1. ringard [ rɛ̃gar ] n. m. ♦ Tige de fer servant à attiser le feu, décrasser les grilles, retirer les scories, etc. ⇒ pique-feu, tisonnier. Il alla s'asseoir « à côté du feu qu'il se mit à tisonner soigneusement avec un ringard » (Mac Orlan). — V. tr. <conjug. : 1> RINGARDER , 1873 . ringard 2. ringard, arde [ rɛ̃gar, ard ] n. et adj.
• v. 1960; o. i.; p.-ê. n. pr.
♦ Fam.
1 ♦ (Rare au fém.) Artiste sans talent et passé de mode. ⇒ tocard. — Personne incapable, médiocre. ⇒ nullité. Quel ringard !
♢ Personne qui n'est pas dans le vent. Dans cette boîte de nuit il n'y a plus que des ringards.
2 ♦ Adj. (Choses) Qui est démodé, ridiculement vieillot; ou de mauvaise qualité, de mauvais goût. Un film, un spectacle ringard. Une fête ringarde. Ça fait ringard. ⇒ tarte.
● ringard nom masculin (wallon ringuèle, levier) Synonyme de attisoir. ● ringard (synonymes) nom masculin (wallon ringuèle, levier)
Synonymes :
- attisoir
● ringard, ringarde
nom
(peut-être de ringard)
Argot. Acteur professionnel de second plan.
Familier. Acteur, comédien médiocre.
Familier. Bon à rien.
● ringard, ringarde
adjectif
Familier. Qui est médiocre, dépassé, démodé : Une chanson ringarde.
● ringard, ringarde (difficultés)
nom
(peut-être de ringard)
Registre
Familier au sens de « médiocre, dépassé, démodé ». Ringard n.m. (= grand tisonnier) est un mot technique.
I.
⇒RINGARD1, subst. masc.
Tige de fer cylindrique aplatie, recourbée ou en forme de crochet à l'une de ses extrémités, munie d'un manche en bois à l'autre, et dont on se sert dans les usines pour attiser le feu, agiter les matières en fusion, retirer les scories. Quand le bain de fonte ne contient plus de grumeaux, le mélange est brassé à la main à l'aide de ringards (BARNERIAS, Aciéries, 1934, p. 50).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. ringard2. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1731 (CORNEILLE). Empr., avec substitution du suff. -ard à la finale -èle, au wall. ringuéle, ringuèle « levier », lui-même empr. à l'all. dial. Rengel « bûche, rondin ». Voir FEW t. 16, p. 695a-b.
DÉR. Ringarder, verbe trans. Employer un ringard pour attiser le feu, remuer le métal en fusion, évacuer les scories. On ne peut remédier à ce grave inconvénient [température trop élevée du brûleur] qu'en ringardant d'une façon presque constante (GUILLET, Métall. gén., 1923, p. 122). — [], (il) ringarde [-]. — 1re attest. 1873 (TOLHAUSEN, Dict. technol. fr.-all.-angl., p. 697 ds QUEM. DDL t. 15); de ringard1, dés. -er.
BBG. — QUEM. DDL t. 5.
II.
⇒RINGARD2, -ARDE, subst. et adj.
A. — Subst. masc., arg. du théâtre. Vieil artiste du spectacle, oublié ou sans talent, à la recherche de petits rôles. (Dict. XXe s.).
B. — Familier
1. Adj. et subst.
a) (Personne) incapable, médiocre. Être beau, intelligent, spirituel et bon dans un monde peuplé de ringards (...), c'est être un animal bizarre dont on se détourne volontiers avec circonspection et perplexité (Le Nouvel Observateur, 12 mai 1980, p. 99, col. 1). Soyons attentionnées avec nous-mêmes, pourquoi feindre de négliger le quidam pas si ringard que ça (...) qui (...) possède l'art et la manière de nous agiter le cœur en douceur! (20 Ans, nov. 1982, p. 93, col. 3).
b) (Personne) qui n'est pas dans le vent, démodé(e). Elle parle des punks au passé. Comme si elle n'en avait jamais été. « Tous des ringards. Ils ont cru qu'il suffisait de s'mettre dix mille épingles à nourrice pour être dans le coup (...) » (Le Nouvel Observateur, 12 déc. 1977, p. 68, col. 2). Maintenant aux Bains-Douches il n'y a plus que les ringards. Les chébrans (branchés, en verlan) vont au Privilège (Le Nouvel Observateur, 29 déc. 1980, p. 37, col. 2).
2. Adj. [En parlant d'une chose] Qui est ridiculement vieillot, qui est passé de mode; qui est de mauvaise qualité, de mauvais goût. Synon. démodé, vieillot. Lanzmann [dans « La Baleine blanche »] a renoncé à ses néologismes ringards et à ses calembours, il prend l'écriture au sérieux (enfin presque) (L'Express, 12 févr. 1982, p. 36, col. 1). Les Américains, qui ont réalisé les plus beaux films de science-fiction (...), savent aussi tourner les plus ringards (Le Nouvel Observateur, 4 sept. 1982, p. 9, col. 2).
— Empl. adv. Il y a eu, l'an dernier, une « fête ringarde » rue Daguerre. Fallait s'habiller « ringard ». Thierry s'en souvient: « Il y avait un type qui flippait vraiment. Personne ne le connaissait. Il portait des clarks et un jean large en bas (...) » (Le Nouvel Observateur, 29 déc. 1980, p. 40, col. 1).
REM. Ringardise, subst. fém. Caractère vieilli, désuet que manifeste une personne ou une chose. À tort ou à raison, l'auteur du « Million » [R. Clair] ne passe plus pour un modèle. Son cinéma traîne une assez injuste connotation de ringardise (Le Nouvel Observateur, 8 févr. 1985, p. 10, col. 1).
Prononc.:[], fém. [-]. Homon. ringard1. Étymol. et Hist. 1. 1969 « comédien médiocre » (RIV.-CAR.). 2. 1977 « personne qui n'est pas dans le vent » (Le Nouvel Observateur, loc. cit.). Orig. inc. Peut-être empl. comme n. commun d'un n. propre (v. CELLARD-REY).
1. ringard [ʀɛ̃gaʀ] n. m.
ÉTYM. 1731, ancien outil de forge; empr., avec changement de suffixe, au wallon ringuèle « levier », empr. all. dial. Rengel « rondin ».
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♦ Techn. Barre de fer servant à attiser le feu (⇒ Attisoir), décrasser les grilles, retirer les scories (⇒ Rable), etc. ⇒ Pique-feu, tisonnier. — Ringard à lance (droit), à crochet (recourbé).
0 Il alla s'asseoir sur un banc à côté du feu qu'il se mit à tisonner soigneusement avec un ringard.
P. Mac Orlan, Quai des brumes, II.
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DÉR. Ringarder.
HOM. 2. Ringard.
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2. ringard, arde [ʀɛ̃gaʀ, aʀd] n. et adj.
ÉTYM. V. 1960; orig. obscure, p.-ê. n. propre.
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1 Fam. Acteur, chanteur, artiste de variétés médiocre et passé de mode.
1 On se demande où ils se produisent ces ringards en dehors des asiles de vieux, des hostos et des sanas (…) Le chanteur de charme chauve, édenté (…) Les girls à cellulite (…) le fin diseur aux postillons ! le comique qui vous tire des larmes de tristesse ! le prestidigitateur qui rate à peu près deux coups sur trois, le faux baryton.
Alphonse Boudard, l'Hôpital, p. 263.
2 Pauvres hommes qui ne choisissez ni votre mort ni votre vie, ni d'aimer ni de ne plus aimer, pauvres types, pauvres ringards.
René Fallet, Y a-t-il un docteur dans la salle ?, p. 219.
3 Quel mélo, non ! Quelle ringarde ! Voilà qu'on joue Les Deux Orphelines à Hamme-Mille ! Sans parler des prières.
René Fallet, Y a-t-il un docteur dans la salle ?
3 Adj. (Personnes). Médiocre, incapable. || « Un détective privé ringard » (Actuel, déc. 1974, p. 51).
♦ (Choses). Démodé; de mauvaise qualité. || Un bouquin ringard. || « On nous impose des spectacles ringards » (F. Magazine, févr. 1980, p. 35). || Une boîte de nuit ringarde. || Tu vas à Saint-Trop ? C'est complètement ringard !
♦ N. m. || Le ringard : le genre ringard, le démodé ridicule. || « Le texte de Stan Lee (la bande dessinée Spiderman) chef-d'œuvre du ringard moralisateur » (le Magazine littéraire, déc. 1974, p. 29).
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DÉR. Ringardise, ringardiser.
HOM. 1. Ringard.
Encyclopédie Universelle. 2012.