saloperie [ salɔpri ] n. f.
• 1694 « grande malpropreté »; de salope « très malpropre » (1690)
♦ Fam.
1 ♦ Chose sale. ⇒ saleté, ordure. Qu'est-ce que c'est que toutes ces saloperies par terre ? — Chose mauvaise, répugnante. ⇒ cochonnerie. On nous a fait manger des saloperies. — Chose sans valeur. Il ne vend que des saloperies. Iron. Redonnez-moi une de ces petites saloperies.
2 ♦ Fig. Acte moralement abject ou répréhensible. Il est capable de toutes les saloperies.
● saloperie nom féminin Populaire Matière sale ; saleté : Il y a des saloperies dans ton verre. Microbe, germe d'une maladie grave : Attraper une saloperie. Propos, acte obscène : Dire des saloperies. Action méprisable, basse, dégradante : Il m'a fait une de ces saloperies ! Chose, objet sans valeur ; marchandise ou aliment de mauvaise qualité : Manger des saloperies. ● saloperie (expressions) nom féminin Populaire Faire des saloperies quelque part, rendre un lieu sale. ● saloperie (synonymes) nom féminin Populaire Matière sale ; saleté
Synonymes :
- saleté
Chose, objet sans valeur ; marchandise ou aliment de mauvaise qualité
Synonymes :
- camelote (familier)
- cochonnerie (populaire)
saloperie
n. f. Fam.
d1./d Grande malpropreté.
d2./d Discours, propos orduriers. Dire une, des saloperies.
d3./d Mauvais procédé, vilenie (à l'égard de qqn). Il m'a fait une belle saloperie.
d4./d Objet, marchandise de mauvaise qualité.
⇒SALOPERIE, subst. fém.
A. — Familier
1. [En parlant de qqc.]
a) État d'une chose sale, malpropre. Synon. malpropreté, saleté; anton. propreté. Il salissait exprès les carreaux et gueulait que c'était d'une saloperie, mais alors d'une saloperie, cette boutique! (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 102).
— P. méton. Chose sale, malpropre. Synon. ordure. Ah! faudra ramoner le pays avec du vent et des ramilles, des genêts en fleur, pour le décrasser de cette saloperie [la suie d'un vapeur] (ARNOUX, Rhône, 1944, p. 208).
b) Chose de mauvaise qualité, de peu de valeur. Synon. cochonnerie, merde (vulg.). M. Quernat: ... Je connais le beurre des ministres, quoique je n'en mange pas, et je n'en voudrais pas manger, Monsieur. Ça se fait avec du rocou qu'on y met pour lui donner de la couleur qui flatte, et puis un tas de saloperies que je n'oserais dire (MÉRIMÉE, Deux hérit., 1853, p. 13). Faut dire que c'était d'la saloperie: du vin à culotter les quarts comme des pipes (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 207).
c) Chose qui peut causer du mal ou du désagrément. Il y avait (...) des balles mâchées à la cisaille. — Quand tu fais mouche avec ces saloperies, tu dois faire un sacré trou (GIONO, Bonheur fou, 1957, p. 89).
— Saloperie de + subst. En voilà un [éclair] qui a tapé près! Ça a l'air de s'énerver là, tout autour (...). Saloperie de pluie. On ne voit pas à un mètre (GIONO, Que ma joie demeure, 1935, p. 488).
d) Au fig. Chose digne de mépris. L'argent, cette saloperie que les romanciers escamotent dans leurs livres (...) l'argent, ce fatum des hommes du XXe siècle et, notamment, de tous les écrivains collaborationnistes...! (CENDRARS, Main coupée, 1946, p. 209).
— Saloperie de + subst. Fiers, certes, car, s'ils [les artistes de music-hall] ont aux lèvres, souvent, un « Cochon de métier! » ou « Saloperie de vie! » je n'ai jamais entendu l'un d'eux soupirer: « Je suis malheureux... » (COLETTE, Vagab., 1910, p. 47).
2. Personne méprisable, capable d'actions viles, basses. Traiter qqn de saloperie. Il faut que tu sois une fière saloperie pour oser m'aimer après tout ce que je t'ai fait (SARTRE, Diable et Bon Dieu, 1951, 1er tabl., 3, p. 93).
— Saloperie de + subst. Saloperie de gamine. Lorsqu'on avait une saloperie de fille pareille, on la tenait sous clef (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 521).
3. Interj. Petite saloperie! Il marronnait, le Bic. Posséder une boîte de nuit, des putes, du pognon en banque et se trouver là [réfugié dans un bouge], coincé comme un rat. Saloperie de saloperie! (LE BRETON, Rififi, 1953, p. 145).
B. — Au fig., fam.
1. Déchéance, abjection morale; état d'avilissement. [Armand] (...) n'est qu'un ignorant des choses de la vie, qu'il en sait ce qu'on a voulu lui en dire, comme à tous ses pareils, qui n'ont d'autre responsabilité encore dans cette immense saloperie que d'être nés de ceux-ci, et non pas de ceux-là (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 501).
2. Acte, action méprisable ou obscène. Faire une saloperie à qqn. C'est en vain que le jeune homme détailla toutes les « saloperies » qu'il faisait avec sa femme; M. de Charlus fut seulement frappé combien ces saloperies se bornaient à peu de chose. (...) Rien n'est plus limité que le plaisir et le vice (PROUST, Temps retr., 1922, p. 827).
— En partic. Propos, discours obscène. Raconter des saloperies (à qqn). On sait les horreurs que les hommes peuvent se raconter sur les femmes quand ils sont seuls, entre soi; on s'imagine donc les saloperies qu'une escouade de légionnaires surexcités et aux trois-quarts ronds arrivaient à dégoiser (CENDRARS, Main coupée, 1946p. 20).
REM. Salopage, subst. masc., hapax. Vous finirez tous en prison !... Voilà où tous vos trucs vous mènent!... Toutes vos roueries!... vos salopages!... vos dégueulasses manigances!... (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 485).
Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1694 « saleté, grande malpropreté » (Ac.); 2. 1790 « propos orduriers » (Jean Bart, n ° 79, 7 ds QUEM. DDL t. 19); 3. 1803 « chose à rejeter » (BOISTE); 4. 1877 saloperie de (ZOLA, Assommoir, p. 571: saloperie de dîner). Dér. du subst. salope; suff. -erie. Fréq. abs. littér.: 130. Bbg. QUEM. DDL t. 19.
saloperie [salɔpʀi] n. f.
ÉTYM. 1694, « grande malpropreté »; de 1. salope, adjectif.
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1 (Une, des saloperies). Chose sale. ⇒ Ordure. || Enlevez-moi ces saloperies. — Collectif. || De la saloperie. || Qu'est-ce que c'est que toutes ces saloperies par terre ?
1 (…) une vieille drague, qui installée dans un chenal qui s'envase, ramène avec peine dans ses godets rouillés de la saloperie, lentement (…)
Henri Michaux, Ailleurs, p. 276.
♦ (1830). Chose mauvaise, répugnante. || On nous a fait manger des saloperies. ⇒ Cochonnerie. — (1790, in D. D. L.). || Ce bouquin, ce film est une vraie saloperie.
1.1 Une belle chose, que votre thé; laissez-nous donc, c'est une fameuse saloperie.
Henri Monnier, Scènes populaires, Chez la portière, t. I., p. 24 (1835).
♦ Chose sans valeur. || Dans ce grenier, il n'y a que des saloperies.
♦ Iron. || Redonnez-moi une de ces petites saloperies.
♦ Chose dangereuse et répugnante.
2 Il a toujours été chétif, les nerfs pas d'aplomb, des saloperies qui suppuraient. Seulement, ce qu'il avait qui le soutenait, c'était son petit litre à boire tous les jours.
M. Aymé, le Passe-muraille, p. 264.
♦ Personne abjecte.
2 Fig. Caractère moralement abject. || Il est d'une saloperie totale, répugnante.
♦ Acte moralement abject ou répréhensible. || Pagaille (cit. 1) et saloperies qui révoltent. || Il est capable de toutes les saloperies.
3 « Il faut, m'écrivit-il un jour, faire comme tout le monde et n'être comme personne ». Il y a beaucoup de profondeur en cette simple phrase. On devine que je la tiens pour la plus abjecte saloperie et la justification de toutes les mauvaises fois.
Sartre, Situations II, p. 213.
3 Interj. || Saloperie !, vacherie !
4 — Saloperie, dit une troisième, on lui a donc jamais appris à cette petite que la propriété, c'était sacré ?
R. Queneau, Zazie dans le métro, Folio, p. 57-58.
Encyclopédie Universelle. 2012.