sonnerie [ sɔnri ] n. f.
• v. 1210; de sonner
1 ♦ Son de ce qui sonne. Sonneries des cloches. — Sonnerie de clairon. — La sonnerie d'une horloge, d'une sonnette, du téléphone. « Une petite sonnerie ferme et claire vibra. C'était le timbre scellé dans le mur qui tintait » (Hugo).
♢ Air joué à la trompette, à la trompe de chasse pour constituer un signal. « Depuis la sonnerie du réveil jusqu'à la sonnerie de l'extinction des feux » (Romains).
2 ♦ (1636) Ensemble des cloches (d'une église, etc.).
♢ Mécanisme qui fait sonner une horloge, un réveil, d'après la disposition des aiguilles. Remonter, mettre la sonnerie.
♢ Appareil avertisseur, formé essentiellement d'un timbre que fait vibrer un marteau. Sonnerie électrique, dont le marteau est mû par le courant dans un électroaimant. Sonnerie téléphonique. Sonnerie d'alarme. Bouton d'une sonnerie. ⇒ sonnette.
● Sonnerie moyen d'appel acoustique, consistant en un trembleur dont le marteau, actionné par un électroaimant, vient frapper une caisse de résonance.
sonnerie
n. f.
d1./d Son produit par des cloches ou par un timbre.
d2./d Air joué par un instrument de cuivre à embouchure. Une sonnerie de clairon.
d3./d Par méton. Ensemble des pièces qui permettent à une horloge, à un réveil, etc., de sonner. Réparer la sonnerie d'un téléphone.
d4./d Dispositif électrique d'appel ou d'alarme.
⇒SONNERIE, subst. fém.
A. — 1. a) ) Son d'une cloche qui tinte ou qui sonne (à toute volée), ou de plusieurs cloches ensemble. Sonnerie de cloches; la sonnerie d'une église. La cloche, à temps égaux, continuait sa sonnerie monotone qui se perdait dans la campagne (FLAUB., Mme Bovary, t. 1, 1857, p. 72):
• Ce matin, le glas a sonné à l'église du Houga. Lentement, plus lentement que de coutume, on l'aurait cru du moins; mais ce n'était peut-être qu'un contraste entre la sonnerie poignante et le carillon de l'angélus qui l'avait précédée.
PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 81.
) Son, vibration d'un signal sonore actionné. Sonnerie du téléphone, d'un timbre. La sonnerie électrique de la porte d'entrée se fit entendre avec sa vibration rapide et tremblée (ZOLA, Nana, 1880, p. 1125). La maîtresse de Francis plongeait ses bras roses et gras dans les paniers de poissons et de crustacés, pesait, déclenchait la sonnerie de la caisse enregistreuse (SIMENON, Vac. Maigret, 1948, p. 99).
) Son d'un mécanisme d'horlogerie marquant l'heure, frappant les heures et en particulier d'un réveille-matin. Elle désira savoir quelle heure il était. Je fis sonner ma montre, et cette sonnerie parut l'étonner beaucoup (MÉRIMÉE, Carmen, 1845, p. 20).
b) P. méton. Manière de sonner les cloches d'une église. Petite sonnerie; grosse sonnerie. Dans la sonnerie à toute volée, chaque cloche se balance suivant sa grandeur, et le battant de même (ALAIN, Propos, 1913, p. 165).
— En partic. Air spécifique, façon particulière de sonner une cloche ou des cloches pour annoncer un moment de la liturgie, un acte du culte. Sonnerie de la consécration, de la messe, du glas; sonnerie pour un mort, pour un baptême, pour un mariage. Dans la plupart des hameaux de la Bretagne, c'est ordinairement à la pointe du jour que l'on sonne pour les trépassés. Cette sonnerie compose, de trois notes répétées, un petit air monotone, mélancolique et champêtre (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 132). Les sonneries pieuses de l'Angelus du soir, se répondant de paroisse en paroisse, versaient dans l'air quelque chose de calme (RENAN, Souv. enf., 1883, p. 171).
c) P. ext. Son ou suite de sons rendu(s) par une matière, un métal, un objet sonore, sous l'effet d'un choc, d'une percussion, d'une vibration. Il agitait des pièces d'or dans sa poche. Cette sonnerie mélodieuse fit pétiller étrangement l'œil de Malartic (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 319). Les verres tressautèrent, les sonneries de leurs petites cuillers perceptibles à un dixième de seconde de l'explosion fracassante: le premier obus était tombé à l'extrémité de la rue (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 480).
d) P. anal. Sonnerie d'oreilles. Sensation auditive vibratoire. Le sang (...) lui battait le crâne. C'était la sonnerie d'oreilles, les coups de marteau, la clameur de la foule de ses grandes crises d'autrefois (ZOLA, Bête hum., 1890, p. 247).
2. Air spécifique sonné par un ou plusieurs instruments à vent en cuivre. Le Christ qui siège à la droite du Père (...), évoqué par les sonneries puissantes des trombones et des cors, que soutient tout l'orchestre (ROLLAND, Beethoven, t. 2, 1937, p. 354).
— Domaine milit. et lang. cour. Air joué à la trompette, au clairon, constituant un signal (arrivée d'une personnalité, commandement, moment d'une cérémonie, etc.). Sonnerie du réveil; sonnerie aux champs; sonnerie militaire. Tout d'un coup, les trompettes sonnèrent: À cheval! Et, presque aussitôt, une autre sonnerie éclata: Sabre à la main! (ZOLA, Débâcle, 1892, p. 319). Alors, dans un quartier militaire, éclata la sonnerie de l'extinction des feux, une sonnerie lente et triste (THARAUD, Dingley, 1906, p. 105).
♦ Sonnerie aux morts. V. mort2 III A 2 b.
— CHASSE. Air joué à la trompe de chasse, annonçant une circonstance d'une partie de chasse ou un commandement. Sonnerie de l'hallali, du débucher. Le cerf et les chiens groupés se déplacent rapidement, pendant que l'on donne les sonneries des « bien-allés » (Écho de la mode, 6 mai 1966, p. 78, col. 3).
B. — P. méton.
1. Ensemble des cloches d'une église, d'un monument. (Dict. XIXe et XXe s.).
2. Mécanisme qui fait sonner les heures d'un système d'horlogerie (horloge, pendule, montre, réveil), ou dispositif électrique ou électronique déclenchant l'avertisseur d'un compteur horaire. Remonter la sonnerie d'un réveil. Le bruit des cloches, des sonneries gothiques accompagnaient ces sortes de promenades (FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 101). Il avait même réglé les sonneries des quatre horloges à un quart d'heure d'intervalle, de façon à savoir toujours de nuit l'heure qu'il était (POURRAT, Gaspard, 1931, p. 196).
3. Signal sonore d'appel, d'alarme ou de contrôle dont le dispositif est formé d'un timbre que fait vibrer un marteau au passage du courant électrique. Synon. sonnette. Bouton, fil de sonnerie; sonnerie à vibreur. Je lui demandais qui avait tant sonné cette nuit. Il me disait: personne, et pouvait l'affirmer, car le « tableau » des sonneries eût marqué (PROUST, Sodome, 1922, p. 985). La trouver seule dans ce logis vide, (...) la voir mettre l'interrupteur à la sonnerie de l'entrée (MONTHERL., Pitié femmes, 1936, p. 1111).
♦ Sonnerie à chaperon. V. chaperon ex. 2. Sonnerie d'alarme.
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1223 « son de plusieurs cloches mises ensemble en branle » (GAUTIER DE COINCI, Miracles, éd. V. Fr. Koenig, 2 Mir 25, 448: Es clociers fu la sonnerie Et longue et grans); b) fin XIIIe s. « bruit, retentissement (du souffle du vent) » (MAHIEU LE VILAIN, Méthéores d'Aristote, éd. R. Edgren, p. 119, 8); c) XIVe s. [ms.] « son rendu par un instrument de musique » (Siège de Barbastre, Bibl. nat. fr. 24369, fol. 125 r ° ds GDF. Compl. [non relevé dans l'apparat crit. de l'éd. J. L. Perrier]: De tabours et de timbres y ot grant sonnerie); ca 1470 sonneries de trompettes et de clairons (GEORGES CHASTELLAIN, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. 3, p. 305); 2. 1409-10 « action de sonner (les cloches pour une fête) » (Arch. Aube G 1559 ds GDF. Compl.); 3. 1825 « air que sonnent les trompettes d'un régiment » (LE COUTURIER, Dict. portatif des connaissances milit. d'apr. FEW t. 12, p. 98b); 4. 1832 « manière de sonner pour les fêtes, les enterrements » (HUGO, N.-D. Paris, p. 292); 5. « son produit par un mécanisme pour avertir » a) 1845 d'une montre (MÉRIMÉE, loc. cit.); b) 1847 d'un timbre de porte (BALZAC, Cous. Pons, p. 258). B. 1. 1636 « ensemble de cloches » sonnerie d'Église (MONET, p. 835a); 2. 1663 « ensemble de pièces servant à faire sonner une pendule » (N. DUEZ, Dict. fr.-all. d'apr. FEW, loc. cit.); 1680 (RICH.); 3. 1871-72 « ensemble de sonnettes pour une maison » (Almanach Didot-Bottin, p. 643, col. 4 ds LITTRÉ). Dér. de sonner; suff. -erie. Fréq. abs. littér.:492. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 114, b) 595; XXe s.: a) 961, b) 1 097.
sonnerie [sɔnʀi] n. f.
ÉTYM. 1220; de sonner.
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1 Son de ce qui sonne (I., 1., b).
a Sonneries des cloches (→ Gamme, cit. 2). || Sonnerie d'une horloge (cit. 4), d'un timbre (⇒ Sonnette), du téléphone… || La sonnerie électrique la fit sursauter (→ Nom, cit. 26).
1 Tout à coup, tout près d'eux, une petite sonnerie ferme et claire vibra. C'était le timbre scellé dans le mur qui tintait.
Hugo, l'Homme qui rit, II, VII, IV.
2 Une sonnerie, ce n'est pas un bruit comme les autres; c'est une vrille qui vous transperce soudain le corps, qui embroche vos pensées et qui arrête tout, jusqu'aux mouvements du cœur.
G. Duhamel, Salavin, I, I.
♦ Par extension :
2.1 Pendant quelques secondes, une fine sonnerie de verres heurtés chanta dans l'ombre.
Maupassant, le Champ d'oliviers, Pl., t. II, p. 1201.
♦ (1893). Spécialt. Manière particulière de sonner les cloches, réglée par la liturgie. || Sonnerie de la messe, de l'élévation; de l'angélus.
3 Les trois coups sonnaient; c'est un signal bien connu dans les villages de France, et qui, après les diverses sonneries de la matinée, annonce le commencement immédiat de la messe.
Stendhal, le Rouge et le Noir, II, XXXV.
b Son d'un cuivre dont on sonne. || Sonnerie de clairon (cit. 3). — (1825). Air joué à la trompette, à la trompe de chasse pour constituer un signal. Milit. ⇒ Appel, bouteselle, breloque, champ (aux champs), chamade, charge, couvre-feu, diane, drapeau (au), extinction (des feux), générale, ralliement, rassemblement, retraite, réveil. || Sonneries de cavalerie. — Chasse. ⇒ Débucher, hallali, quête, ton (etc.).
4 Pendant un an, depuis la sonnerie du réveil jusqu'à la sonnerie de l'extinction des feux, Jerphanion a médité le militarisme.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. I, XV, p. 161.
b (1663). Mécanisme qui fait sonner une horloge, une pendule, un réveille-matin (cit. 2), d'après la disposition des aiguilles. || Moteur, mouvement, pignons, marteau, timbre d'une sonnerie. || Remonter la sonnerie.
5 Au moment où il en franchissait la porte, une des nombreuses horloges suspendues au mur vint à sonner cinq heures. Ordinairement, les différentes sonneries de ces appareils, admirablement réglées, se faisaient entendre simultanément, et leur concordance réjouissait le cœur du vieillard; mais, ce jour-là, tous ces timbres tintèrent les uns après les autres, si bien que pendant un quart d'heure l'oreille fut assourdie par leurs bruits successifs.
J. Verne, Maître Zacharius, p. 143.
c Appareil avertisseur, formé essentiellement d'un timbre que fait vibrer un marteau. || Sonnerie électrique, dont le marteau est mû par les passages rapidement alternés du courant dans un électro-aimant. ⇒ Timbre (I., 2., b). || Sonnerie téléphonique. || Bouton d'appel d'une sonnerie. ⇒ Sonnette. || Sonnerie à trembleur (ou vibreur), où le son du timbre est étouffé.
6 Raymonde chercha près de son lit la sonnerie électrique et la pressa du doigt. Un timbre en haut vibra, et elles eurent l'impression que, d'en bas, on avait dû en percevoir le son distinct.
M. Leblanc, l'Aiguille creuse, p. 7.
Encyclopédie Universelle. 2012.