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ruineux

ruineux, euse [ rɥinø, øz ] adj.
XIIIe; lat. ruinosus « écroulé »
1Vx Qui cause un tort grave. « Si je savais une chose utile à ma nation qui fût ruineuse à une autre, je ne la proposerais pas à mon prince » (Montesquieu).
Mod. Qui amène la ruine, provoque des dépenses excessives. « Il leur aurait fallu prendre un serviteur, ce qui était ruineux, à cause du prix croissant de la main-d'œuvre » (Zola). Par ext. Coûteux. Ce n'est pas ruineux. Adv. RUINEUSEMENT , 1614 .
2Vx Qui menace ruine, qui tombe en ruine. « une petite bâtisse ruineuse » (Tharaud).
⊗ CONTR. Économique.

ruineux, ruineuse adjectif (latin ruinosus, écroulé) Qui entraîne des dépenses excessives : Avoir des goûts ruineux.ruineux, ruineuse (synonymes) adjectif (latin ruinosus, écroulé) Qui entraîne des dépenses excessives
Synonymes :
- coûteux
- dispendieux
- exorbitant
- onéreux
- prohibitif
Contraires :
- économique
- modeste

ruineux, euse
adj. Qui cause la ruine, qui entraîne à des dépenses excessives. Plaisirs ruineux.

⇒RUINEUX, -EUSE, adj.
A. — Vieilli ou littér.
1. [En parlant d'une constr. ou d'un ensemble d'édifices] Qui est en très mauvais état, qui menace ruine. Synon. délabré (v. ce mot II A 2). Édifice ruineux; tour, ville ruineuse. Collines d'une élégance extrême (...), prairies gaies, châteaux ruineux (CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 410). Le brouillard grandissait les contours d'une espèce de forteresse ruineuse (GRACQ, Syrtes, 1951, p. 22).
2. Au fig. [En parlant d'une chose abstr., en partic. d'une constr. de l'esprit, d'un système d'idées] Dépourvu de solidité. Théorie ruineuse. Le système anglais appliqué à la France est ruineux, puisqu'il repose sur des similitudes superficielles (SAINTE-BEUVE, Prem. lundis, t. 1, 1830, p. 348). Appuyer le devoir sur l'affection (...), c'est lui donner une base toujours mobile et souvent ruineuse (COUSIN, Hist. philos. mod., t. 4, 1846, p. 155).
Loc. Bâtir sur des fondements ruineux. Synon. de bâtir sur le sable (v. bâtir I B 2). (Ds Ac., LITTRÉ, QUILLET 1965).
B. — 1. Littér. Gravement dommageable. Synon. (p. exagér.) catastrophique, désastreux. Ce n'est pas cette simple brigue académique qui (...) m'inquiète; c'est ma situation tout entière, de plus en plus insoutenable et ruineuse moralement et physiquement (SAINTE-BEUVE, Corresp., t. 5, 1844, p. 460). L'idée ruineuse ici est qu'on n'y peut rien. L'idée bienfaisante, au contraire, est qu'on peut s'en délivrer si on le veut (ALAIN, Propos, 1921, p. 243).
Ruineux pour (qqc., qqn). L'idée de l'attaque triomphante et ruineuse pour le monde latin (BARRÈS, Cahiers, t. 11, 1918, p. 343).
Il est ruineux de + inf.. Il est ruineux pour un tempérament poétique de faire participer l'esprit aux fêtes de la chair (J. BOUSQUET, Trad. du sil., 1936, p. 240).
2. Qui amène la ruine (v. ce mot I B 2 b). Catastrophe, guerre ruineuse. Mes vins emmagasinés éprouvent en ce moment la baisse ruineuse que causent l'abondance et la qualité de vos récoltes (BALZAC, E. Grandet, 1834, p. 63). Tain parla aussi de l'intempérie ruineuse: — Chien de temps. Voilà le grain pourri (HAMP, Champagne, 1909, p. 120).
P. exagér. Très coûteux. Synon. dispendieux, onéreux. Luxe ruineux; toilettes ruineuses; avoir des goûts ruineux; ce n'est pas ruineux. Je vous dois douze francs cinquante (...). C'est une soirée ruineuse (NIZAN, Conspir., 1938, p. 129).
REM. Ruineusement, adv., rare. [Corresp. à supra B 2] D'une manière ruineuse. Toutes ces constructions (...) représentent ce que les hommes savent créer de plus durable, en même temps que de plus ruineusement beau (LOTI, Inde sans Angl., 1903, p. 374).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1er quart XIIe s. berbiz ruinuses « galeuses » (Lapidaire de Marbode, 782, éd. P. Studer et J. Evans, p. 60); 2. 1296 « qui menace ruine » meson ruineuse (Arch. nat. S 1508, pièce 8 ds GDF. Compl.); 3. fig. « qui cause la ruine » [XIIe s., d'apr. BL.-W.1-5] a) 1457 en parlant d'une pers. homme noiseux et ruyneux (doc. A. Tournai, série A ds GDF. Compl.); b) av. 1461 ruyneuse dominacion (JEAN LE FÈVRE, Chron., éd. F. Morand, t. 1, p. 97); c) 1680, 21 févr. « qui cause des dépenses excessives » (Mme DE SÉVIGNÉ, Lettres, éd. E. Gérard-Gailly, t. 2, p. 613: Un hiver est [...] très-ruineux à Aix). Empr. au lat. ruinosus « qui menace ruine; ruiné, écroulé » dans la lang. class.; fig. « dangereux, funeste » à basse époque, lang. chrét. (fin IVe-déb. Ve s., ST AUGUSTIN). Fréq. abs. littér.:247. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 338, b) 198; XXe s.: a) 318, b) 463.

ruineux, euse [ʀɥinø, øz] adj.
ÉTYM. XIIIe; ruinus, XIIe; lat. ruinosus « qui menace ruine, écroulé », de ruina. → Ruine.
1 Vx. Qui cause de graves dommages, un tort grave. || Complaisance ruineuse (→ Encombrer, cit. 4). || Aventure ruineuse (→ Regimber, cit. 3).
1 Si je savais une chose utile à ma nation qui fût ruineuse à une autre, je ne la proposerais pas à mon prince, parce que je suis homme avant d'être Français (ou bien) parce que je suis nécessairement homme, et que je ne suis Français que par hasard.
Montesquieu, Cahiers, I, Notes sur lui-même.
2 (V. 1380). Mod. Qui amène la ruine (I., 3.), provoque des dépenses excessives. || Avoir des goûts ruineux (→ Modestie, cit. 1). || Transports, déplacement ruineux (→ Morcellement, cit. 1). || Guerre ruineuse. || La fête ne fut pas ruineuse (→ Plaisir, cit. 9).Par ext. Coûteux. || Ce ne serait pas extrêmement ruineux (→ Leçon, cit. 6).
2 Maintenant que les deux filles restaient seules, sans père ni frère à la maison, il leur aurait fallu prendre un serviteur, ce qui était ruineux, à cause du prix croissant de la main-d'œuvre.
Zola, la Terre, II, III.
3 (Fin XIIIe). Vx ou littér. Qui menace ruine, qui tombe en ruine. || Un temple ruineux (→ Appui, cit. 15). Fig. || Fondements ruineux, peu sûrs, peu solides.
3 (…) dans l'ombre des hautes murailles du palais d'El Bedi qui n'est plus qu'un immense espace vide, s'élève au milieu des orties une petite bâtisse ruineuse.
Jérôme et Jean Tharaud, Marrakech, VI.
CONTR. Économique, lucratif.
DÉR. Ruineusement.

Encyclopédie Universelle. 2012.