spécialiste [ spesjalist ] n.
• 1838; « intuitif » 1832; de spécial
1 ♦ Personne qui s'est spécialisée, qui a des connaissances approfondies dans un domaine déterminé et restreint (science, technique...). ⇒ expert. Un spécialiste de l'histoire d'Angleterre, de l'embryologie animale.
♢ Spécialt Médecin qui s'est spécialisé dans une branche particulière de la médecine (opposé à généraliste). « Un spécialiste des maladies nerveuses » (Proust). Consulter un spécialiste en rhumatologie.
2 ♦ Fig. Fam. Personne qui s'y connaît (en qqch.), est coutumière (de qqch.). « Un spécialiste de la guigne » (Duhamel). — Adj. Elle est spécialiste de ce genre de gaffes.
⊗ CONTR. Amateur.
● spécialiste nom Personne qui a des connaissances approfondies dans un domaine, dans une branche déterminée, dans une activité professionnelle. Médecin qui se consacre de manière exclusive à une discipline médicale, qui exerce une spécialité. Familier. Personne qui fait ou subit quelque chose de façon habituelle : Un spécialiste de l'escroquerie. ● spécialiste (citations) nom Alexis Carrel Sainte-Foy-lès-Lyon 1873-Paris 1944 L'éminence même d'un spécialiste le rend plus dangereux. L'Homme, cet inconnu Plon Bernard Grasset Chambéry 1881-Paris 1955 La solution du bon sens est la dernière à laquelle songent les spécialistes. Remarques sur l'action Gallimard ● spécialiste (synonymes) nom Personne qui a des connaissances approfondies dans un domaine, dans...
Synonymes :
- expert
Contraires :
- amateur
Familier. Personne qui fait ou subit quelque chose de façon habituelle
Synonymes :
- familier
- habitué
spécialiste
n. Personne qui s'est spécialisée dans un domaine, qui y a acquis une compétence, des connaissances particulières. Un spécialiste des laques vietnamiens.
|| MED Médecin exerçant une spécialité médicale (par oppos. à généraliste).
⇒SPÉCIALISTE, adj. et subst.
I. — Adj. Qui a des connaissances approfondies dans une branche particulière d'un métier, d'une science, d'un sujet. Médecin spécialiste; lecteur non spécialiste. Je vois passer des idées qui m'étonnent, oui, qui me frappent. Il n'est pas nécessaire d'être spécialiste pour piger quelque chose à une belle réfutation, par exemple, pleine de flamme et de vigueur, avec une pointe de méchanceté (DUHAMEL, Maîtres, 1937, p. 83). Je suis spécialiste du rêve, mademoiselle. C'est à moi que s'adressent ceux des inventeurs qui ne font leurs trouvailles qu'en rêve, et j'ai réussi à retirer des songes des inventions aussi remarquables que le briquet-fourchette ou le livre qui se lit lui-même, qui n'auraient été sans moi que des épaves du sommeil (GIRAUDOUX, Apollon, 1942, 5, p. 54).
II. — Substantif
A. — Personne qui peut se prévaloir d'une compétence particulière dans un domaine déterminé. Spécialiste du grec ancien, de l'histoire médiévale, de la physique des plasmas. Bien sûr, les spécialistes des questions militaires écrivaient dans les journaux qu'il faudrait en passer par là, que ce serait un suicide de ne pas s'y résoudre. Mais les spécialistes militaires! (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 99). Devenu le grand spécialiste de la musique à l'Encyclopédie, Jean-Jacques intervenait comme un arbitre et osait juger de Rameau lui-même (GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1950, p. 47).
— MÉD. [P. oppos. à généraliste] Médecin qui se consacre d'une manière exclusive à une branche particulière de la médecine. Elle l'aimait à sa manière. Au fond de mon esprit je faisais bénéficier le docteur du Boulbon de cette confiance sans limites que nous inspire celui qui d'un œil plus profond qu'un autre perçoit la vérité. Je savais certes qu'il était plutôt un spécialiste des maladies nerveuses, celui à qui Charcot avant de mourir avait prédit qu'il régnerait sur la neurologie et la psychiatrie (PROUST, Guermantes 2, 1921, p. 301). Elle aurait dû, dès le début, consulter les spécialistes. Quand elle y a pensé, le mal était bien trop profond (DUHAMEL, Terre promise, 1934, p. 233).
B. — P. anal., fam., plais. Personne coutumière d'un fait qui prête à la dérision, à la critique. Poupaert est un homme du nord, un garçon qui a souffert tous les malheurs imaginables: femme, santé, famille, courage, tout l'a trahi. Il est devenu comme un spécialiste de la guigne (DUHAMEL, Confess. min., 1920, p. 162). Je n'avais encore que douze ans et je me permettais de ne plus conserver les formes de la terreur. Je me contentai de reculer d'un pas, sans me couvrir, comme Chiffe, le spécialiste de l'esquive (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 95).
Prononc. et Orth.: [spesjalist]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1832 subst. « celui qui possède des connaissances intuitives » (BALZAC, L. Lambert, p. 209); 2. a) 1842 adj. et subst. « (celui) qui se spécialise dans une branche d'études » (Ac. Compl.); b) 1855 subst. « médecin qui se spécialise dans une branche particulière de la médecine » (LITTRÉ-ROBIN). Dér. de spécial; suff. -iste. Fréq. abs. littér.:406. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 24, b) 119; XXe s.: a) 487, b) 1 348.
DÉR. Spécialisme, subst. masc. a) Hapax. Intuitionnisme, voyance. L'Abstractif pense. L'Instinctif agit (...). De là trois degrés pour l'homme:Instinctif, il est au-dessous de la mesure; Abstractif, il est au niveau; Spécialiste, il est au-dessus. Le Spécialisme ouvre à l'homme sa véritable carrière, l'infini commence à poindre en lui, là il entrevoit sa destinée (BALZAC, L. Lambert, 1846, p. 688). b) Rare. Synon. de spécificité. L'exemple de l'Angleterre et de l'Espagne montre comment des parties complètement ou à demi détachées du continent et plus libres ainsi de s'absorber dans une tâche unique, peuvent porter dans leur histoire le caractère de spécialisme qui distingue chez elles la nature vivante (VIDAL DE LA BL., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 26). c) Disposition d'esprit, tendance à la spécialisation à outrance. Il lui arrive souvent [au Français] de créer et de dormir sur son œuvre, laissant aux autres le soin et le profit de s'en servir. Peut-être les Français pressentent-ils tout ce que l'esprit et ses valeurs générales peuvent perdre par l'accroissement indéfini de l'organisation et du spécialisme (VALÉRY, Regards sur monde act., 1931, p. 134). — []. — 1res attest. a) 1832 « intuitionnisme, voyance » (BALZAC, op. cit., p. 208), b) 1876 « caractère spécial » (P. GUERRIER DE DUMAST, à l'Académie de Stanislas, 11 mai ds LITTRÉ Suppl. 1877), c) 1877 « division du savoir » (LITTRÉ Suppl.); de spécialiste, suff. -isme.
spécialiste [spesjalist] n.
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1 Personne qui s'est spécialisée, qui a des connaissances approfondies dans un domaine déterminé et restreint (science, branche d'une science, sujet, métier…). || Un, une spécialiste de l'histoire du moyen âge, de l'étymologie (→ aussi Requin, cit. 2), de l'argot (→ Bistrot, cit. 4). || Spécialiste de l'électronique, de l'embryologie… ⇒ Savant (II., cit. 2). || Au dire des spécialistes (→ Latin, cit. 12). || Déléguer tout pouvoir à des spécialistes. ⇒ Technicien (→ Incompétence, cit. 3). || Hommes d'éducation (cit. 13) générale, par oppos. aux spécialistes.
1 Les spécialistes ont tendance à s'enfermer dans leur spécialité, à vivre reclus en face de leurs difficultés ordinaires, et à se désintéresser du reste.
G. Duhamel, Manuel du protestataire, IV.
2 Tous les spécialistes de la passion nous l'apprennent, il n'y a d'amour éternel que contrarié.
Camus, le Mythe de Sisyphe, p. 101.
2.1 (…) Pierre Lenoir se leva à cinq heures et demie pour se rendre au Racing-Club où il se proposait d'étudier une nouvelle méthode d'économie respiratoire, préconisée par un spécialiste finlandais du cinq mille mètres.
M. Aymé, Travelingue, p. 23-24.
♦ Spécialt. Médecin qui renonce à la médecine générale pour s'occuper d'organes ou de fonctions particulières, pour mettre en œuvre une thérapeutique spéciale (opposé à généraliste). ⇒ Médecin. || Le neurologue, spécialiste des maladies nerveuses (→ Neurologie, cit.). || Consulter un spécialiste (→ Guetter, cit. 10) en rhumatologie.
3 De quoi souffre-t-elle votre mère ?
— D'un cancer au foie… Je la fais soigner par les premiers spécialistes de la ville… Leur traitement me coûte très cher (…)
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 202.
4 En médecine chaque spécialiste croit, et souvent de bonne foi, que chaque malade relève de sa spécialité.
A. Maurois, Un art de vivre, I, 7.
➪ tableau Noms de métiers.
♦ Adj. || Un historien, un médecin spécialiste, spécialisé dans une branche de sa science. || Cette causerie est réservée aux auditeurs spécialistes (de la branche dont il est question).
5 Rien, par exemple, n'est plus difficile que de convaincre le lecteur non spécialiste que, si un joueur de dés a amené les six deux fois coup sur coup, ce fait est une raison suffisante de parier gros que le troisième coup ne ramènera pas les six.
Baudelaire, Trad. E. Poe, Histoires grotesques et sérieuses, « Mystère Marie Roget ».
2 (XXe). Fig. (fam.). Personne qui est coutumière d'une chose; qui connaît, par expérience, tout de quelque chose. || Péguy, spécialiste de l'insistance (cit. 4) pesante. || Un spécialiste de la guigne (2. Guigne, cit. 2). — Adj. Fam. || Elle est spécialiste de ce genre de gaffes.
6 Que vous ouvriez votre journal, votre radio, votre revue, c'est le romancier spécialiste du mariage qui vous parle du capitalisme (…) et le poète célibataire de la natalité.
Giraudoux, De pleins pouvoirs à sans pouvoirs, I, p. 10.
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CONTR. Amateur, dilettante.
Encyclopédie Universelle. 2012.