siphon [ sifɔ̃ ] n. m.
• 1639; « tuyau pour tirer du vin » 1546; sifon « trombe » v. 1320; lat. sipho, gr. siphôn
1 ♦ Tube courbé utilisé pour transférer un liquide d'un niveau donné à un niveau inférieur, en passant par un niveau supérieur aux deux autres. Amorcer un siphon. — Sc. Appareil permettant de faire écouler un liquide ou de faire communiquer deux liquides.
♢ Cour. Tube recourbé en S, placé à la sortie des appareils sanitaires, empêchant la remontée des mauvaises odeurs. Siphon d'évier.
2 ♦ (1862) Bouteille en verre épais, hermétiquement close, remplie d'une boisson gazeuse, et munie d'un dispositif aspirateur et d'un bouchon à levier. Siphon d'eau de Seltz.
3 ♦ Zool. Prolongement des orifices d'entrée et de sortie de l'eau des lamellibranches.
4 ♦ Spéléol. Partie d'un conduit naturel souterrain envahie par les eaux.
● siphon nom masculin (latin siphon, du grec siphôn, -ônos) Tube, tuyau recourbé en forme d'U renversé dont on se sert pour faire passer un liquide d'un niveau à un autre plus bas, en l'élevant d'abord au-dessus du niveau le plus haut. Dispositif d'évacuation d'appareil sanitaire (évier, W.-C., etc.) comportant un conduit à double courbure qui crée une garde d'eau jouant le rôle d'obturateur pour les mauvaises odeurs. Appareil dont on se sert pour le lavage ou l'évacuation de certaines cavités naturelles de l'organisme. Carafe contenant sous pression de l'eau de Seltz. Dans un réseau de galeries souterraines, conduit naturel totalement ennoyé. Ouvrage hydraulique enterré destiné à permettre la traversée d'un obstacle (vallée, voie de communication, etc.). Tube servant à la circulation de l'eau chez les mollusques marins. (Les siphons assurent, selon les espèces, l'alimentation, l'excrétion, la fuite par réaction ou le réglage de la densité.) ● siphon (difficultés) nom masculin (latin siphon, du grec siphôn, -ônos) Orthographe Avec un i. Ne pas se laisser influencer par typhon. - Les dérivés usuels de siphon prennent deux n : siphonner, siphonné, contrairement aux dérivés scientifiques qui n'en prennent qu'un : siphonophore, siphonogamie, siphonaptères. ● siphon (synonymes) nom masculin (latin siphon, du grec siphôn, -ônos) Dans un réseau de galeries souterraines, conduit naturel totalement ennoyé.
Synonymes :
- voûte mouillante
siphon
n. m.
d1./d Tube recourbé permettant de faire passer par gravité un liquide d'un niveau donné à un niveau inférieur en l'élevant d'abord au-dessus du niveau le plus haut. Amorçage d'un siphon.
d2./d Dispositif intercalé entre un appareil sanitaire et son tuyau de vidange pour empêcher la remontée des mauvaises odeurs.
d3./d TECH Conduite, ou ensemble de conduites, permettant de faire passer des eaux d'alimentation ou d'évacuation sous un cours d'eau.
d4./d En spéléologie, galerie ou boyau inondé.
d5./d Bouteille munie d'un bouchon à levier et contenant de l'eau gazéifiée sous pression.
⇒SIPHON, subst. masc.
A. — Vieilli. Synon. vieilli de trombe marine. Les mois de juillet et août, pendant lesquels les mers de Chine sont exposées à des siphons, espèces d'ouragans très-redoutables pour les vaisseaux (Voy. La Pérouse, t. 4, 1797, p. 112).
B. — 1. Tuyau recourbé, à branches inégales, permettant de transvaser des liquides d'un récipient dans un autre situé plus bas. Amorcer un siphon. Le siphon qui amorce un jeu de vases communicants (GRACQ, Beau tén., 1945, p. 127).
— P. métaph. La rue Monge, siphon puissant qui, vers le soir, suce le centre de la ville et répand un flot grouillant sur les régions du sud (DUHAMEL, Confess. min., 1920, p. 60).
2. Installation permettant à une canalisation de franchir un obstacle, une dénivellation, ou de dévier le cours d'une source. Si l'on n'a pas de pont dans le voisinage et qu'on ne puisse (...) faire affleurer la conduite au-dessus de l'eau, on la posera en « siphon », c'est-à-dire qu'on l'enfouira dans une tranchée faite dans le lit de la rivière (QUÉRET, Industr. gaz, 1923, p. 201).
3. Cour. Canalisation doublement coudée en forme de S, placée à la sortie des appareils (sanitaires, éviers...) et permettant l'évacuation d'eaux usées, tout en évitant la remontée d'air vicié des égouts et canalisations. (Dict. XXe s.).
4. Bouteille ovoïde ou cylindrique en verre épais fermée hermétiquement, contenant un liquide ainsi que du gaz y assurant une certaine pression, et munie d'un robinet spécial permettant la sortie du liquide sous pression. Il s'exapérait surtout de leur air placide et satisfait. Il avait envie de les tuer, de leur jeter son siphon d'eau de Seltz (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, M. Parent, 1886, p. 621). L'Arabe (...) va commencer un discours à Fanny. Du comptoir, Marius l'inonde d'un jet de siphon (PAGNOL, Marius, 1931, I, 2, p. 19).
5. Arg., pop. Tête, cerveau. Recevoir un coup sur le siphon.
C. — Spécialement
1. BOT. [Chez certains champignons et algues] Fin tube ramifié contenant un cytoplasme continu. (Ds GATIN 1924).
2. MÉD. ,,Tube en forme de U renversé, dont les deux branches sont d'inégale longueur, utilisé pour transvaser les liquides ou pour pratiquer l'évacuation d'une cavité naturelle`` (Méd. Biol. t. 3 1972).
3. SPÉLÉOLOGIE. Conduit naturel noyé ou empli d'eau. Franchir un siphon. V. cote ex. 3.
4. ZOOLOGIE
a) [Chez certains lamellibranches] Organe tubulaire externe protégeant les orifices d'entrée et de sortie de l'eau respiratoire. Siphon buccal (J.-M. PÉRÈS, Vie océan, 1966, p. 104).
b) [Chez certaines coquilles] Canal traversant les cloisons et permettant la communication entre les diverses loges. Wallerius, en parlant des cornes d'ammon pétrifiées, dit que ce sont des coquilles à cloisons séparées les unes des autres, et communiquant entre elles par un siphon (Voy. La Pérouse, , t. 4, 1797, p. 137). La coquille du nautile est formée d'une série de compartiments séparés par des cloisons et reliés entre eux par un tube ou siphon qui contient un prolongement du corps de l'animal (BOULE, Conf. géol., 1907, p. 78).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694; 1798-1878: ,,syphon voyez siphon``. LAMARCK, Philos. zool., t. 1, 1809, p. 320, 321: syphon. Étymol. et Hist. 1. a) 1343 sifon " rencontre tumultueuse des vents, trombe" (Gestes des Chiprois, éd. G. Raynaud, p. 199); b) 1643 siphon « trombe, nuage creux qui descend sur la mer en forme de colonne`` (FOURNIER, Hydrographie, p. 694); 2. a) 1546 syphon « sorte de tuyau qui sert à tirer du vin » (RABELAIS, Tiers Livre, L, éd. M. A. Screech, p. 331); b) 1639 siphon « tube recourbé qui sert à transvaser les liquides » (MERSENNE, Les nouvelles pensées de Galilée, éd. Costabel et Lerner, p. 112, [213]; c) 1876 « tube recourbé placé sur le parcours d'un tuyau de descente de vidange ou d'eaux ménagères se rendant à l'égout, de façon à empêcher la remontée des mauvaises odeurs » (CHABAT); 3. 1797 conchyliol. (Voy. La Pérouse, t. 4, p. 137); 4. 1862 « bouteille d'eau gazeuse » (BARRESWIL et GIRARD, Dict. de chimie industrielle, II, p. 187 ds QUEM. DDL t. 34); 1863 un siphon d'eau de Seltz (GONCOURT, Journal, p. 1364); 5. 1889-1902 « tête, cerveau » (E. POUGET, Le Père Peinard, éd. R. Langlois, p. 56). Empr. au lat. siphon « pompe à incendie, petit tube (gr. « tube creux pour pomper un liquide, conduite d'eau, trombe d'eau »), d'où en partic. a. ital. sifone (v. FEW t. 11, p. 652b) « trombe » qui a été introd. dans les parlers fr. de l'Orient, d'où 1 a, avant d'être empl. au XVIIe s. par les marins (1 b). Fréq. abs. littér.:42. Bbg. GOHIN 1903, p. 360.
siphon [sifɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1680; sifon « trombe », v. 1320; « tuyau pour tirer du vin », 1546; lat. sipho, grec siphôn « tube creux, siphon ».
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1 Tube courbé utilisé pour transférer un liquide d'un niveau donné à un niveau inférieur, en passant par un niveau supérieur aux deux autres. || Amorcer un siphon. || Systèmes divers de siphons destinés à aspirer les liquides (utilisés dans les égouts, etc.). — Sc. Appareil permettant de faire écouler un liquide ou de faire communiquer deux liquides. || Siphon de raccord, de raccord rapide. || Siphon de sol, de gros diamètre, avec grille. || Baromètre à siphon. || Siphon capillaire, pouvant fonctionner avec quelques gouttes. — Méd. Appareil servant au lavage de certaines cavités naturelles.
➪ tableau Vocabulaire de la chimie.
♦ (1680). Cour. Tube recourbé en forme de S, placé à la sortie des appareils sanitaires, de façon à empêcher la remontée des mauvaises odeurs. ⇒ Hydraulique (installation). || Siphon d'évier. || Le siphon est bouché.
2 (1871). Bouteille en verre épais, hermétiquement close, remplie d'une boisson gazeuse et munie d'un dispositif aspirateur. || Siphon d'eau de Seltz.
0 Tous les pêcheurs du bief en vérité y étaient installés déjà au bistrot, avant nous, jaloux d'apéritifs et retranchés derrière leurs siphons.
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 360.
3 (1871, Littré). Zool. Chez les lamellibranches, Prolongements des orifices d'entrée et de sortie de l'eau en longs tubes qui s'avancent hors de la coquille. — Bot. Mycélium continu du mucor, formant comme un tube allongé sans cloisonnement cellulaire.
4 (Mil. XXe). Partie d'un conduit naturel souterrain envahi par l'eau. || Les spéléologues ont dû franchir plusieurs siphons.
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DÉR. Siphoïde, siphonal, siphonner.
COMP. Siphomycètes, siphonophores.
Encyclopédie Universelle. 2012.