sermonner [ sɛrmɔne ] v. tr. <conjug. : 1> ♦ Adresser des conseils ou des remontrances à (qqn). ⇒ chapitrer, morigéner (cf. Faire la morale). Quand monsieur le Curé « apercevait Charles qui polissonnait dans la campagne, il l'appelait, le sermonnait » (Flaubert).
● sermonner verbe transitif (de sermon) Faire des remontrances à quelqu'un. ● sermonner (homonymes) verbe transitif (de sermon) ● sermonner (synonymes) verbe transitif (de sermon) Faire des remontrances à quelqu'un.
Synonymes :
- morigéner
- prêcher
sermonner
v. tr. Adresser un sermon (sens 2), des remontrances à. Sermonner un enfant.
⇒SERMONNER, verbe
Familier
A. — Empl. intrans., vx, rare. Prononcer un sermon. Synon. prêcher. P. anal. L'amour de Dieu!... me voici en larmes. Le ciel me préserve de sermonner, mais ne puis-je pas dire, sans ridicule ou sans importunité, qu'il y a une fontaine sur le seuil de tous ceux qui meurent de soif? (BLOY, Journal, 1899, p. 348).
B. — Empl. trans. Sermonner qqn. Exhorter quelqu'un sur la conduite à tenir ou lui faire des remontrances sur sa conduite.
1. [Corresp. à sermon A] Rare. Interdiction de gagner le ciel par une autre route que celle, bordée de charmilles, où Bossuet et Bourdaloue sermonnent le grand roi (THIBAUDET, Réflex. litt., 1936, p. 22).
2. [Corresp. à sermon B] Synon. admonester, chapitrer, gronder, morigéner, semoncer, tancer. Sermonner son fils, un employé. Tout le monde se joignit à lui, on la pria, on la pressa, on la sermonna, et l'on finit par la convaincre (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Boule de suif, 1880, p. 131). Un ordre du chef de l'exploitation l'appelait à Paris [le sous-chef de gare], on venait de le sermonner d'importance (ZOLA, Bête hum., 1890, p. 7). V. adorer ex. 38.
— Empl. abs. Elle s'était laissée aller à certain besoin de sermonner qu'elle tenait assurément de son père. Mais Bernard avait horreur des recommandations, des conseils (GIDE, Faux-monn., 1925, p. 1095).
— Empl. pronom. réfl., peu usuel. J'ai beau me sermonner (...) je mens. Je mens pour les petites choses et pour les grandes (COCTEAU, Théâtre poche, 1949, p. 120).
Prononc. et Orth.:[], (il) sermonne [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Déb. XIIe s. sermuner a [aucun] « exhorter quelqu'un par des sermons » (BENEDEIT, St Brendan, 981 ds T.-L.); ca 1140 parler en sermonant (GAIMAR, Estoire des Engleis, 1118, ibid.); 2. ca 1165 trans. sermoner [aucun de + inf.] « exhorter quelqu'un à » (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, 306, ibid.); 3. fin XIIe s. id. « adresser à quelqu'un des remontrances sur sa conduite » (BÉROUL, Tristan, éd. E. Muret, 1393); ca 1200 (Ire Continuation de Perceval, éd. W. Roach, mss TVD, t. 1, 6379). Dér. de sermon; dés. -er. Fréq. abs. littér.:87.
sermonner [sɛʀmɔne] v.
ÉTYM. V. 1160; de sermon.
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2 V. tr. Mod. Adresser des conseils ou des remontrances à (qqn). ⇒ Catéchiser, haranguer, moraliser, morigéner (cit. 2; → Importance, cit. 16). || Prendre qqn à part pour l'endoctriner et le sermonner. ⇒ Chambrer (fig.).
1 Le jour où l'Hélicon m'entendra sermonner,
Mon premier point sera qu'il faut déraisonner.
A. de Musset, Poésies nouvelles, « Après une lecture », X.
2 D'autres fois, quand M. le curé (…) apercevait Charles qui polissonnait dans la campagne, il l'appelait, le sermonnait un quart d'heure et profitait de l'occasion pour lui faire conjuguer son verbe au pied d'un arbre.
Flaubert, Mme Bovary, I, I.
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DÉR. Sermonneur.
Encyclopédie Universelle. 2012.