stipendier [ stipɑ̃dje ] v. tr. <conjug. : 7>
• 1581; « prendre à sa solde » 1479; lat. stipendiari, de stipendium « solde »
1 ♦ Vx ou littér. Payer pour une besogne méprisable, ignoble. « les gladiateurs stipendiés par le tribun » (Gautier).
2 ♦ Mod. et littér. Corrompre pour de l'argent. ⇒ acheter, soudoyer; stipendié.
● stipendier verbe transitif (latin stipendiari, être à la solde de quelqu'un) Littéraire. Payer quelqu'un pour accomplir une tâche méprisable ou criminelle, acheter sa complicité : Stipendier des agents provocateurs. ● stipendier (synonymes) verbe transitif (latin stipendiari, être à la solde de quelqu'un) Littéraire. Payer quelqu'un pour accomplir une tâche méprisable ou criminelle, acheter...
Synonymes :
- acheter
- soudoyer
⇒STIPENDIER, verbe trans.
A. — Vieilli ou littér. Avoir à sa solde; payer quelqu'un pour accomplir une tâche. Stipendier des troupes. Qu'est-ce que cela fait à la claque que le public en soit ennuyé? Il la supporte, la stipendie et se persuade qu'elle est nécessaire, « au moins pour les comédiens » (VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 84). Stipendiez des missionnaires pour prêcher des missions dans tous les villages (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 332).
B. — Littér., souvent péj. Payer quelqu'un pour accomplir une basse besogne. Stipendier des bandits. Les républicains accusaient la perfide Albion de stipendier la croisade contre-révolutionnaire pour satisfaire, en toute sûreté, son égoïste avidité (LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p. 512).
— Au passif. [P. méton. du suj.] Des chaires ont été créées, des récompenses proposées et décernées, des sophistes gagés, des journaux stipendiés, la justice corrompue, la religion invoquée (PROUDHON, Syst. contrad. écon., t. 2, 1846, p. 12).
Prononc. et Orth.:[], (il) stipendie [-di]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. a) 1460 part. passé subst. « celui qui est à la solde de quelqu'un, qui touche un salaire » (GUILLAUME COQUILLART [père], trad. FLAVIUS JOSÈPHE, Bellum judaicum ds G. COQUILLART, Œuvres, éd. Ch. d'Héricault, t. 2, p. 320); 1790 empl. péj. (MARAT, Pamphlets, Dénonc. Necker, p. 82: de pauvres bourgeois qu'une poignée de stipendiés mettait en fuite); b) 1479 en fonction verbale « payer, donner une solde, un salaire » (Ordonnances des rois de France, t. 18, éd. Pastoret, Paris, 1828, p. 538); 1812 péj. (MOZIN-BIBER: ces brigands sont stipendiés). Empr. au lat. stipendiari « toucher une solde », stipendiatus « qui est à la solde », le sens actif du verbe « prendre à sa solde » étant refait d'après celui du part. passé.
stipendier [stipɑ̃dje] v. tr.
ÉTYM. 1581; « prendre à sa solde », 1479; p. p., 1460; lat. stipendiari, de stipendium « solde ».
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♦ Vx ou littér. Payer pour une besogne méprisable, ignoble.
1 Rien n'est plus sinistre que ces rues de Rome où courent agitant des torches les gladiateurs stipendiés par le tribun Placidus.
Th. Gautier, Souvenirs de théâtre, Les gladiateurs.
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stipendié, ée p. p. adj.
♦ Mod. Acheté, corrompu. || Soldat stipendié (⇒ Mercenaire); complice stipendié. || Un tueur stipendié (→ À gage).
1.1 Durant tout le repas mes hôtes tinrent à montrer que, pour stipendiés qu'ils fussent et rangés plus ou moins dans la catégorie des réprouvés, ils n'étaient pas des soudards.
Michel Leiris, Fourbis, p. 198.
♦ N. Littér. || Un stipendié, une stipendiée.
2 Les banques entendent soutenir, quelle qu'elle soit, la politique du ministre qui a été leur stipendié.
Giraudoux, De pleins pouvoirs à sans pouvoirs, p. 132.
Encyclopédie Universelle. 2012.