remplacer [ rɑ̃plase ] v. tr. <conjug. : 3>
1 ♦ Remplacer une chose par une autre, mettre une autre chose à sa place; faire jouer à une autre chose le rôle de la première. ⇒ substituer. « Les mots qu'il est séant de remplacer par des points » (A. Hermant). « J'ai remplacé les fours au feu de bois par des fours au mazout » (Chardonne). « On ne détruit réellement que ce que l'on remplace » (Napoléon III). — Remplacer qqn, lui donner un remplaçant ou un successeur. La direction a remplacé le comptable.
♢ Spécialt Mettre à la place de (qqch.) une chose semblable et en bon état. Remplacer un carreau cassé. Remplacer une pièce d'un moteur. ⇒ changer . — Pronom. (pass.) Cette pièce peut se remplacer, être remplacée (⇒ remplaçable) .
2 ♦ Être mis, se mettre à la place de (qqch., qqn). ⇒ succéder (à). Les modes sont sans cesse remplacées par d'autres. « La jeunesse sérieuse [...] qui va nous remplacer » (Sainte-Beuve). Aller remplacer une sentinelle. ⇒ relever. Robots qui remplacent des ouvriers.
3 ♦ Tenir la place de (cf. Faire fonction, tenir lieu de). ⇒ suppléer. La traction électrique a remplacé la traction à vapeur.
4 ♦ Exercer temporairement les fonctions de (qqn). Remplacer qqn à une cérémonie, à la signature d'un acte. ⇒ représenter. Acteur qui se fait remplacer pour jouer un rôle. ⇒ 1. doubler. Intérimaire qui remplace un employé en congé. — Pronom. « Un homme comme toi ne se remplace pas aisément » (Diderot). ⇒ irremplaçable.
● remplacer verbe transitif (ancien français emplacer, mettre en place) Mettre quelque chose, quelqu'un à la place de quelque chose, quelqu'un d'autre destiné à remplir le même office, à jouer le même rôle : Remplacer l'huile de colza par l'huile d'arachide. Remplacer un ouvrier tombé malade. Remplir le rôle ou la fonction de quelque chose, de quelqu'un, venir à sa place : L'énergie nucléaire va remplacer le pétrole. Exercer les fonctions de quelqu'un à titre temporaire : Je dois remplacer un médecin pendant ses vacances. Succéder à quelque chose, à quelqu'un : Une génération remplace la précédente. ● remplacer (citations) verbe transitif (ancien français emplacer, mettre en place) Napoléon III, empereur des Français Paris 1808-Chislehurst, Kent, 1873 On ne détruit réellement que ce qu'on remplace. Commentaire Cette maxime se trouve dans une lettre adressée en 1848 par le prince Louis Napoléon au général Piat. En fait, elle avait été employée plus d'une fois auparavant. ● remplacer (difficultés) verbe transitif (ancien français emplacer, mettre en place) Conjugaison Le c devient ç devant o et a : je remplace, nous remplaçons ; il remplaça. ● remplacer (synonymes) verbe transitif (ancien français emplacer, mettre en place) Mettre quelque chose, quelqu'un à la place de quelque chose, quelqu'un d'autre...
Synonymes :
- suppléer
Remplir le rôle ou la fonction de quelque chose, de quelqu'un...
Synonymes :
- détrôner
- se substituer à
- succéder à
Exercer les fonctions de quelqu'un à titre temporaire
Synonymes :
- relayer
- relever
remplacer
v.
rI./r v. tr.
d1./d Mettre (qqn, qqch) à la place de (qqn, qqch d'autre). Remplacer le toit d'une case.
d2./d Prendre la place de, succéder à. Il a remplacé son père à la tête de la firme.
d3./d Prendre momentanément la place de; tenir lieu de. Je le remplace pendant son congé.
rII./r v. Pron. (Récipr.) Ils se remplacent pendant les vacances.
— (Passif) Une mère ne se remplace pas.
⇒REMPLACER, verbe trans.
A. — [Le suj. désigne l'agent]
1. Mettre quelque chose ou quelqu'un à la place de quelque chose ou de quelqu'un d'autre.
a) [Le compl. désigne une chose]
) Qqn1 remplace qqc.2 par qqc.3 ou, plus rarement avec qqc.3. Synon. substituer. Sa tête avait été mise à prix; le consul promettait d'en donner le poids en or. Un Septimuleïus en fait sortir la cervelle et la remplace avec du plomb fondu (MICHELET, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 143). En grand secret, je remplace mes bas par des chaussettes (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 176).
— Empl. pronom. passif. Bah! dit-il, après un petit silence... Tout se remplace (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 267).
) En partic. Mettre quelque chose de neuf à la place de quelque chose qui a été usé, détruit ou perdu. Synon. changer. Les cousines allaient acheter une vache, pour remplacer Blanchette (ZOLA, Terre, 1887, p. 170). Si on vous avait volé votre coffre-fort, vous le remplaceriez (HAMP, Champagne, 1909, p. 105).
b) [Le compl. désigne une pers.] Mettre quelqu'un capable d'assumer les mêmes fonctions à la place de quelqu'un d'autre.
) Qqn1 remplace qqn2 par qqn3. À deux heures du matin on vint changer le factionnaire qui était un vieux soldat, et on le remplaça par un conscrit (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 176). J'ai un peu d'instruction. Ne pouvez-vous m'occuper à la mairie? — Heu, dit Lacombe... c'est-à-dire... justement je pensais remplacer les employés qui restent par des femmes (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 18).
) Qqn1 remplace qqn 2. Il s'absenta de l'Hôtel-Dieu sans congé, et, pour cette faute, fut immédiatement remplacé (A. FRANCE, Rabelais, 1909, p. 31). Je vais être obligé de remplacer Lanrezac: j'ai songé à vous (JOFFRE, Mém., t. 1, 1931, p. 371).
2. Créer quelque chose à la place de quelque chose d'autre, qui disparaît ainsi. Dans un moment où il lui semblait trop difficile de résister aux vœux des plébéiens, il remplaça le consulat par le tribunat militaire (FUSTEL DE COUL., Cité antique, 1864, p. 395).
B. — [Le suj. désigne ce qui prend la place]
1. Occuper la place ou assumer la fonction de quelque chose ou de quelqu'un d'autre.
a) Qqc.3 remplace qqc.2. Synon. tenir lieu de, suppléer, se substituer à. Le brasero remplace en Espagne les cheminées, qui sont fort rares (GAUTIER, Tra los montes, 1843, p. 40). Caderousse était assis (...) sur un de ces bancs de bois qui dans les auberges de village remplacent les chaises (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 663). L'idée de l'expérience ne remplace nullement l'expérience (ALAIN, Propos, 1924, p. 605).
— Empl. pronom. réciproque. Synon. s'échanger. L'état physiologique et l'état pathologique ne sauraient être considérés comme deux états distincts qui se remplacent (Cl. BERNARD, Princ. méd. exp., 1878, p. 140).
b) Qqn3 remplace qqn2. Assumer les fonctions ou jouer le rôle que quelqu'un d'autre avait auparavant ou habituellement. Synon. succéder à. Un vieux franc-tireur qui suivait la litière, attendant son tour pour remplacer le premier camarade qui flancherait (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Idées colonel, 1884, p. 251). Paneloux accepte de remplacer Rambert à la maison de quarantaine (CAMUS, Peste, 1947, p. 1386).
— En partic. Exercer temporairement ou dans des circonstances déterminées les fonctions de quelqu'un qui se trouve dans l'impossibilité de les exercer. Synon. suppléer. — Monsieur le commissaire de police? — Il est absent. Je le remplace (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 916). Quand la patronne fait des courses, c'est son cousin qui la remplace au comptoir (SARTRE, Nausée, 1938, p. 35).
— HIST. Effectuer le remplacement de quelqu'un au service militaire:
• Ils s'adressaient à une agence ou à un monsieur qui (...) leur trouvait un pauvre diable, lequel consentait à les remplacer au régiment pendant sept années...
MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 39.
2. Prendre la place de quelque chose dans le temps. Synon. succéder à. À mesure que l'aurore remplaça l'aube, toutes ces eaux prirent alternativement les reflets changeants de la nacre (SAND, Lélia, 1839, p. 497). Le prolétariat doit (...) aboutir à un État socialiste remplaçant l'État bourgeois (SOREL, Réflex. violence, 1908, p. 263).
— Empl. pronom. réciproque. Synon. se succéder. C'était plutôt comme les images d'un kaléidoscope qui se remplacent l'une l'autre dans une succession incompréhensible, absurde (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 203). Tour à tour les contraires s'opposent, se nient et se remplacent, sans qu'on puisse jamais atteindre une unité plus haute (J. VUILLEMIN, Essais signif. mort, 1949, p. 252).
Prononc. et Orth.:[], (il) remplace [-plas]. Att. ds Ac. dep. 1694. Conjug. Prend une cédille devant a et o: il remplaçait, nous -çons. Étymol. et Hist. 1. 1606 « mettre (une chose) à une autre place » (NICOT); 1607 « remettre en place » (VAUQUELIN, Sat., A Thiard ds HUG.); 2. 1611 « mettre à la place d'une autre personne, d'un autre objet » (COTGR.); 1709 « succéder à quelqu'un dans un emploi » (LESAGE, Turcaret, II, 8 ds LITTRÉ); 1792 « faire à la place de quelqu'un le temps de service militaire imposé par la loi » (Rapport de Pache du 25 oct. ds BRUNOT t. 9, p. 944); 1835 « remplir de façon passagère les fonctions de quelqu'un » (Ac.); 3. 1616 « tenir lieu d'un objet, d'une personne » (CRESPIN); 4. 1679 « faire un placement nouveau d'un capital » (RICH.). Formé de re- et de l'a. verbe emplacier « mettre en place » (emplacement). Fréq. abs. littér.:3 147. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 6 498, b) 6 357; XXe s.: a) 5 753, b) 6 602.
DÉR. Remplaçable, adj. Qu'on peut remplacer. Anton. irremplaçable. Alban, un peu étourdi, s'émerveillait bientôt combien un être qu'on désire est facilement remplaçable par un autre (MONTHERL., Bestiaires, 1926, p. 474). Mis en présence d'une solution d'électrolyte, les cations échangeables (...) sont remplaçables par ceux de la solution suivant la réaction d'équilibre (CAILLÈRE, HÉNIN, Minér. argiles, 1963, p. 69). [Sans compl.] Ces toilettes n'étaient pas un décor quelconque, remplaçable à volonté, mais une réalité donnée et poétique comme est celle du temps qu'il fait, comme est la lumière spéciale à une certaine heure (PROUST, Prisonn., 1922, p. 33). Quoi de plus remplaçable que Mathilde? (MAURIAC, Genitrix, 1923, p. 368). — []. — 1re attest. 1784 (DE LA COSTE, Voyage philos. d'Angleterre, t. 1, p. 208; de remplacer, suff. -able.
remplacer [ʀɑ̃plase] v. tr.
ÉTYM. 1549; de re-, et anc. v. emplacer « mettre en place »; → Emplacement.
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1 Remplacer une chose (par une autre), mettre une autre chose à sa place; faire jouer à une autre chose le rôle que la première jouait auparavant ou qu'elle joue habituellement. ⇒ Substituer. || Remplacer des mots par des points (1. Point, cit. 78). || Remplacer le mot propre (cit. 11) par une périphrase. || La nécessité de remplacer le parchemin, dont le prix était excessif (→ Papier, cit. 1). || Remplacer des fours au feu de bois par des fours au mazout (→ Cuire, cit. 5). || Remplacer les pratiques religieuses par des superstitions (→ Médaille, cit. 9). || On ne supprime que ce que l'on remplace (→ Proposition, cit. 3). — Vx. || Remplacer de… : remplacer par.
♦ Mettre à la place de (qqch.) une chose semblable et en bon état. || Remplacer le papier de tenture de son appartement. ⇒ Changer, renouveler. || Remplacer un carreau cassé. || Remplacer une pièce d'un moteur, d'un appareil (⇒ 1. Rechange). — Fam. || Remplacer qqch. à qqn, lui donner, lui acheter un objet identique à celui qui lui appartenait et qu'on a cassé ou perdu. || Il a perdu mon parapluie, j'espère qu'il me le remplacera.
♦ ☑ Loc. prov. On ne détruit que ce qu'on remplace.
♦ (Compl. n. de personne). || Remplacer qqn, lui donner un remplaçant, un successeur.
1 Il travaillait chez un dentiste du bas de la rue de Belleville. Quand il a su qu'il allait partir, son patron l'a remplacé. Et après, naturellement, il n'a pas voulu le reprendre. La place était occupée. Ou plutôt il aurait bien voulu, parce qu'il paraît que le remplaçant était loin de faire l'affaire comme lui.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, V, p. 41.
2 Se mettre à la place de (qqn, qqch.). ⇒ Succéder (à). || La mode d'aujourd'hui remplace celle d'hier et sera remplacée par celle de demain. ⇒ Changer. — (Compl. n. de personne). || Aller remplacer une sentinelle. ⇒ Relever.
2 Espérons que tant de sublimes harmonies seront complétées par la construction d'un palais épiscopal dans le genre gothique, qui remplacera les masures sans caractère assises entre le Terrain, la rue d'Arcole, la cathédrale et le quai de la Cité.
Balzac, Mme de la Chanterie, Pl., t. VII, p. 233.
3 (…) la jeunesse sérieuse qui arrive sur la scène, et qui va nous remplacer.
Sainte-Beuve, Correspondance, t. II, éd. Calmann-Lévy, p. 300.
3 Jouer le rôle qu'une autre personne ou une autre chose jouait auparavant ou qu'elle joue habituellement. ⇒ Suppléer (→ Faire fonction de, tenir lieu de, faire office de, tenir la place de). || Produit, objet qui sert à en remplacer un autre. ⇒ Ersatz, postiche, succédané. || La traction électrique a remplacé la traction à vapeur.
4 Édouard est content. Le parfum du café lui pénètre l'âme. Le café fut donné aux peuples du Nord pour remplacer le soleil matinal.
G. Duhamel, Salavin, III, II.
4 Exercer, à titre temporaire ou dans des circonstances déterminées, les fonctions qu'une autre personne exerce habituellement ou qu'elle devrait, en principe, exercer elle-même; se substituer à elle pour faire un certain travail. ⇒ Fonction (faire fonction de); intérim, remplacement. || Remplacer qqn à une cérémonie, à la signature d'un acte. ⇒ Représenter; → Agir pour, à la place de (qqn). || Personne qui en remplace une autre. ⇒ Remplaçant; lieutenant (vx), régent, représentant, subrogé… || Acteur qui se fait remplacer pour jouer un rôle. ⇒ Doubler.
5 Un d'eux, qui avait pris place dans le plus réputé des quadrilles pour remplacer une célébrité absente (…)
Maupassant, l'Inutile Beauté, « Le masque ».
♦ Spécialt. (À l'époque où le système du tirage au sort était encore en vigueur). Faire le service militaire à la place d'un autre. || Il a vendu tout son bien (2. Bien, cit. 52) pour acheter un homme et se faire remplacer.
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se remplacer v. pron.
♦ (Récipr.). || Se remplacer à tour de rôle. ⇒ Alterner, relayer (se); roulement. || Ces deux choses peuvent se remplacer l'une par l'autre. ⇒ Équivalent. — (Passif). || Cela peut se remplacer facilement. ⇒ Remplaçable. || Un homme comme toi ne se remplace pas facilement. ⇒ Irremplaçable (→ Peste, cit. 10; et aussi fort, cit. 39).
6 — Tu as trouvé quelqu'un d'autre pour te tenir compagnie.
— Ça remplace pas une sœur.
— Eh non. Eh non. Une sœur, ça ne se remplace pas.
R. Queneau, le Dimanche de la vie, p. 21.
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remplacé, ée p. p. adj.
♦ || Pièce de moteur remplacée. || Les éléments anciens et les éléments remplacés. — N. || Un remplaceur et un remplacé.
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DÉR. Remplaçable, remplaçant, remplacement, remplaceur.
Encyclopédie Universelle. 2012.