scribe [ skrib ] n. m.
• 1365 sens 3; lat. scriba « greffier », de scribere « écrire »
1 ♦ Anciennt Homme dont le métier était d'écrire à la main. ⇒ copiste, écrivain (public), greffier. « Toute loi écrite est déjà périmée. Car la main du scribe est lente » (France). — Vieilli, péj. Employé de bureau, commis aux écritures. ⇒ bureaucrate, gratte-papier, scribouillard. « Le bureaucrate, le commis [...] le vrai roi moderne, le scribe » (Michelet).
2 ♦ Antiq. Homme qui écrivait les textes officiels, dans des civilisations sans imprimerie et où les lettrés étaient rares. Scribes égyptiens (⇒ hiérogrammate) , grecs, romains.
3 ♦ (cribe 1300) Antiq. juive Docteur de la loi juive ⇒ massore. Scribes et pharisiens. « Les scribes, conducteurs et inspirateurs du judaïsme légaliste » (Guignebert).
● scribe nom masculin (latin scriba, de scribere, écrire) En Égypte ancienne, personnage important d'une administration chargé de la rédaction de divers textes. Dans les écrits du Nouveau Testament, docteur juif, interprète officiel des saintes Écritures. Familier. Employé aux écritures ; celui qui écrit pour quelqu'un d'autre. Familier. Écrivain public. ● scribe (synonymes) nom masculin (latin scriba, de scribere, écrire) Familier. Employé aux écritures ; celui qui écrit pour quelqu'un d'autre.
Synonymes :
- gratte-papier (familier)
- rond-de-cuir (familier)
- scribouillard (familier)
scribe
(Eugène) (1791 - 1861) auteur français de comédies (Bertrand et Raton, 1833; Adrienne Lecouvreur, 1849) et de livrets d'opéras. Acad. fr. (1834).
————————
scribe
n. m.
d1./d ANTIQ Lettré qui avait la charge de rédiger ou de copier les actes publics, les textes liturgiques, etc.
d2./d ANTIQ Docteur qui enseignait et interprétait la loi de Moïse.
⇒SCRIBE, subst. masc.
A. — HISTOIRE
1. Celui qui pratique l'écriture, qui est habile dans l'art d'écrire.
a) [Dans l'Antiquité, partic. en Égypte et en Mésopotamie]
) Celui qui occupait les fonctions de rédacteur ou de copiste des textes liturgiques, funéraires ou juridiques, de juriste, de secrétaire royal, parfois d'écrivain public. Sennachérib, Sargon ou Assurbanipal ordonne à ses scribes d'écrire sur la brique: « Mes chars de guerre écrasent les hommes et les bêtes et les corps de mes ennemis (...) » (FAURE, Hist. art, 1909, p. 61). La classe des scribes formait la base de l'administration de l'État et c'est chez elle que se recrutait l'élite intellectuelle du pays [l'Égypte] (M.-A. HUSSEIN, Les Orig. du livre du papyrus au codex, trad. par R. Savoie, 1971, p. 13).
) Représentation de ce personnage. Le scribe accroupi (...) est effrayant de vérité, d'application directe à la fonction qu'il accomplit (FAURE, Hist. art, 1909, p. 50).
b) [Dans les monastères, les chancelleries] Synon. de copiste. Scribe monastique. Plusieurs scribes, transcrivant un texte, ne feront pas exactement les mêmes fautes aux mêmes endroits (LANGLOIS, SEIGNOBOS, Introd. ét. hist., 1898, p. 73). L'originalité [de la méthode de Sickel] (...) consiste avant tout dans une comparaison aussi minutieuse que possible des écritures et du style des documents émanés d'une même chancellerie, en vue d'en déterminer les scribes et les rédacteurs (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 659).
2. HIST. JUIVE. [À l'époque du Second Temple] Celui qui était versé dans les Écritures, qui était capable de les interpréter, de les enseigner; docteur de la Loi; en partic., Sage de la Grande Synagogue depuis l'époque d'Ezra jusqu'à celle de Siméon le Juste (environ 500 à 300 avant J.-C.). Ezra est l'ancêtre des scribes (Soferim) qui, d'abord de concert avec les grands-prêtres de Jérusalem, plus tard avec une certaine indépendance à l'égard du sacerdoce, régissent la vie spirituelle d'Israël et préparent les fondations de l'édifice talmudique (WEILL, Judaïsme, 1931, p. 20).
— [Dans le N.T., associé au pharisien dans une même accusation de formalisme et d'hypocrisie] Qui est-ce qui se scandalisoit, à cause des malades qu'il [le Christ] guérissoit le jour du Sabbat? Les scribes et les pharisiens. Qui l'interrogeoit insidieusement et lui tendoit des pièges pour le perdre? Les scribes et les pharisiens (LAMENNAIS, Paroles croyant, 1834, p. 202).
Rem. Aux deux premiers s. de l'ère chrét., le terme hébreu sofer « scribe » ne désigne plus le docteur de la Loi appelé à cette époque, dans les sources rabbiniques hakham « sage », mais une personne moins éminente, copiste, rédacteur de documents légaux, notaire, enseignant d'école primaire. Auj., le sofer, le scribe, est celui qui a qualité pour écrire les rouleaux de la Tora (Sefer-Tora) destiné à l'usage synagogal (v. E. GUGENHEIM, Les Portes de la Loi, 1982, p. 342).
B. — [À l'époque mod.] Vieilli
1. Celui qui a pour profession d'écrire à la main, greffier, secrétaire, écrivain public. Un homme public (...) ne peut, ne doit pas écrire l'orthographe. Ses idées doivent courir plus vite que sa main (...) il faut qu'il mette des mots dans des lettres, et des phrases dans des mots; c'est ensuite aux scribes à débrouiller tout cela. « Or, l'Empereur laissait beaucoup à faire aux scribes (...) » (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 148). Scribe et calligraphe, il écrivait des lettres pour les servantes et faisait des écriteaux pour les marchands ambulants (FRANCE, P. Nozière, 1899, p. 86).
— Avec une connotation péj. Employé aux écritures. Synon. gratte-papier. Scribe militaire, officiel; scribe d'état-major; scribe distrait, ignorant; scribe de banlieue. Il renvoya le papier au War-Office. Là, suivant une vieille et sage règle, un scribe perdit le dossier et le bon officier n'entendit plus jamais parler de cette bagatelle (MAUROIS, Sil. Bramble, 1918, p. 184). Elle les fit entrer dans une pièce où un scribe à lunettes suait au-dessus d'un faux col dur et de paperasses à tamponner de cachets officiels (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 186).
2. Auteur, écrivain sans talent. Synon. scribouilleur (dér. s.v. scribouiller). [Sarcey], lorsqu'il n'occupera plus le rez-de-chaussée du Temps, peut s'attendre à être traité de bas scribe et de pauvre plumitif dramatique! (GONCOURT, Journal, 1892, p. 340). J'avoue que le copieux improvisateur dont vous me semblez surfaire singulièrement les élucubrations effarantes [Balzac], m'a toujours paru un scribe insuffisamment méticuleux (PROUST, Sodome, 1922, p. 1050).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1269-78 antiq. juive (JEAN DE MEUN, Rose, éd. F. Lecoy, 11578); b) 1872 antiq. « celui qui écrit les textes officiels, les actes publics, qui copie les écrits » (LITTRÉ); 2. a) 1461 « celui qui fait profession d'écrire à la main, de faire des copies » (Ord., XV, 22 ds GDF. Compl.); b) 1694 péj. « employé de bureau, commis aux écritures » (Ac.); 3. 1823 « mauvais écrivain » (BOISTE). Empr. au lat. scriba « copiste, scribe, secrétaire »; en lat. chrét. « docteur de la loi, chez les Juifs », dér. de scribere « écrire » (v. écrire). Fréq. abs. littér.:133.
scribe [skʀib] n. m.
❖
1 Anciennt. Celui qui faisait profession d'écrire à la main, de faire des copies. ⇒ Copiste, écrivain (public), greffier (→ Étaler, cit. 25). || Au XVIIIe siècle, avant l'invention du système sténographique, on employait simultanément plusieurs scribes (⇒ Logographie). — Spécialt, péj. Employé de bureau, commis aux écritures. ⇒ Bureaucrate, gratteur (de papier), scribouillard (→ Poliment, cit. 2).
1 J'entends ici, par bourgeoisie, la classe, peu nombreuse alors, qui savait lire, écrire, compter, qui pouvait (…) verbaliser, paperasser, le bureaucrate, le commis, celui qui peut l'être, l'ex-procureur, l'ex-clerc, — le vrai roi moderne, le scribe.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., XVIII, V.
2 — Toute loi écrite est déjà périmée. Car la main du scribe est lente et l'esprit des hommes est agile et leur destinée mouvante.
France, Crainquebille, p. 193.
2 Antiq. Celui qui écrivait les textes officiels, les actes publics, copiait les écrits, dans des civilisations sans imprimerie et où les lettrés étaient rares. || Scribes égyptiens (⇒ Hiérogrammate), grecs, romains. || Le scribe accroupi, célèbre statue égyptienne.
3 Même abrégée et cursive, l'écriture des scribes égyptiens gardait encore, de son type premier, la lourdeur, l'embarras et l'indécision.
France, le Jardin d'Épicure, p. 186.
➪ tableau Noms de métiers.
3 (1365; cribe, 1300). Antiq. juive. Traduction de Sopherim, nom donné dans la Bible aux Rabbins, clercs issus de la classe sacerdotale, et devenus, vers le temps de Jésus, docteurs de la loi (Thora) et maîtres d'écoles. || Scribes et pharisiens (cit. 1).
4 (…) les scribes, conducteurs et inspirateurs du judaïsme légaliste que représentent d'autre part les pharisiens, sont pour ces derniers, un appui fondamental et une justification.
Ch. Guignebert, le Monde juif…, p. 95.
Encyclopédie Universelle. 2012.