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séquestration

séquestration [ sekɛstrasjɔ̃ ] n. f.
• 1810; « mise sous séquestre » 1390; lat. sequestratio
Action de séquestrer (qqn), état d'une personne séquestrée. « le travail est impossible en prison : le travail ne pouvant s'obtenir que dans une séquestration volontaire et non forcée » (Goncourt). Enlèvement et séquestration d'enfant ( kidnapping) . La séquestration des otages a duré deux ans.

séquestration nom féminin (bas latin sequestratio) Action de séquestrer ; fait d'être séquestré. Infraction commise par celui qui prive illégalement une personne de sa liberté. (C'est un crime, sauf si la victime est libérée saine et sauve avant le 7e jour [délit].) Formation de complexes de coordination de certains phosphates et d'ions métalliques en solution qui interdit toute réaction de précipitation de ces derniers. Réaction permettant à un ion de ne plus présenter ses propriétés habituelles, par suite d'une combinaison avec un réactif ajouté.

séquestration
n. f. Action de séquestrer; son résultat.
|| Spécial. DR Délit ou crime consistant, pour un particulier, à tenir une personne séquestrée arbitrairement.

⇒SÉQUESTRATION, subst. fém.
A. — Action de séquestrer; état de ce qui est séquestré.
1. DROIT
a) Mise sous séquestre (v. séquestre1 I A 1). Séquestration de biens. (Dict. XIXe et XXe s.).
P. ext. Saisie, confiscation. Je dus me résigner, deux lustres et demi, à la séquestration arbitraire du plus considérable de mes livres (BLOY, Salut par Juifs, 1892, p. 6).
b) Action de priver une personne de sa liberté en la maintenant enfermée, isolée du monde extérieur. Pour la rendre efficace [la transportation aux Champs], on y joignit des mesures de séquestration absolue et d'isolement. Un exempt des gardes du corps (...) fut expressément chargé de veiller sur les dehors du cloître et d'intercepter toute libre communication (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 4, 1859, p. 177). La séquestration peut être légale, soit par raison pénale (détention, réclusion), soit par raison médico-sociale (internement) (POROT 1975).
DR. PÉNAL. Action de priver illégalement et arbitrairement quelqu'un de sa liberté, ce qui constitue un délit ou un crime. Synon. détention arbitraire, internement arbitraire. Son impatience insolente se livre tout d'abord aux derniers excès et procède par le guet-apens, le rapt et la séquestration (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 394). Je pourrais ordonner d'office le placement de cette fille dans une maison d'aliénés, comme de toute personne dont l'état d'aliénation compromet l'ordre public et la sûreté des personnes; mais les adversaires du régime crieraient comme des putois, et j'entends déjà l'avocat Lerond m'accuser de séquestration arbitraire (A. FRANCE, Orme, 1897, p. 96).
P. anal. ou au fig. Fait d'être isolé ou de s'isoler, de se maintenir à l'écart de quelque chose. Je me plais assez dans cette séquestration presque complète du reste du monde (M. DE GUÉRIN, Corresp., 1839, p. 374). J'affligeais ma mère, j'étonnais la société par ma séquestration morale de tout ce qui animait la maison (LAMART., Nouv. Confid., 1851, p. 121).
2. MÉD. VÉTÉR. Mesure sanitaire par laquelle on enferme des animaux affectés ou suspects de maladie contagieuse pour les isoler des autres animaux. La préservation d'une étable, théoriquement possible, est en fait difficilement obtenue; souvent intervient un mode de contagion indirecte que le propriétaire n'a pas su prévoir. La séquestration stricte des animaux et l'interdiction des étables constituent les principales indications préventives (NOCARD, LECLAINCHE, Mal. microb. animaux, 1896, p. 342).
B. — PATHOLOGIE
1. Formation d'un séquestre (v. séquestre1 II). Au maxillaire supérieur, l'ostéomyélite se complique d'abcès multiples. La séquestration est moins totale qu'au maxillaire inférieur (P.-L. ROUSSEAU, Les Dents, 1951, p. 50 ds ROB. 1985).
2. Séquestration pulmonaire. Séparation d'une masse de tissu bronchopulmonaire de ses connexions normales, constituant une malformation congénitale (d'apr. Méd. Flamm. 1975). On distingue classiquement: d'une part, les séquestrations complètes, dépourvues à la fois de leurs connexions bronchiques et vasculaires normales (...); d'autre part les séquestrations incomplètes, artérielles pures ou bronchoparenchymateuses pures où l'un des deux termes de la vasculation manque (d'apr. Méd. Flamm. 1975).
C. — CHIM. ,,Formation de complexes de coordination de certains phosphates et d'ions métalliques en solution qui interdit toute réaction de précipitation de ces derniers`` (Lar. encyclop. Suppl. 1975).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. 1390 « dépôt chez une tierce personne » (Arch. Nord, B 1575, f ° 39 r ° ds IGLF M.-A.); 2. 1810 « action d'arrêter et de détenir illégalement une personne » (Code pénal, art. 341); 3. 1839 « isolement volontaire » (M. DE GUÉRIN, loc. cit.); 4. 1855 « mesure sanitaire d'isolement des bêtes en cas d'épizootie » (LITTRÉ-ROBIN); 5. 1951 « nécrose d'un os » (P.-L. ROUSSEAU, loc. cit.). Empr. au lat. jur. sequestratio « dépôt chez une tierce personne, séparation », dér. de sequestratum, supin de sequestrare (séquestrer). Fréq. abs. littér.:43.

séquestration [sekɛstʀɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1403; lat. sequestratio, du supin de sequestrare. → Séquestrer.
———
I
1 Dr. (rare). Mise sous séquestre.
2 (1810, Code pénal). Infraction consistant à séquestrer (2.) qqn. Arrestation (cit. 1), détention, emprisonnement (→ Indice, cit. 2). aussi Internement (arbitraire). || Délit de séquestration.
3 Isolement rigoureux (→ Ascétique, cit. 1). Collocation, internement.
1 (…) il déclare que le travail est impossible en prison : le travail ne pouvant s'obtenir que dans une séquestration volontaire et non forcée.
Ed. et J. de Goncourt, Journal, 1er oct. 1890, t. VIII, p. 138.
2 Il songeait à ces années de sa vie déjà dépensées au service, dans la séquestration des navires de guerre, sous le fouet de la discipline (…)
Loti, Mon frère Yves, VI.
4 Techn. Mesure sanitaire d'isolement (des bêtes) en cas d'épizootie.
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II (Mil. XXe).
1 Méd. Nécrose (d'un os). Séquestre (II.).
3 Au maxillaire supérieur, l'ostéomyélite se complique d'abcès multiples. La séquestration est moins totale (qu'au maxillaire inférieur).
P.-L. Rousseau, les Dents, p. 50.
Séquestration pulmonaire : présence d'un territoire pulmonaire isolé de la petite circulation et du système bronchique, vascularisé par une artère issue de l'aorte et présentant des kystes (malformation congénitale).
2 Chim. Formation de complexes possédant de nombreux ions minéraux, bloquant les réactions de précipitation. Séquestrant.

Encyclopédie Universelle. 2012.