sans-culotte [ sɑ̃kylɔt ] n. m.
• 1791; adj. 1790; de sans et culotte, parce que les hommes du peuple portaient alors le pantalon, tandis que la culotte passait pour aristocratique
♦ Nom que se donnaient les républicains les plus ardents, sous la Révolution française. Les sans-culottes. — Adj. L'esprit sans-culotte.
● sans-culotte, sans-culottes nom masculin Nom donné, sous la Convention, aux révolutionnaires les plus avancés, qui portaient le pantalon de bure à rayures.
sans-culotte
n. m. HIST Les sans-culottes: les partisans de la Révolution française de 1789.
⇒SANS-CULOTTE, subst. masc.
HIST. [Appellation, sous la Révolution française, des révolutionnaires les plus engagés] Tous les amis de la liberté, tous les gardes nationaux, tous les braves sans-culottes (MARAT, Pamphlets, Aux braves Paris., 1792, p. 302). Les révolutions étaient jadis faites par le peuple, et pour lui. Il y avait de l'esprit, au début, dans la naïveté de se proclamer sans-culotte (GIONO, Voy. Ital., 1953, p. 192).
— Empl. adj., rare. Le ministère sans-culotte, s'est dit, par dénigrement, en 1792, du ministère girondin (Ac. Compl. 1842).
REM. 1. Sans-culottide, subst. fém., hist., surtout au plur. Chacun des cinq jours complémentaires terminant l'année du calendrier républicain, consacrés à des fêtes publiques; p. méton., ces fêtes elles-mêmes. La déesse Raison et les sans-culottides, Voilà ce qu'on préfère à ce culte sacré, Pendant dix-huit cents ans des hommes vénéré (POMMIER, Républ., 1836, p. 186). 2. Sans-culot(t)isme, (Sans-culotisme, Sans-culottisme)subst. masc., vx. Attitude, opinions politiques des sans-culottes. Les proscriptions arbitraires de MM. les proconsuls, leur faste insolent alors même qu'ils prêchent le sans-culotisme, ont révolté tous les citoyens qui ont des yeux pour voir (Courrier des départements, 28 mai 1793, XXVIII, p. 453 ds QUEM. DDL t. 11).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1798 et dep. 1878. Plur. des sans-culottes. V. sans-. Étymol. et Hist. 1790 adj. soldats sans culottes (Jean Bart, numéro 67, p. 5 ds QUEM. DDL t. 21); 1791 subst. (C. DESMOULINS, 21 oct. ds RANFT, p. 135). Comp. de sans et de culotte; n. sous lequel furent désignés les révolutionnaires qui avaient remplacé la culotte par le pantalon, vêtement du peuple; d'abord utilisé comme terme d'injure par les aristocrates, il fut repris par les révolutionnaires eux-mêmes après le triomphe des Montagnards; le mot, selon Mercier, a été créé avant la Révolution à l'encontre du poète Gilbert [1750-80], très pauvre, qui avait tancé les philosophes et fut appelé Gilbert Le Sans-culotte; « les riches adoptèrent cette dénomination contre tous les auteurs qui n'étaient pas élégamment vêtus » (MERCIER, Le Nouv. Paris, t. 3, p. 205); l'expr. fut reprise à la Révolution; cf. BRUNOT t. 9, pp. 715-716 et Å. GRAFSTRÖM ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 20, 1, pp. 207-208. Fréq. abs. littér.:79. Bbg. DUB. Pol. 1962, p. 415. — GEFFROY (A.). Sans-culotte(s). Dict. des usages socio-politiques (1770-1815). 1. Paris, 1985, pp. 159-179. — KLARE (J.). L'Élaboration du vocab. politico-social en France ds la première moitié du 19e s. Beitr. rom. Philol. 1974, t. 13, p. 269. — MILITZ (H.-M.). Bürger im Frz. Berlin, 1979, p. 174. — QUEM. DDL t. 18, 21. — RANFT 1908, p. 136 (s.v. sans-culottide).
sans-culotte [sɑ̃kylɔt] n. m. et adj. invar.
ÉTYM. 1790, in D. D. L.; de sans-, et culotte, parce que les hommes du peuple portaient alors le pantalon, tandis que la culotte passait pour aristocratique.
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♦ Nom que se donnaient les républicains les plus ardents, sous la Révolution française (→ ci-dessous, cit. Brunot). || Le bonnet rouge des sans-culottes. ⇒ Bonnet (infra cit. 4).
0 On ne sait pas au juste qui inventa de faire cette façon de s'habiller une distinction politique en même temps que sociale. Fut-ce l'abbé Maury ou le marquis de Laqueille ? En tout cas, dit Aulard, « c'est quand le parti montagnard eut triomphé qu'en général les républicains ardents, militants, s'intitulèrent sans-culottes ».
F. Brunot, Hist. de la langue franç., t. IX, p. 715.
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DÉR. Sans-culottide, sans-culottisme.
Encyclopédie Universelle. 2012.