serge [ sɛrʒ ] n. f.
• 1360; sarge fin XIIe; lat. pop. °sarica, class. serica « étoffes de soie », de sericus « de soie » → sérici-
♦ Tissu d'armure sergé en laine, sec et serré. Un tailleur de serge.
● serge nom féminin (latin populaire sarica, du latin classique serica, étoffes de soie) Étoffe croisée dont l'armure de base est celle du sergé.
serge
n. f. Tissu de laine sec et serré à armure de sergé.
⇒SERGE, subst. fém.
A. — INDUSTR. TEXT. Étoffe présentant de fines côtes obliques. Serge fine; grosse serge; serge de coton, de laine, de soie. Ascension continue de fourmis noires qui s'engouffraient sous le portail béant, dans la nef tendue de serges, où l'on apercevait du dehors une flambée de feux au fond des ténèbres, le scintillement des cierges autour du catafalque (VOGÜÉ, Morts, 1899, p. 429).
♦ Serge du Seigneur. Serge très fine en usage aux XVIe et XVIIe s. (Ds Nouv. Lar. ill.-Lar. Lang. fr.).
B. — Tissu d'armure sergé généralement en laine, sec et serré en fonction du fil. Vêtement, rideau, costume, robe de serge. Elle allait aux rayons, toute mince dans un costume tailleur en serge bleue (BOURGET, Actes suivent, 1926, p. 46). L'homme, vêtu d'un costume marin en grosse serge, un tricot à raies bleues et blanches sous la vareuse marinière (CAMUS, Exil et Roy., 1957, p. 1667).
REM. 1. Serger, sergier, subst. masc., industr. text. Ouvrier qui fabrique de la serge. Une cousine mariée à un serger du nom de Gâpy (P. RÉZEAU, Notes sur le lex. d'Ernest Pérochon ds R. Ling. rom. t. 42 1978, p. 119). Var. sergier. (Dict. XIXe et XXe s.). 2. Sergerie, subst. fém., industr. text. Fabrication, commerce des serges (Dict. XIXe et XXe s.).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1165-70 sarge « étoffe légère et croisée, ordinairement faite de laine » (CHRÉTIEN DE TROYES, Erec et Enide, éd. M. Roques, 6606); 1360-61 serge (Reg. des comptes municipaux de la ville de Tours, I, 211 ds Cah. Lexicol. n ° 6, 90). Du lat. pop. sarica (d'où aussi roum. sarica « bure », esp. et a. prov. sarga « serge »), altér. du lat. class. , fém. pris subst. de l'adj. « de soie », lequel est empr. au gr. de même sens, dér. de « les Sères », peuple d'Asie qui produisait de la soie. Fréq. abs. littér.:145.
DÉR. Sergette, subst. fém., industr. text. a) Étoffe de laine mince et légère. Un jour d'hiver, on me fit endosser l'uniforme de sergette amarante, on arrangea mon trousseau dans une malle (SAND, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 76). b) Serge de laine mêlée de soie fabriquée en Flandre et en Picardie aux XVIIe et XVIIIe s. (Ds Lar. Lang. fr., Lexis 1975, ROB. 1985). — []. — 1res attest. 1352 sargete « étoffe de laine étroite, mince et légère » (Comptes de l'Argenterie des rois de France, éd. Douët d'Arcq, p. 111), 1605 sergette (VAUQUELIN DE LA FRESNAYE, Idillies, II, 12 ds HUG.); dimin. de serge, suff. -ette (-et).
BBG. — GEORGE (K. E.). Les Désignations du tisserand dans le domaine gallo-roman. Tübingen, 1977, p. 48, 99 (s.v. serger); L'Emploi anal. de qq. noms d'étoffes dans le domaine gallo-roman. In: [Mél. Boutière (J.)]. Liège, 1971, p. 267. — QUEM. DDL t. 3 (s.v. serger), 4, 6 (s.v. serger).
serge [sɛʀʒ] n. f.
ÉTYM. 1360; sarge, v. 1175; d'un lat. pop. sarica, altér. de serica, plur. de sericum « étoffe de soie », grec sêrikos, de sêr « ver à soie », dér. de Sêres « Sères », peuple d'Asie.
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1 Vieilli. Tissu formant des côtes obliques assez fines. || Serge de soie, de coton, de laine. || Croisure de la serge. (On dit sergé, de nos jours). ⇒ Lingette (vx), sayette.
2 Mod. Tissu sergé, en laine. || La serge est une étoffe serrée et solide. || Lit (→ Mobilier, cit. 2), rideaux (→ Pente, cit. 13) de serge. || Vêtements, jaquette (cit. 4), corsage (→ Pilou, cit.), robe, tailleur de serge (→ Dissimuler, cit. 9; gonfler, cit. 9).
0 C'étaient, sous l'humble serge ou l'hermine royale,
Les bons et grands enfants de la guerre loyale.
Hugo, la Légende des siècles, XX, « Premier jour ».
➪ tableau Noms et types de tissus.
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DÉR. Sergé, serger ou sergier, sergerie, sergette.
Encyclopédie Universelle. 2012.