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internement

internement [ ɛ̃tɛrnəmɑ̃ ] n. m.
• 1838; de interner
1Vx Assignation à résidence forcée.
2Mod. Action d'interner; état d'une personne internée. Internement d'un mineur délinquant. emprisonnement; région. collocation. Camp d'internement. Spécialt Placement (d'une personne) dans un établissement psychiatrique, sur la base d'un certificat médical. Internement des aliénés. Internement d'office, sur ordre du préfet. Internement abusif.

internement nom masculin Action d'interner quelqu'un ; fait d'être interné : Un internement abusif. Mesure d'hospitalisation forcée (loi du 30 juin 1838) en hôpital psychiatrique à l'initiative d'un proche (placement volontaire) ou du préfet du département (placement d'office). [La loi du 27 juin 1990 a consacré l'abandon de ce terme et substitué au placement volontaire et au placement d'office les procédures d'hospitalisation sur demande d'un tiers et d'hospitalisation d'office.] ● internement (expressions) nom masculin Internement administratif, mesure consistant, pour l'Administration, à priver un administré de la liberté d'aller et venir en dehors de toute poursuite pénale. ● internement (synonymes) nom masculin Action d'interner quelqu'un ; fait d'être interné
Synonymes :
- captivité
- détention
- emprisonnement
- incarcération

internement
n. m. Action d'interner; état d'une personne internée.

⇒INTERNEMENT, subst. masc.
A. — POLITIQUE
1. Vieilli. Assignation à résidence forcée dans un lieu déterminé avec défense d'en sortir. Cette terrible loi de sûreté générale, qui autorisait l'internement en Algérie ou l'expulsion hors de l'empire de tout individu condamné pour un fait politique (ZOLA, E. Rougon, 1876, p. 217).
2. En partic. Mesure par laquelle un pays non belligérant maintient sur son territoire et place sous bonne garde une armée vaincue qui a franchi sa frontière. L'internement de l'armée de Bourbaki en Suisse pendant la guerre de 1870-71 (Lar. Lang. fr.).
B. — 1. Maintien durable dans un lieu fermé. Il y aurait, selon moi, tout avantage pour un artiste à ne pas résider dans la clôture de l'abbaye mais à sa porte. Fatalement, en effet, avec l'internement même mitigé, une sujétion s'impose (HUYSMANS, Oblat, t. 2, 1903, p. 20).
2. Emprisonnement. Omer redouta mille cataclysmes : le renvoi du collège, l'internement au cachot (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 200) :
1. ... Rieux reçut de M. Othon, le juge d'instruction, qui se trouvait encore dans son camp, une lettre disant (...) qu'assurément, on le maintenait encore au camp d'internement par erreur.
CAMUS, Peste, 1947, p. 1428.
Internement administratif. Mesure de sûreté prise par un gouvernement à l'encontre d'opposants déclarés ou supposés. Les Russes reconnaissent eux-mêmes l'existence des camps et de l'internement administratif (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 295).
3. Hospitalisation dans un établissement psychiatrique (d'une personne aliénée ou considérée comme telle). J'ai appris ces jours-ci l'internement à Saint-Yon (maison de fous à Rouen) d'un jeune homme que j'ai connu au collège (FLAUB., Corresp., 1852, p. 33) :
2. ... que les fous ne doivent leur internement qu'à un petit nombre d'actes légalement répréhensibles, et que, faute de ces actes, leur liberté (ce qu'on voit de leur liberté) ne saurait être en jeu.
BRETON, Manif. Surréal., 1er Manif., 1924, p. 16.
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1852 « action d'interner un individu atteint de troubles mentaux » (FLAUB., loc. cit.); 2. 1867 « assignation à résidence forcée » (LITTRÉ). Dér. de interner; suff. -(e)ment1. Fréq. abs. littér. : 24.

internement [ɛ̃tɛʀnəmɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1838, sens 1 et 3; de interner.
1 Vx. Assignation à résidence forcée dans une localité déterminée avec défense d'en sortir.
2 (1873). Mod. Action d'interner; état d'une personne internée. || L'internement d'un inculpé (cit. 2). Emprisonnement. || Internement des relégués dans un établissement pénitentiaire. Relégation.Camp d'internement. || Mesure d'internement.
3 (1838). Placement (d'une personne) dans un établissement psychiatrique, public ou privé, sur la base d'un certificat médical. || Internement des aliénés, régi par la loi du 30 juin 1838 (→ Interner, cit. 1). || Internement volontaire. || Internement ordonné par l'autorité publique. || Internement d'office, sur ordre du préfet. || Demander, prescrire d'office l'internement d'un aliéné.
0 Suis-je son parent et puis-je, à ce titre, provoquer son internement dans une maison de santé ?
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, 3e tableau, III.
CONTR. Élargissement, libération.

Encyclopédie Universelle. 2012.