scolie ou scholie [ skɔli ] n. f. et m.
• 1680, -1546; gr. skholion, de skholê « école »
I ♦ N. f. Didact. Note philologique, historique, due à un commentateur ancien, et servant à l'interprétation d'un texte de l'Antiquité. ⇒ annotation.
♢ Note critique. « s'intéresser à des scholies et à des commentaires » (Sainte-Beuve).
II ♦ N. m. (1691) Didact. Remarque à propos d'un théorème ou d'une proposition. « souvent après avoir démontré une proposition, on enseigne dans un scholie une autre manière de la démontrer » (d'Alembert).
● scolie nom féminin (latin scientifique scolia) Gros insecte hyménoptère des pays chauds et du midi de la France, à la piqûre très douloureuse. ● scolie ou scholie nom féminin (grec skholion, commentaire) Remarque grammaticale, critique ou historique due à un commentateur ancien. En logique, remarque qui suit un théorème démontré ou un problème résolu.
I.
⇒SCOLIE1, subst.
I. — Subst. fém. Note philologique ou historique due à un commentateur ancien, servant à l'interprétation d'un texte de l'Antiquité. Un savant français des plus érudits (...) avait publié en 1788 un texte de l'Iliade avec un immense cortège de scolies grammaticales qui initiaient les doctes lecteurs à tout le travail intérieur et, pour ainsi dire, à la cuisine des critiques d'Alexandrie (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 10, 1865, p. 53). Je goûte ce petit livre, quoique je lui préfère dix autres romans dans l'œuvre de Balzac, ceux, par exemple, comme Le Curé de Tours, qui sont de véritables écorchés littéraires, et où chaque phrase ramasse en elle plus de philosophie qu'une scolie de Spinoza (BOURGET, Disciple, 1889, p. 145).
— P. anal. Note critique. Passons sur la troisième extermination, qui démontre avec évidence que M. Souday et moi ne parlons pas la même langue, et arrivons au rare morceau publié dans la New-York Times Book Review du 29 novembre 1925. Il y résume, il y renforce pour l'étranger ses trois scolies antérieures (BREMOND, Poés. pure, 1926, p. 41).
II. — Subst. masc., SC. Remarque complémentaire suivant un théorème, une proposition. Si nous avons égard, nous dit le scolie de la proposition XXXIV de la cinquième partie de l'Éthique, à l'opinion commune des hommes, nous verrons qu'ils ont conscience à la vérité de l'éternité de leur âme (J. VUILLEMIN, Essai signif. mort, 1949, p. 56).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. et homogr. scolie2 et 3. Ac. 1694-1740: scho-; 1762, 1798: sco-; 1835, 1878: sco-, scho- (id. ds LITTRÉ, ROB. 1985, Lar. Lang. fr.); Ac. 1935: sco-. Étymol. et Hist. 1. 1546 scholie « note d'un commentateur » (G. LE ROUILLÉ, Le Rec. de l'antique préexcellence de Gaule et des Gaulois, f ° 27 r ° ds GDF. Compl.); 1680 scolie (RICH.); 2. 1690 scholie géom. (FUR.); 1691 scolie masc. (OZANAM, p. 9). Empr. au gr. « explication, commentaire », dér. de « repos, loisir; étude, école » (école). Fréq. abs. littér.:17.
II.
⇒SCOLIE2, subst. fém.
ANTIQ. ,,Chanson de table chez les anciens Grecs`` (Ac. 1935). La scolie de Callistrate sur Harmodius et Aristogiton (Ac. 1935).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. et homogr. scolie1 et 3. Att. ds Ac. dep. 1878. LITTRÉ: scolie, scholie. Étymol. et Hist. 1732 (RICH.). Empr. au gr. « chanson de table que les convives chantaient l'un après l'autre, dans un ordre irrégulier, le chanteur tenant une branche de myrte qu'il passait ensuite à son successeur » (d'apr. BAILLY), neutre subst. de « oblique, tortueux » (prob. parce que le tour de chant passait d'un convive à l'autre selon un parcours en zigzag). Bbg. QUEM. DDL t. 2.
III.
⇒SCOLIE3, subst. fém.
ENTOMOL. Gros insecte hyménoptère entomophage, à la livrée généralement noire, bariolée de jaune ou de rouge, vivant dans les régions chaudes et tempérées. La scolie, qui s'attaque à une larve de cétoine, ne la pique qu'en un point, mais en ce point se trouvent concentrés les ganglions moteurs, et ces ganglions-là seulement (BERGSON, Évol. créatr., 1907, p. 173).
Prononc.:[]. Homon. et homogr. scolie1 et 2. Étymol. et Hist. 1798 (CUVIER Hist. nat., p. 500). Du lat. sc. scolia (1775, FABRICIUS, Syst. ent., 355 ds NEAVE), empr. au gr. « oblique, tortueux ».
ÉTYM. 1680, scolie; scholie, 1546; grec skholion, de skholê « école ».
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I N. f. Didact. Note philologique, historique, etc., due à un commentateur ancien, servant à l'interprétation d'un texte de l'antiquité. ⇒ Annotation (→ Interlinaire, cit.). || Les scolies de l'Iliade, de Pindare. || Recueils de scolies. — Par ext. Note critique.
1 (Cousin) est homme à s'occuper des textes, à rechercher des manuscrits, à s'intéresser à des scholies et à des commentaires, à les transcrire jusqu'au dernier mot, à ne faire grâce à lui ni aux autres d'aucune variante ni d'aucune leçon (…)
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 19 nov. 1849.
2 Grâce aux papyri, nous connaissons mieux aujourd'hui les méthodes et l'œuvre des Alexandrins. Nos prédécesseurs n'avaient, pour juger ces Juges, que les lambeaux de leurs Mémoires et Commentaires dans les notes comprimées, les scholies des manuscrits byzantins.
Victor Bérard, Trad. de l'Odyssée, I, IV.
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II N. f. ou m. (1691). Hist. des sc. Remarque à propos d'un théorème ou d'une proposition.
3 (…) souvent après avoir démontré une proposition, on enseigne dans un scholie une autre manière de la démontrer : ou bien on donne quelque avis nécessaire pour tenir le lecteur en garde contre les méprises; ou enfin on fait voir quelque usage ou application de la proposition (…)
Encyclopédie (1765), art. Scholie.
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DÉR. Scoliaste ou scholiaste.
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2. scolie [skɔli] n. f.
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♦ Antiq. grecque. Chanson de table, que les convives chantaient l'un après l'autre, mais dans un ordre irrégulier en se passant une branche de myrte.
Encyclopédie Universelle. 2012.