tabouret [ taburɛ ] n. m.
• 1525; « pelote à aiguilles » 1442; de l'a. fr. tabour (→ tambour), à cause de la forme ronde de ce siège
♦ Siège sans bras ni dossier, à pied(s). Tabouret de cuisine. Tabouret de piano, monté sur vis pour en régler la hauteur. Tabouret de bar, assez haut pour que les consommateurs assis soient au niveau du bar. — S'asseoir; monter, grimper; être juché sur un tabouret.
♢ Par ext. Petit meuble où l'on pose les pieds, lorsqu'on est assis.
● tabouret nom masculin (ancien français tabour, tambour) Siège à piétement, sans bras ni dossier. ● tabouret (expressions) nom masculin (ancien français tabour, tambour) Tabouret de bar, haut tabouret qui permet d'être assis au niveau du comptoir d'un bar. Tabouret de piano, tabouret dont la hauteur peut se régler, de façon que les bras du musicien se trouvent à l'exact niveau souhaité par rapport au clavier. Tabouret de pieds, petit meuble sur lequel, assis sur un autre siège, on pose seulement les pieds.
tabouret
n. m. Petit siège à pied(s) sans bras ni dossier.
— (Afr. subsah.) Tabouret sacré: siège utilisé pour le culte des ancêtres.
|| Par ext. Petit support sur lequel on pose les pieds lorsqu'on est assis.
⇒TABOURET, subst. masc.
A. — Siège pour une personne, généralement à quatre pieds, sans bras ni dossier. Synon. moins usuels escabeau (v. ce mot A), escabelle, placet2. Je n'ai jamais su m'asseoir dans un fauteuil (...). J'y suis tout raide. Ce qu'il me faut, c'est une chaise, ou un bon tabouret. Plutôt la chaise; pour les reins; le tabouret quand j'étais jeune (PÉGUY, V.-M., comte Hugo, 1910, p. 670). Les tables de pitchpin jaune et ciré, les tabourets bien rangés sous les tables (GUÉHENNO, Journal « Révol. », 1937, p. 19).
SYNT. Tabouret bas, carré, cylindrique, haut, rond, rustique; petit tabouret; tabouret à trois, quatre pieds; tabouret de/en (+ subst. désignant la nature du siège ou de ce qui le recouvre) bois, cuir, paille, plastique, tapisserie, velours; tabouret de dessinateur; tabouret de cuisine; s'asseoir, grimper, être juché, monter, se percher sur un tabouret; se lever d'un tabouret.
♦ Tabouret (de bar). Tabouret haut permettant aux consommateurs d'être au niveau du comptoir. Gomez s'assit sur un tabouret de bar. Il connaissait un peu le barman. — Un double scotch, dit-il en français (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 31). Le bar romain, plein le soir (...) rempli de femmes peintes juchées sur les hauts tabourets (BUTOR, Modif., 1957, p. 63). V. juc rem. s.v. juchoir ex. de Claudel.
♦ Tabouret (de piano). Tabouret à hauteur réglable pour que le pianiste soit à la bonne hauteur par rapport au clavier. Le soir, j'ai quand même les reins tirés, d'être assise sur le tabouret de piano (COLETTE, Music-hall, 1913, p. 148). Assise sur le haut tabouret d'ébène, face au large piano ouvert, les mains immobiles effleurant les touches (...) Émilie posait (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 108).
♦ Vx. Tabouret électrique. ,,Planche carrée portée sur quatre petites colonnes de verre, dont on se sert pour isoler les personnes et les objets qu'on veut électriser`` (BOUILLET 1859; dict. XIXe et XXe s.).
— HIST. DES INSTIT.
♦ Petit siège sur lequel les condamnés à une peine infamante étaient exposés en public. Quand on l'a exposé au tabouret (j'étais bien jeune alors), sa physionomie m'a frappée, et je disais à mon père: « Quel dommage qu'un si beau jeune homme soit un voleur! » ([L'HÉRITIER], Suppl. Mém. Vidocq, t. 1, 1830, p. 81).
♦ Tabouret ou petit siège pliant sur lequel certaines dames nobles avaient le privilège de pouvoir s'asseoir en présence du roi ou de la reine. Distinction, privilège du tabouret; dame d'honneur, duchesse à tabouret; avoir, demander un tabouret à la Cour. L'âme du marquis ne pouvait s'accoutumer à renoncer à l'espoir du tabouret pour sa fille (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p. 438). La Prieure: N'allez pas croire que ce fauteuil soit un privilège de ma charge, comme le tabouret des duchesses! (BERNANOS, Dialog. Carm., 1948, 2e tabl., 1, p. 1581).
— P. anal. Tabouret (de pied(s)). Petit meuble d'appui où reposer les pieds quand on est assis. Synon. marchepied (v. ce mot I A 1). Un grand fauteuil ducal et un petit tabouret de pied (MEILHAC, HALÉVY, Gde-duchesse de Gérolstein, 1867, II, 4, p. 240). Son tabouret sous les pieds, son tricot dans les mains, elle s'absorbait, immobile (ROLLAND, J.-Chr., Amies, 1910, p. 1217).
B. — BOT. [N. usuel du thlaspi] Synon. bourse-à-pasteur, bourse de berger (v. bourse1 III B rem.). Les Tabourets (Thlaspi) au fruit à valves ailées (PLANTEFOL, Bot. et biol. végét., t. 2, 1931, p. 364). La plantule du tabouret des champs (...) a des feuilles vert clair, disposées en rosette, et des cotylédons elliptiques (Lar. agric. 1981).
C. — Arg. Dent; en partic., molaire. Synon. arg. domino2. Il faillit tomber dans les pommes (...). Ses tabourets s'incrustèrent plus profondément dans sa lèvre (LE BRETON, Rififi, 1953, p. 232).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1422 « sorte de pelote en forme de tambour sur laquelle les femmes piquaient épingles et aiguilles » (Let. remiss., in Reg., 176, ch. 239 ds DU CANGE, s.v. taborellus); b) 1606 bot. (NICOT); 2. 1525 « siège pour une personne, à trois ou quatre pieds, sans bras ni dossier » deux chaizes et deux tabourets (Comptes de Louise de Savoie ds HAVARD 1890); en partic. 1869 un tabouret de piano (PAILLERON, Monde où l'on s'ennuie, II, 7, p. 117); 1903 un tabouret de bar (WILLY, Claudine s'en va, p. 124 ds QUEM. DDL t. 16 [1872 (VERLAINE, Corresp., t. 1, p. 61: un comptoir d'acajou avec tablette de zinc, le long duquel, soit debout, soit perchés sur de très hauts tabourets très étroits, boivent, fument...)]); 3. 1673-76 « privilège qu'avaient certaines dames nobles de s'asseoir sur un tabouret pendant le souper du roi ou au cercle de la reine » faire donner le tabouret (Cardinal DE RETZ, Mém., éd. A. Feuillet, t. 2, p. 540); d'où av. 1755 « noble à qui ce privilège avait été accordé » ducs, duchesses et autres tabourets (SAINT SIMON, Mém., éd. A. de Boislisle, t. 3, p. 275); 4. 1785 « petit meuble bas sur lequel on pose les pieds quand on est assis » (DIDEROT, Neveu de Rameau, éd. J. Fabre, p. 104); 5. 1818 « sorte de sellette sur laquelle étaient exposés publiquement ceux qui étaient condamnés à une peine infamante » on l'a exposé au tabouret (Témoignage ds [L'HÉRITIER], loc. cit.). Dér. de tabour, forme anc. de tambour; suff. -et. Fréq. abs. littér.:422. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 229, b) 849; XXe s.: a) 657, b) 748. Bbg. BARBIER (P.). Nouv. ét. de lexicol. fr. Rom. Philol. 1950-51, t. 4, p. 257. — DUFRENOY (M.-L.). Le Robert et le vocab. exotique. In: Congrès Internat. de Ling. et Philol. Rom. 13. 1971. Québec, 1976, t. 2, pp. 33-34. — QUEM. DDL t. 33.
tabouret [tabuʀɛ] n. m.
ÉTYM. 1525; « pelote à aiguilles », 1442; de tabour (→ Tambour), à cause de la forme ronde de ce siège.
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1 Siège pour une personne, à trois ou quatre pieds, sans bras ni dossier. || Tabouret rond, cylindrique; carré. || Tabouret de cuisine, en bois (⇒ Escabeau, escabelle); tabouret paillé, en cuir. || Tabouret de dessinateur (⇒ aussi Sellette). || Tabouret de piano, monté sur vis pour en régler la hauteur (→ Pièce, cit. 32). — (1903). || Tabouret de bar, assez haut pour que les consommateurs assis soient au niveau du bar. — S'asseoir; monter, grimper (cit. 9); être juché sur un tabouret (→ Ânonner, cit. 4).
1 (…) elle fit elle-même pour sa loge un petit tabouret en tapisserie, qui était un chef-d'œuvre (…)
A. de Musset, Nouvelles, « Emmeline », III.
2 (…) un cireur italien, qui avait débuté tout jeune dans les bars et médité sur la commodité des hauts tabourets de comptoir pour l'exercice de sa profession.
Aragon, le Paysan de Paris, p. 86.
♦ (1649). Hist. || Privilège du tabouret : droit qu'avaient les duchesses de s'asseoir sur un tabouret, sur un siège pliant, en présence du roi, de la reine (→ Duchesse, cit., Mme de Sévigné). — Ellipt. || Avoir le tabouret. — (Déb. XVIIIe, Saint-Simon). Par métonymie. || Un tabouret : noble qui avait ce privilège.
3 C'est un caquetage éternel de tabourets dans les Mémoires de Saint-Simon. Dans ce caquetage, viendraient se perdre les qualités incorrectes du style de l'auteur, mais heureusement il avait un tour à lui; il écrivait à la diable pour l'immortalité.
Chateaubriand, Vie de Rancé, p. 156.
4 Et moi, je vais séduire sa fille ! rendre impossible peut-être ce mariage avec le marquis de Croisenois, qui fait le charme de son avenir : s'il n'est pas duc, du moins sa fille aura un tabouret.
Stendhal, le Rouge et le Noir, II, XIII.
♦ (Dans d'autres cultures). || Tabouret de chef. || Tabouret sacré, tabouret des ancêtres (en Afrique).
♦ Par ext. Petit support où l'on pose les pieds, lorsqu'on est assis. || Tabouret de pieds. — (Vx). || Tabouret électrique : support isolant. ⇒ Isoloir.
2 (XVIIe; plus ancien, probablt dérivé du sens étym. « petit tambour », « coussinet rond »). Crucifère (⇒ Thlaspi), dont le fruit est une silique aplatie (on disait aussi bourse à berger). || Tabouret des champs, tabouret alpestre.
♦ Ibéride (plante).
3 Argot. Par anal. de forme. Molaire (dont la triple ou quadruple racine évoque les pieds d'un tabouret). — REM. La variante tabouret de cuisine est attestée (notamment chez San-Antonio).
5 (…) une myopie bien compensée par de belles lunettes, et deux tabourets déjà aux trois quarts plombés.
A. Sarrazin, la Cavale, p. 52.
Encyclopédie Universelle. 2012.