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salope

salope [ salɔp ] n. f.
• 1611 « femme sale »; probablt de sale et hoppe, forme dial. de huppe, oiseau connu pour sa saleté
1(1775) Fam. et vulg. Femme qui recherche le plaisir sexuel. pute. Loc. fam. Toutes des salopes !
2(rattaché à salaud, dont il est devenu le fém.) Terme d'injure, pour désigner une femme qu'on méprise pour sa conduite. salaud. C'est une belle salope ta collègue !
3Pop. Terme intensif de mépris, adressé à un homme, mettant en cause sa virilité ( lope) ou sa droiture. ordure. « il ne s'agit plus d'un “salaud” mais d' “une salope”, geste oral de l'ultime dégradation » (Barthes).

salope nom féminin (de sale et hoppe, variante dialectale de huppe) Populaire Vieux. Femme, fille très sale. Femme qui agit d'une manière déloyale, qu'on méprise (terme d'injure). Injure adressée à un homme et mettant en cause sa virilité ou sa droiture. ● salope adjectif féminin Populaire. Se dit d'une femme qui se conduit d'une façon méprisable, déloyale : Elle a été salope avec moi.salope (synonymes) adjectif féminin Populaire. Se dit d'une femme qui se conduit d'une façon méprisable...
Synonymes :
- abject
- ignoble
- infâme
- vil

salope
n. f. Grossier et inj.
d1./d Femme que sa conduite dévergondée fait tenir pour méprisable.
d2./d (Sans coloration sexuelle; correspond aux emplois de salaud.) Femme malfaisante, méprisable.

⇒SALOPE, adj. et subst. fém.
I. — Adj., vx, fam.
A. — [En parlant d'une pers.] Qui est très sale, très malpropre. Cet enfant, cette petite fille est salope, est bien salope (Ac. 1835).
B. — [En parlant d'une chose] Qui est vil, bas; qui inspire de la répugnance. Synon. abject, ignoble. Cependant, la guerre salope [contre Léopold et Clotilde] continuait avec une violence plus intolérable (BLOY, Femme pauvre, 1897, p. 260).
II. — Subst. fém.
A. — 1. Fam. Femme, fille très sale. (Dict. XXe s.).
2. Populaire
a) Femme débauchée, de mœurs dépravées, ou qui se prostitue. Je déguisais ma chère maîtresse en bardache, je la grimais en vieille salope sinistre et poivrée; je traînais mon amour au lupanar, je baignais mon cher archange dans les latrines (MILOSZ, Amour. init., 1910, p. 105). Et tu le diras à tout le monde, que c'est une salope, qu'elle faisait la vie pendant que j'étais au front... Je la maudis, t'entends, et je voudrais qu'elle crève comme moi, avec son type (DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p. 235).
Empl. adj. Est-ce que tu es malade? Des femmes, il te faut des femmes, maintenant (...), tu sais, moi je m'en fiche! S'il y a des femmes assez salopes pour avoir envie de ton cuir, grand bien leur fasse! (COURTELINE, Train 8 h 47, 1888, p. 54).
[Injure à l'adresse d'une femme que l'on méprise] Ah! salope, hurla-t-il, je t'ai suivie, je savais bien que tu revenais ici t'en faire foutre jusqu'au nez! Et c'est toi qui le paies, hein? Tu l'arroses de café avec mon argent! (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1332).
b) P. ext. [Sans implication sexuelle] Personne qui se conduit mal. Merde de merde, je ne veux pas dans ma maison d'une petite salope qui dise des cochoncetés comme ça (QUENEAU, Zazie, 1959, p. 26).
B. — Pop. [S'adressant à un homme, notamment à un homosexuel, pour marquer un profond mépris] Il voulait observer le manège des tantes (...). La kermesse du boulevard Sébastopol, était une célébrité dans son genre, c'était là que le contrôleur des Finances Durat avait racolé la petite salope qui l'avait occis (SARTRE, Âge de raison, 1945, p. 131).
Empl. adj. Marco était mort par ma faute (...). Aussi salope que les autres, j'avais pensé qu'à moi (SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 221).
C. — Pop. [Pour désigner ce qui est méprisable, ce qui est source d'ennuis] Une sortie furieuse de Saint-Victor contre tout ce qui est, y compris la nature, « cette salope qui prodigue avec insouciance les insectes et les astres, les morpions et les planètes » (GONCOURT, Journal, 1860, p. 707). L'angélus se défit dans la chaleur, Jean Pélouegre entendit Cazenave gronder: « Salopes de cloches » (MAURIAC, Baiser Lépreux, 1922, p. 159).
REM. 1. Marie-salope. 2. Salopement, adv., rare, fam. a) D'une manière sale, malpropre. Se coucher, manger salopement. (Dict. XIXe s.). b) Au fig. D'une manière méprisable moralement; bassement. Mesurant l'âme d'un écrivain à leurs basses âmes et se sentant avec cela fort merdeux, ils ont dû croire idiotement et salopement (...) que j'avais employé les quatre susdites années à épier avec soin leurs turpitudes (BLOY, Journal, 1905, p. 260).
Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. dep. 1694. V. salaud. Étymol. et Hist. 1. 1607 adj. ou subst. masc. « (personne) sale, malpropre » (SIGOGNE, Œuvres satyriques, le Pourpoint, 13 ds QUEM. DDL t. 19: salouppe); 1680 adj. « id. » (RICH.: salope); 2. a) 1611 subst. « souillon » (COTGR.: saloppe, cité comme mot orléanais); 1660 subst. fém. « id. » (OUDIN Fr.-Esp.); b) ) 1775 terme d'injure pour désigner une femme qu'on méprise (Interrogatoire de police, in A. FARGE, Vivre dans la rue à Paris au XVIIIe s., 107 ds QUEM. DDL t. 19); ) 1798 « femme de mauvaise vie » (Ac.); c) 1837 salop subst. masc. « salaud » (FLAUB., Corresp., p. 24). Mot d'orig. incertaine. Prob. comp. de sale et de hoppe, forme dial. de huppe; cet oiseau ayant la réputation d'être très sale; cf. le proverbe sale comme une huppe (v. FEW t. 14, p. 59a, note 8), sale comme une hoppe en lorr. (ibid., t. 17, p. 15b, note 10) et huppe « femme sale » (Dourd. ds FEW t. 14, p. 57b). Salop est une réfection masc. de salope. Fréq. abs. littér.: 144.
DÉR. Saloper, verbe trans. a) Fam. ) Faire très mal un travail, exécuter quelque chose sans soin. Synon. bousiller, cochonner. Saloper l'ouvrage. Ils étaient jeunes encore, ils avaient du temps devant eux; puis, ils n'aimaient pas le travail salopé, ils voulaient travailler à leur aise, sans se maigrir de soucis (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 654). ) Salir, endommager quelque chose. En quelques jours elle a salopé le Tolstoï, recollé la couverture avec du papier gommé. Elle doit être sans soin (MONTHERL., Démon bien, 1937, p. 1252). b) Vx, arg. (des artistes peintres). À ce concours, les élèves ne s'étaient pas contentés, selon l'habitude ordinaire, de saloper, c'est-à-dire de faire des trous dans la cloison pour regarder l'esquisse du voisin (GONCOURT, Man. Salomon, 1867, p. 66). [], (il) salope [-]. Att. ds Ac. 1935. 1res attest. a) 1841 « mal faire un travail » (MÉRIMÉE, Corresp. gén., 3, p. 11 ds QUEM. DDL t. 28), 1873 travail salopé (ZOLA, loc. cit.), b) 1904 saloper un vêtement (Nouv. Lar. ill.); de salope, dés. -er. Déjà att. en 1808, comme verbe intrans., au sens de « fréquenter des prostituées; se plonger dans la dissolution, dans le vice le plus bas et le plus crapuleux » (HAUTEL).

1. salope [salɔp] adj. et n. m.
ÉTYM. 1690, mais sans doute antérieur (→ 2. Salope); salouppe « homme sale », 1607, in D. D. L.; orig. incert., de sale, et probablt de hoppe, var. dial. de huppe « oiseau très sale » (cf. le prov. lorrain sale comme une hoppe).
Fam. (Vieux).
1 Très malpropre.
0 Il se piquait d'être stoïcien, et faisait gloire d'être salope en l'honneur de la profession.
Antoine Hamilton, Mémoires de la vie du comte de Gramont, IV, in Littré.
2 Moralement répugnant. Bas, vil. || « Les salopes et implacables puissances » (L. Bloy, in G. L. L. F.).
3 N. m. Techn. anc. Coussinet de tissu enduit de suif destiné à graisser les fers à repasser, en chapellerie.
DÉR. Salop, 2. salope, saloperie. — V. Salopette.
COMP. Marie-salope.
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2. salope [salɔp] n. f.
ÉTYM. 1611, Cotgrave, qui le donne comme orléanais; substantivation au fém. de 1. salope, dû à la forme de cet adjectif.
1 Femme sale. || Une salope, une grande salope (→ Bercail, cit. 3, Rousseau).
1 Sitôt qu'il fut parti, la servante de l'auberge, où il mangeait à Motier, se déclara grosse de son fait. C'était une si vilaine salope, et Sauttern, généralement estimé et considéré dans tout le pays par sa conduite et ses mœurs honnêtes, se piquait si fort de propreté, que cette impudence choqua tout le monde.
Rousseau, les Confessions, XII.
REM. Littré se réfère à tort à ce passage, pour donner au mot le sens de « femme de mauvaise vie ».
2 (1775). Pop. Femme dévergondée, de mauvaise vie; prostituée.
2 La jeune fille, ce qu'elle est en réalité. Une petite sotte et une petite salope; la plus grande imbécillité unie à la plus grande dépravation.
Baudelaire, Journaux intimes, Mon cœur mis à nu, LXI.
3 (Rattaché à salaud, dont il est devenu le féminin). Terme d'injure, pour désigner une femme qu'on méprise, soit pour ses mœurs, soit pour sa conduite en général (→ 1. Foutre, cit. 11). Salaud, sale (B., 3.).
3 Vous savez qu'Adèle ne vaut pas la corde pour la pendre. C'est ma sœur, mais ça ne m'empêche pas de dire qu'elle est dans la peau d'une fière salope. Elle m'a fait un tas de cochonneries (…)
Zola, l'Assommoir, t. I, VI, p. 237.
4 Pop. Terme intensif de mépris, adressé à un homme.Spécialt. Homme du milieu qui trahit ses semblables. 2. Balance, donneur.
4 — En général, les casseurs, quand ils ont fait un coup, font le partage sans histoires (…)
— Quand c'est des truands propres (…) Faut croire qu'il a travaillé avec des salopes.
J.-P. Melville, le Doulos, in l'Avant-Scène, no 24, p. 31.
DÉR. Saloper.

Encyclopédie Universelle. 2012.