supercherie [ sypɛrʃəri ] n. f.
• 1611; « insulte » 1566; it. soperchieria « excès, affront », de soperchio « surabondant »; lat. pop. °superculus
♦ Tromperie qui implique généralement la substitution du faux à l'authentique (en matière d'intérêt, de droit, de commerce, d'art). ⇒ fraude. Les supercheries d'un faussaire. Par une habile supercherie. Découvrir la supercherie.
● supercherie nom féminin (italien soperchieria, excès, du latin populaire superculus, excessif) Tromperie, fraude faite avec une certaine finesse et constituant souvent une substitution du faux au vrai : User de supercherie. ● supercherie (synonymes) nom féminin (italien soperchieria, excès, du latin populaire superculus, excessif) Tromperie, fraude faite avec une certaine finesse et constituant souvent...
Synonymes :
supercherie
n. f. Tromperie, fraude.
⇒SUPERCHERIE, subst. fém.
Tromperie, plus ou moins habilement calculée et exécutée, impliquant généralement la substitution du faux au vrai. Synon. duperie, falsification, fraude, mystification. Supercherie adroite, fine; supercherie des devins, des faussaires; découvrir, révéler la supercherie; user de supercherie; être victime d'une supercherie; obtenir qqc. par supercherie. Un jour, Sténio trouva plaisant de se déguiser en femme (...) il était déguisé habilement, sa beauté avait conservé un caractère féminin et sa voix, une douceur presque enfantine. Personne ne se douta de la supercherie et, au premier moment, Lélia elle-même y fut trompée (SAND, Lélia, 1839, p. 511). Le gouvernement, trouvant difficile de condamner Dreyfus pour les actes réellement prouvés à sa charge (...), a fait fabriquer le bordereau par Esterhazy (...) et a trouvé des experts et des juges pour se prêter à cette supercherie (CLEMENCEAU, Iniquité, 1899, p. 97).
— ARTS. Synon. de trompe-l'œil. On prolonge les allées des jardins au-delà des murailles, on ouvre les appartements sur des paysages qui sont peints sur les murs. Les Italiens excellent dans ces supercheries (Jeux et sports, 1967, p. 744).
— LITT. Supercherie littéraire. Œuvre publiée sous un nom imaginaire, sous le nom d'une personne qui n'en est pas l'auteur, ou œuvre dont on s'attribue la paternité; action d'effectuer cette tromperie. On a fait (...) presque un crime à Macpherson et surtout à Chatterton de quelques supercheries littéraires qui ne leur auraient valu que des compliments et des éloges en un autre temps (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 2, 1862, p. 424).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1566 « attaque par surprise » (H. ESTIENNE, Apologie pour Hérodote, t. 1, p. 359 ds HUG.); 1611 « tromperie » (P. LARIVEY, La Fidelle, IV, 10, éd. Viollet le Duc ds Anc. théâtre fr., t. 6, p. 440); 2. 1575 « injure, affront » (BRANTÔME, Couronnels fr. ds Œuvres, éd. L. Lalanne, t. 6, p. 108 — 1611, COTGR.Empr. à l'ital. soperchieria « injure grave, affront » (dep. XVIe s. ds TOMM.-BELL.), dér. de soperchiare « surpasser, opprimer, écraser », dér. de soperchio « excessif », d'un lat. vulg. superculus, dér. du lat. super « au-dessus » (v. FEW t. 12, p. 439b, DEI, et HOPE, p. 224). Fréq. abs. littér.:92.
supercherie [sypɛʀʃəʀi] n. f.
ÉTYM. 1617; « affront, insulte », 1566; « abus de force », 1588; adapt. ital. soperchieria [sɔpɛʀkjeʀja] « excès, affront », de soperchio « surabondant », d'un lat. pop. superculus, rad. super « au-dessus ».
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♦ Tromperie qui implique généralement la substitution du faux à l'authentique (en matière d'intérêt, de droit, de commerce, d'art, etc.). ⇒ Fraude. || Dol, supercherie ou escroquerie (→ Jeu, cit. 39). || Les supercheries des faussaires (cit. 7; et → Maquiller, cit. 3), des devins (cit. 2). || Découvrir la supercherie. || Les Supercheries littéraires dévoilées, ouvrage de l'érudit Quérard, relatif aux ouvrages supposés.
1 Il (l'ours) voit ce corps gisant, le croit privé de vie,
Et de peur de supercherie,
Le tourne, le retourne, approche son museau,
Flaire aux passages de l'haleine.
La Fontaine, Fables, V, 20.
2 Je trouvai incongru que le tout-puissant petit Jésus s'amusât à descendre dans les cheminées (…) Je finis par m'en ouvrir à mes parents qui passèrent aux aveux (…) je ne me sentis pas plus lésée que le spectateur à qui l'illusionniste dévoile un de ses tours; et même, j'avais éprouvé un tel ravissement en découvrant près de mon soulier Blondine, assise sur sa malle, que je savais plutôt gré à mes parents de leur supercherie.
S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée, p. 23.
Encyclopédie Universelle. 2012.