salive [ saliv ] n. f.
• 1170; lat. saliva
♦ Liquide produit par les glandes salivaires dans la bouche. La salive contient une amylase (⇒ ptyaline) qui intervient dans la digestion. Salive qui coule de la bouche. ⇒ bave, écume. Jet de salive. ⇒ crachat, postillon. Pompe à salive (pendant les soins dentaires). « Jean Valjean fit encore une pause, avalant sa salive avec effort » (Hugo). — Loc. fig. Avaler sa salive : se retenir de parler, taire ce qu'on était sur le point de dire. Perdre sa salive : parler en pure perte.
● salive nom féminin (latin saliva) Liquide clair et filant sécrété par les glandes salivaires, excrété dans la bouche, qui facilite la déglutition des aliments. ● salive (expressions) nom féminin (latin saliva) Familier. Dépenser sa salive, parler beaucoup. Familier. Perdre sa salive, parler, prêcher en vain.
salive
n. f. Liquide sécrété par les glandes salivaires et contenant plusieurs enzymes actives dans la digestion, qui humecte toute la bouche.
⇒SALIVE, subst. fém.
A. — 1. Liquide physiologique incolore, alcalin, plus ou moins visqueux, qui humecte la bouche et qui sert principalement à la digestion buccale (imprégnation du bol alimentaire, déglutition), à la gustation, à la prononciation. Il (...) promenait doucement la forte liqueur sur son palais, sur ses gencives, sur toute la muqueuse de ses joues, la mêlant avec la salive claire que ce contact faisait jaillir (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, M. Parent, 1886, p. 612). Le Seigneur jadis de sa salive, de sa parole mélangée à la terre, a fait un onguent pour guérir notre cécité (CLAUDEL, Poète regarde Croix, 1938, p. 46). V. agir ex. 46.
SYNT. Salive abondante, blanche, brunâtre, écumeuse, épaisse, jaune, saumâtre, visqueuse; bulle, fil, filet, flot, flux, goutte, jet de salive; écoulement, sécrétion de (la) salive; (grande) abondance de salive; la bouche pleine de salive; humecter, mouiller son doigt, ses lèvres de salive; qqc. colore, teint la salive en jaune, rouge, brun; la salive coule, s'écoule de la bouche, au menton, entre les lèvres; qqc. (ou partie du corps) imbibé, imprégné, mouillé de salive; rattraper, retenir sa salive.
— Loc. verb. fam.
♦ Perdre sa salive. Parler en vain, sans réussir à convaincre. — Si tu sauves Madeleine, mon bon dab, tu peux bien me... — Ne perdons pas notre salive, dit Jacques Collin d'une voix brève. Fais ton testament (BALZAC, Splend. et mis., 1847, p. 575). Inutile, monsieur, dit Rouletabille, de perdre votre temps et votre salive, je vous attendais! (G. LEROUX, Roul. tsar, 1912, p. 153).
♦ Dépenser sa salive/de la salive, user sa salive (à)/de la salive. Parler d'abondance et inutilement, perdre son temps à parler. Au lieu d'user votre salive à haranguer quatre crétins de votre bande, qui ne sont bons qu'à souffler et racler sur des morceaux de bois, ne feriez-vous pas mieux de vous adresser au grand public? (ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 415). Il usa de la salive en pure perte. Il eut beau haranguer séparément le père et la mère Kernéis et les exciter à lancer leur fille contre Thomas, qu'il prétendait amoureux fou de Scolastique, il ne réussit qu'à les buter (QUEFFÉLEC, Recteur, 1944, p. 144). V. baratin ex. 2.
♦ Économiser, épargner, garder sa salive (p. plaisant.). Éviter de parler en vain, se retenir. Je la reconnaissais [Munich] (...) au système par lequel les conducteurs de tramway épargnent leur salive pour distribuer les billets (GIRAUDOUX, Siegfried et Lim., 1922, p. 84). M'avez-vous entendu, Pasquier? reprit Schleiter imperturbable. Nous parlions de votre frère Joseph, le jeune et brillant financier. Laurent fit front, une seconde. — Gardez votre salive, Schleiter: mon frère doit passer, dans un instant. Vous l'allez voir en personne (DUHAMEL, Nuit St-Jean, 1935, p. 105).
— [À propos d'un animal] Synon. bave. J'ai vu de la salive d'un cheval morveux qui prenait du sel marin et donnant une réaction très alcaline, émulsionner très bien l'huile par le simple contact à la température ordinaire (Cl. BERNARD, Notes, 1860, p. 42). Un chien sécrète de la salive quand un aliment est placé dans sa bouche. C'est un réflexe inné (CARREL, L'Homme, 1935, p. 111).
— PHYSIOL. Produit de sécrétion de chacune des paires de glandes salivaires, de nature différente selon les glandes. Salive linguale, mixte. Ou bien cette action émulsive dépend-elle de la matière coagulable que contient la salive parotidienne du cheval? (CL. BERNARD, , Notes, 1860, p. 42).
2. Spécialement
— BOT. Salive de coucou. Nostoc commun. Synon. pop. crachat de lune (v. crachat B 2). (Ds BAILLON t. 3 1891).
— ODONTO-STOMATOL. Pompe à salive. V. pompe2 A.
B. — P. anal. ou au fig.
1. [À propos de la mer, d'une eau courante ou d'un liquide] Synon. bave, écume. Dans la forêt, La sève, en mai, gonflant les aubépines blanches, S'enfle et sort en salive à la pointe des branches (HUGO, Légende, t. 1, 1859, p. 288). Voici que l'onde calme arrive Et vient remuer le gravier Où va plier et dévier Sa perleuse et douce salive (NOAILLES, Ombre jours, 1902, p. 8).
2. [À propos de paroles abondantes ou haineuses] Flot de paroles, verbiage, discours. Synon. bave. Vous ne savez donc pas à qui vous parlez? Croyez-vous que la salive envenimée de cinq cents petits bonshommes de vos amis, juchés les uns sur les autres, arriverait à baver seulement jusqu'à mes augustes orteils? (PROUST, Guermantes 2, 1921, p. 558). Si mon frère n'avait pas le sang agressif, il avait tout de même la salive hargneuse (H. BAZIN, Mort pt cheval, 1949, p. 246).
Prononc. et Orth.:[sali:v]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. Ca 1170 (Rois, I, XXI, 13, éd. E. R. Curtius, p. 43); 1847 fig. perdre sa salive (BALZAC, loc. cit.). Du lat. saliva « salive ». Fréq. abs. littér.:416. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 194, b) 476; XXe s.: a) 643, b) 961.
salive [saliv] n. f.
ÉTYM. 1170; lat. saliva.
❖
♦ Liquide produit par les glandes et glandules salivaires, à réaction légèrement alcaline, contenant des substances minérales et organiques, ainsi qu'une amylase ou ptyaline qui intervient dans la digestion. ⇒ Bave (→ Diastase, cit. 2). || L'ancienne médecine classait la salive parmi les humeurs. || Sécrétion de salive (→ Éthyle, cit.; réflexe, cit. 2). ⇒ Eau (à la bouche), salivation. || Salive qui coule de la bouche, qui sort en quantité de la bouche. ⇒ Écume (→ Gâteux, cit. 2). || Mouiller son doigt de salive pour feuilleter (cit. 3) un livre… || Jet de salive (→ Courbe, cit. 6; mépris, cit. 4). ⇒ Crachat, cracher, postillon. || Tarir la salive (→ Gorge, cit. 18). || Absence de salive. ⇒ Aptyalisme, asialie, xérostomie. || Pompe à salive, utilisée par les dentistes. || Avaler sa salive (→ Discours, cit. 9).
0 Jean Valjean fit encore une pause, avalant sa salive avec effort comme si ses paroles avaient un arrière-goût amer (…)
Hugo, les Misérables, V, VII, I.
♦ ☑ Loc. fig. Avaler sa salive : se retenir de parler. ☑ Dépenser beaucoup de salive : parler énormément. ☑ Dépenser sa salive pour rien, perdre sa salive : parler inutilement.
❖
DÉR. Saliveux. — V. Salivaire, saliver.
COMP. V. Sialo-.
Encyclopédie Universelle. 2012.