sas [ sas ] n. m.
• 1380; saaz XIIIe; lat. médiév. setacium, class. seta « soie de porc, crin »
1 ♦ Pièce de tissu (crin, soie, voile) montée sur un cadre de bois, servant à passer diverses matières liquides ou pulvérulentes. Sas à gros trous (⇒ crible) , à petits trous (⇒ blutoir, tamis) .
2 ♦ (XVIe; par anal.) Bassin d'une écluse, compris entre les deux portes.
♢ Petit bassin entre deux écluses (à l'entrée d'un port, d'un bassin de marée).
3 ♦ (1859) Petite pièce étanche entre deux milieux différents (air et eau; air à des pressions différentes) qui permet le passage. Sas d'un sous-marin, d'un engin spatial. Sas de décompression.
● sas nom masculin (bas latin setacium, tamis, du latin classique seta, soie) Tamis de crin, de soie, etc., entouré d'un cercle de bois, pour passer des matières pulvérulentes ou liquides. Enceinte ou passage clos, muni de deux portes ou systèmes de fermeture dont on ne peut ouvrir l'un que si l'autre est fermé et qui permet de passer ou de faire passer d'un milieu à un autre en maintenant ceux-ci isolés l'un de l'autre. Partie d'une écluse comprise entre les têtes et limitée latéralement par les bajoyers. ● sas (expressions) nom masculin (bas latin setacium, tamis, du latin classique seta, soie) Sas à air, compartiment d'un caisson à air comprimé, permettant l'entrée et la sortie du personnel ou des matériaux. ● sas (homonymes) nom masculin (bas latin setacium, tamis, du latin classique seta, soie) ça nom masculin invariable ça pronom démonstratif invariable çà adverbe sa adjectif possessif ● sas (synonymes) nom masculin (bas latin setacium, tamis, du latin classique seta, soie) Sas à air
Synonymes :
- écluse
sas
n. m.
d1./d Tamis formé d'un tissu tendu sur un cadre de bois.
d2./d Bassin compris entre les deux portes d'une écluse.
d3./d Compartiment étanche qui permet de passer d'une enceinte close au milieu extérieur, et inversement. Sas d'un engin spatial.
I.
⇒SAS1, subst. masc.
A. — 1. Crible, tamis, fait d'un tissu de soie, de crin, de toile métallique, entouré d'un cercle de bois, qui sert à passer la farine, le plâtre, le sable ou bien à filtrer des liquides. Synon. blutoir, passoire. De la farine passée au gros sas (Ac. 1798-1878).
♦ Plâtre au sas. Plâtre tamisé au sas. Enduit au plâtre au sas (ROBINOT, Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 1, 1929, p. 131).
2. P. anal. ,,Sorte de claie en osier pour passer les terres qu'on veut épierrer`` (LITTRÉ).
3. Vx. Faire tourner le sas. ,,Mode de divination pratiqué à l'aide d'un sas qu'on fait tourner sur la pointe de ciseaux`` (LITTRÉ).
B. — Au fig., vieilli
♦ Passer au gros sas. On dit prov. de certaines choses qui ont été examinées avec peu de soin, qu'elles ont été passées au gros sas (J.-F. ROLLAND, Dict. mauv. lang., 1813, p. 122).
♦ Au gros sas. Grossier, de peu de qualité. Ces hommes vétilleux, Qu'inspire du barreau l'esprit contentieux (...) Cicerons au gros sas, véritables croquants, Pour avoir du caquet se croyant éloquents (POMMIER, Colères, 1844, p. 113).
REM. Sasse, subst. fém., technol. ,,Blutoir dans lequel tombe la farine en sortant du moulin`` (CHESN. t. 2 1858).
Prononc. et Orth.:[sas], [], []. LITTRÉ, DG, BARBEAU-RODHE 1930, WARN. 1968 []; Pt ROB. [] mais plus cour. [sas]; Lar. Lang. fr. [sas]; MARTINET-WALTER 1973 [], ROB. 1985 [], []. [] par suite de l'amuïssement de s final. Cet s parfois restitué dans la prononc. sous l'infl. de la graph. entraîne la transformation de [] en [a], mais [] peut aussi se maintenir. Voir G. STRAKA ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 19 n ° 1 1981, pp. 215-221, 240-242 et t. 23 n ° 1 1985, pp. 103-105. V. aussi -as. Dans les dér. sasser1 et 2, sasse, [] est anal. de sas1 et 2 []. Homon. sasse. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) XIIe s. säaz « tamis fin de crin » (Glossaire de Tours, 328 ds T.-L.); déb. XIIIe s. saz (Gloses du Ms Harley 2742, 45 ds P. MEYER, Anc. Gloses franç. ds Romania t. 24, p. 164); 1re moit. XIVe s. sas (ROQUES t. 1, 1783); b) 1845 « grosse claie utilisée pour séparer la terre ou le sable de cailloux » (BESCH.); 2. a) ca 1450-65 passer au gros sas « se contenter d'un examen rapide » (CHARLES D'ORLÉANS, Rondeaux ds Œuvres, éd. P. Champion, t. II, p. 362); b) 1560 faire tourner le sas « pratiquer la divination en faisant tourner un sas sur une pointe » (RONSARD, Amours de Marie, Voyage de Tours ds Œuvres, éd. G. Cohen, t. 1, p. 142 [éd. Pléiade]). Du lat. de basse époque setacium « tamis ».
II.
⇒SAS2, subst. masc.
A. — NAV. FLUVIALE. Partie d'un canal comprise entre les deux portes d'une écluse et qui se remplit et se vide alternativement pour permettre aux bateaux de passer. On quitta la Hollande au sas de Gand. On suivit le large canal que Karelina avait entr'aperçu dans la nuit (VAN DER MEERSCH, Empreinte dieu, 1936, p. 76). Une énorme péniche de tôle boulonnée (...) s'abaissait doucement dans le sas, entre les portes en biseau (ARNOUX, Paris, 1939, p. 162).
B. — TECHNOL. ,,Dispositif généralement rotatif, permettant le passage entre deux enceintes où règnent des atmosphères de caractéristiques différentes (pression, température, humidité relative) et que l'on veut isoler l'une de l'autre`` (Tabac 1982). Sas de séparation d'un transporteur pneumatique, sas d'isolement des masses (Tabac 1982).
— En partic. Compartiment étanche qui permet de faire communiquer avec l'extérieur l'intérieur d'un sous-marin, d'un caisson à air comprimé, d'un engin spatial. Alors l'un des « Vostoks » peut s'accrocher à l'autre. Et s'il existe une sorte de sas à l'abri des fuites d'air, les 2 cosmonautes pourront se retrouver (L'Aurore, 13 août 1962, p. 4, col. 3 ds GUILB. Astronaut. 1967).
C. — Petit vestibule entre deux portes servant à éviter une communication directe. Sas d'entrée.
Prononc. et Orth. V. sas1. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. XVIe-XVIIe s. « partie de l'écluse d'un canal » (VOLTERS, Lois et règl. sur les canaux de la Flandre, p. 141 ds DG); 2. 1887 sas à air « compartiment entre deux portes pour éviter l'arrivée directe de l'air dans un local » (DEGRAND, RÉSAL, Ponts en maçonn., p. 287); 3. 1887 « sorte d'écluse à air permettant le passage entre deux milieux de pression différente » (ID., ibid., p. 215). Empl. spécialisé de sas1.
STAT. — Sas1 et 2. Fréq. abs. littér.:11.
sas [sɑ] ou [sɑs] n. m.
ÉTYM. 1380; XIIIe, saaz; var. saas, seas en anc. franç.; du lat. médiéval setacium, du lat. class. saeta ou seta « soie de porc, crin de cheval ».
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1 Pièce de tissu de crin, de soie, de voile… plus ou moins serré, montée sur un châssis le plus souvent circulaire et servant à passer diverses matières liquides ou pulvérulentes. || Sas à gros trous (⇒ Crible), à petits trous (⇒ Blutoir, tamis). || Passer du plâtre au sas.
♦ (1870). Claie servant à passer la terre pour l'épierrer.
♦ ☑ Loc. (Vx). Faire tourner le sas : prédire l'avenir en examinant le contenu d'un sas après l'avoir fait tourner. — ☑ Loc. fig. Passer au gros sas, examiner rapidement.
2 (XVIe). Bassin d'une écluse, compris d'une part entre les deux bajoyers et d'autre part entre les deux têtes qui assurent sa communication avec les biefs d'amont et d'aval. ⇒ Canal, chambre (d'écluse), 1. radier. — Mar. Petit bassin entre deux écluses, aménagé à l'entrée d'un port ou d'un bassin de marée.
1 Embarquement à Saint-Nazaire avant-hier jeudi; appareillage à neuf heures et demie du soir; passé le sas à dix et demie.
J.-R. Bloch, Sur un cargo, p. 17.
3 (1859, cit. 2). Petite pièce étanche entre deux milieux différents (air et eau; air à des pressions différentes) qui permet le passage. || Sas d'un sous-marin, d'un engin spatial, d'un caisson à air comprimé.
2 Dès que les puits (d'extraction) furent arrivés au niveau de l'eau, il y fit descendre un tube en fonte formé d'anneaux cylindriques de un à un mètre et demi de rayon, boulonnés entre eux; après avoir établi sur sa partie supérieure un appareil, auquel on a donné le nom de sas-à-air, il y comprima de l'air au moyen d'une machine soufflante; cet air, agissant comme un piston, repoussa l'eau qui se trouvait à la partie inférieure du tube, par-dessous ses bords et les ouvriers descendus au fond du puits purent y continuer leur travail de forage, sans être incommodés par les eaux.
L. Figuier, l'Année scientifique et industrielle 1860, p. 181, note 1 (1859).
4 (1975). Techn. Ouverture pratiquée dans un oléoduc pour son nettoyage.
5 Par métaphore. Ce qui sert de passage, d'intermédiaire entre deux états, deux situations qui ne peuvent communiquer.
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DÉR. Sasser.
HOM. Sasse.
Encyclopédie Universelle. 2012.