos. ennuyer, harceler, tarabuster, tracasser; fam. assommer, embêter. Je ne veux pas vous importuner plus longtemps. déranger. Cessez de m'importuner.
Par ext. Être importuné par le bruit. La fumée m'importune. gêner.
⊗ CONTR. Amuser, divertir.

importuner verbe transitif (de importun) Littéraire. Fatiguer quelqu'un d'une manière continue, par une action intempestive : Je vous importune avec mes problèmes.importuner (synonymes) verbe transitif (de importun) Littéraire. Fatiguer quelqu'un d'une manière continue, par une action intempestive
Synonymes :
- agacer
- assommer
- asticoter (familier)
- déranger
- embêter (familier)
- ennuyer
- harceler
- incommoder
- poursuivre
- talonner
- tarabuster (familier)

importuner
v. tr. (Personnes ou choses.) Déranger, gêner. Voisin, bruit qui importune.

⇒IMPORTUNER, verbe trans.
A. — Qqn importune qqn. Déranger, fatiguer en intervenant mal à propos, ennuyer par une présence ou un comportement déplacé. Synon. gêner, exaspérer, assommer (fam.), tracasser; anton. amuser, divertir, laisser (en repos). Je ne voudrais pas vous importuner plus longtemps; je crains de vous importuner; être importuné de visites, de visiteurs; importuner qqn de questions, de demandes, de ses cris, de ses plaintes. Je ne lui en veux pas; je l'importunais; il m'a fait chasser; il a bien fait (CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 254). Dans la candeur et l'intensité de son zèle, il ne craint pas d'importuner la jeune malade; il ne s'aperçoit même pas qu'il l'encombre un peu (BREMOND, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 12) :
1. ... ah! mais j'y pense, voici Noël; je ne puis décemment importuner ce prêtre qui doit confesser ses clients, car l'on communie beaucoup ce jour-là. Laissons passer son coup de feu, nous verrons après.
HUYSMANS, En route, t. 1, 1895, p. 82.
Emploi abs. Mais déjà celui-ci avait détourné la tête, ne voulant pas importuner, et sortit (PROUST, Guermantes 2, 1921, p. 343).
En partic. Importuner une femme. L'ennuyer en la poursuivant de ses assiduités. Être importuné des hommages d'un homme; importuner une femme de ses assiduités, de son amour, de ses caresses. Une femme très jolie, très sex-appeal, est importunée dans la rue par des hommes qui la suivent (AYMÉ, Bœuf cland., 1939, p. 190).
Au fig., littér. Importuner les dieux, le ciel, le sort (de ses prières, de ses vœux). Faire des supplications instantes, implorer la divinité souvent et mal à propos. Mon cœur, lassé de tout, même de l'espérance, N'ira plus de ses vœux importuner le sort (LAMART., Médit., 1820, p. 77). Vous demanderez s'il est permis d'invoquer les puissances surnaturelles au sujet d'une clef perdue, (...) si l'on peut se permettre d'importuner Dieu de ces choses (ALAIN, Propos, 1929, p. 851).
B. — P. anal. Qqc. importune qqn. Incommoder. Synon. agacer, déranger, gêner. La fumée du tabac vous importune-t-elle? Bruit, souci, souvenir, visites qui importunent qqn. Une odeur (...) ténue, sournoise, écœurante, et qui toutefois ne m'importunait guère (A. FRANCE, Pt Pierre, 1918, p. 32). Importuné par ce ronflement, il s'avisa qu'il était plus bruyant et plus embarrassé que de coutume (MAURIAC, Génitrix, 1923, p. 384) :
2. Tout le fâchait, l'irritait. Quand la Belcredi, par hasard, chantait dans le petit salon, quelque douce et ravissante que fût la musique, ce bruit, si proche, importunait le jeune homme.
BOURGES, Crépusc. dieux, 1884, p. 272.
Prononc. et Orth. : [], (il) importune []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1456-67 « gêner, fatiguer par une action intempestive ou des démarches trop insistantes » (Cent Nouv. Nouv., éd. Fr. P. Sweetser, 92, p. 523 : Et sans se faire trop importuner ne traveiller de requestes); 2. 1637 pronom. « s'inquiéter, être contrarié » (MALHERBE, Les Epistres de Sénéque, 56 ds Œuvres, éd. L. Lalanne, t. 2, p. 466 : Chrysippus... s'importunoit tellement d'être salué, qu'il en étoit à la mort). Dér. de importun; dés. -er; cf. lat. médiév. importunare « importuner », 1220 ds LATHAM. Fréq. abs. littér. : 444. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 055, b) 460; XXe s. : a) 500, b) 446.

importuner [ɛ̃pɔʀtyne] v. tr.
ÉTYM. V. 1462; de importun.
1 Littér. (Sujet et compl. n. de personne). Ennuyer, fatiguer par ses assiduités; gêner par une présence ou un comportement lassant. Agacer, assommer, embarrasser, ennuyer, excéder (cit. 14), fatiguer, gêner (cit. 20), persécuter, tracasser (→ Ennuyer pour les équivalents fam.). || Il est toujours à m'importuner. Après (être après qqn); → Être accroché, pendu aux basques; être toujours sur le dos, les talons de qqn. || Ne m'importune pas davantage. || Être importuné par ses créanciers. Harceler, poursuivre, talonner. || Ce terrible bavard est venu m'importuner juste au moment où j'allais sortir (→ Tomber sur les bras, sur le poil; tenir la jambe). || Je ne veux pas vous importuner plus longtemps. Déranger (→ Prendre le temps de qqn). || Importuner qqn de ses réclamations, de ses récriminations, de ses criailleries. Aboyer, assaillir, assourdir, obséder, (fam.) tarabuster (→ Cœur, cit. 71).Importuner les yeux, l'esprit… de qqn.
1 Si tu m'importunes davantage de tes sottes moralités (…)
Molière, Dom Juan, IV, 1.
2 De ma présence encore j'importune vos yeux.
Racine, Bérénice, III, 3.
3 Ne m'importune plus de tes raisons forcées.
Je vois combien tes vœux sont loin de mes pensées.
Racine, Bajazet, II, 1.
4 (Cette race) Qui m'importune et me lasse.
La Fontaine, Fables, VIII, 20.
5 (…) on ne le voit guère dans les temples importuner les dieux, et leur faire des vœux ou des sacrifices (…)
La Bruyère, les Caractères de Théophraste, De la brutalité.
6 Je vous prie de me laisser en repos, et de ne m'importuner plus de vos querelles.
Montesquieu, Lettres persanes, XI.
7 Je fais scrupule de l'importuner trop souvent par mes lettres (…)
d'Alembert, Lettre au roi de Prusse, 18 déc. 1769.
8 (…) je m'éloignerai des sacrifices et des danses, afin de ne point importuner de ma tristesse ceux qui peuvent avoir du plaisir.
É. de Senancour, Oberman, XXXII.
9 — Je voudrais, dit-il en pénétrant dans l'atelier, je voudrais être sûr, monsieur Aufrère, que je ne vous importune pas.
G. Duhamel, Salavin, V, I.
10 Tu ne me verras pas. Je ne t'importunerai pas. Je vivrai dans ton ombre. Je t'entourerai d'une protection dont tu n'auras même pas conscience.
F. Mauriac, Génitrix, X.
Spécialt. || Importuner une femme, la poursuivre d'assiduités.
2 (Sujet n. de chose; compl. n. de personne). Vieilli ou littér. Incommoder, indisposer (→ Anéantir, cit. 4). || Choses dont l'aspect (cit. 3), la vue importune. Déplaire. || Il est si affligé que tout l'importune. Peser (→ Arc, cit. 2). || La fumée ne vous importune pas ? Gêner.
11 (…) quitte un entretien dont le cours m'importune.
Racine, Bérénice, I, 3.
Passif et p. p. || Être importuné par le bruit, la fumée (→ Figurer, cit. 13). || Jeune fille importunée par un projet de mariage (→ Feindre, cit. 15).
12 (…) les continuelles petites sueurs dont je suis importunée (…)
Mme de Sévigné, Lettres, 531, 4 mai 1676.
13 (…) il y avait quatre ans que Rancé n'existait plus. Bossuet se plaignait d'être importuné de sa mémoire (…)
Chateaubriand, Vie de Rancé, III, p. 160.
CONTR. Amuser, divertir; repos (laisser en).

Encyclopédie Universelle. 2012.