réflexion [ reflɛksjɔ̃ ] n. f.
• 1377; bas lat. reflexio
I ♦ Changement de direction des ondes (lumineuses, sonores, etc.) qui rencontrent un corps interposé; phys. Phénomène qui se produit à l'interface de deux milieux dans lesquels une même onde a des vitesses de propagation différentes (une partie de l'onde est renvoyée dans son premier milieu). L'angle d'incidence est égal à l'angle de réflexion. Réflexion et réfraction. Prisme à réflexion totale. — Réflexion des ondes sonores. ⇒ écho. — Abusivt Réflexion de la chaleur. ⇒ rayonnement, réverbération.
II ♦
1 ♦ (1637 faire réflexion à) Retour de la pensée sur elle-même en vue d'examiner plus à fond une idée, une situation, un problème. ⇒ délibération , méditation. Réflexion sur qqch., sur soi-même (⇒ introspection) . Absorbé dans ses réflexions. ⇒plais. cogitation. « le labyrinthe de ses réflexions » (Balzac). Fait, livre qui donne matière à réflexion. Se donner le temps de la réflexion. « J'en étais là de mes réflexions quand j'entendis appeler » (A. Daudet). — Loc. RÉFLEXION FAITE : après y avoir réfléchi. Réflexion faite, je ne pars pas. À LA RÉFLEXION : quand on y réfléchit bien. À la réflexion, il n'a peut-être pas tort.
♢ (1669 ) LA RÉFLEXION : la capacité de réfléchir, la qualité d'un esprit qui sait réfléchir. ⇒ discernement, intelligence. « La réflexion est la puissance de se replier sur ses idées, de les examiner, de les modifier ou de les combiner de diverses manières » (Vauvenargues). Affaire menée avec réflexion.
2 ♦ (1643) Une, des réflexions : pensée exprimée (orale ou écrite) de qqn qui a réfléchi. Récit « entremêlé de quelques réflexions fines et judicieuses » (Chateaubriand). ⇒ observation. Recueil de réflexions. ⇒ 1. adage, maxime, 1. pensée. Fais-moi part de tes réflexions. ⇒ remarque.
♢ Par ext. Remarque adressée à qqn qui le concerne personnellement. Une réflexion désobligeante. ⇒fam. 2. vanne. — Absolt, fam. Remarque désobligeante. « C'est bien la première fois qu'on a des réclamations. On pose ces poignées-là partout, personne ne nous a fait de réflexions » (Sarraute). Garde tes réflexions pour toi.
⊗ CONTR. (du II) Étourderie, irréflexion, légèreté.
● réflexion nom féminin (bas latin reflexio, du latin classique reflectere, ramener en arrière) Fait pour un corps de changer de direction après un choc avec un autre corps. Phénomène par lequel des ondes, des particules ou des vibrations se réfléchissent sur une surface. Renvoi d'un rayonnement par une surface sans changement de fréquence des radiations monochromatiques qui le composent. ● réflexion (expressions) nom féminin (bas latin reflexio, du latin classique reflectere, ramener en arrière) Angle de réflexion, angle formé par le rayon réfléchi avec la normale à la surface réfléchissante au point d'incidence. Réflexion sismique, sondage sismique utilisant la propriété qu'a le son de se réfléchir sur les différents réflecteurs séparant les horizons du sous-sol. ● réflexion nom féminin (de réflexion) Action de réfléchir, d'arrêter sa pensée sur quelque chose pour l'examiner en détail : Une proposition qui demande réflexion. Qualité de quelqu'un qui évite la hâte, la précipitation dans ses jugements et dans ses décisions : Manquer de réflexion. Pensée, considération, conclusion auxquelles conduit cette activité de l'esprit : Se laisser aller à des réflexions amères. Observation adressée à quelqu'un pour le critiquer : Il lui a fait une réflexion désobligeante. ● réflexion (citations) nom féminin (de réflexion) Claude Aveline Paris 1901-Paris 1992 Imprudentes et vaines réflexions que celles qu'inspire le malheur ! Pour méditer sagement, il faut des jours heureux. Avec toi-même, etc. Mercure de France Jean-Jacques Rousseau Genève 1712-Ermenonville, 1778 J'ose presque assurer que l'état de réflexion est un état contre nature, et que l'homme qui médite est un animal dépravé. Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes Pierre Teilhard de Chardin Sarcenat, Puy-de-Dôme, 1881-New York 1955 L'Homme non plus seulement « un être qui sait » mais un être « qui sait qu'il sait ». L'Apparition de l'homme Le Seuil Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues Aix-en-Provence 1715-Paris 1747 Personne n'est sujet à plus de fautes que ceux qui n'agissent que par réflexion. Réflexions et Maximes Józef Konrad Korzeniowski, dit Joseph Conrad Berditchev, Ukraine, 1857-Bishopsbourne, Kent, 1924 Rien d'humainement grand n'est né de la réflexion. Nothing humanely great […] has come from reflection. Remembrances ● réflexion (difficultés) nom féminin (de réflexion) Orthographe Toujours au singulier dans l'expression (toute) réflexion faite. ● réflexion (expressions) nom féminin (de réflexion) Réflexion faite, après avoir réfléchi, tout bien pesé. ● réflexion (synonymes) nom féminin (de réflexion) Qualité de quelqu'un qui évite la hâte, la précipitation dans...
Synonymes :
- méditation
Pensée, considération, conclusion auxquelles conduit cette activité de l'esprit
Synonymes :
- élucubration
- pensée
Observation adressée à quelqu'un pour le critiquer
Synonymes :
réflexion
n. f.
rI./r Changement de direction d'une onde (lumineuse, acoustique, radioélectrique) causé par un obstacle.
|| PHYS Lois de la réflexion, énoncées par Descartes. ("Le rayon réfléchi est dans le plan du rayon incident et de la normale à la surface de réflexion au point d'incidence. - L'angle de réflexion est égal à l'angle d'incidence.")
rII./r
d1./d Didac. Retour opéré par la pensée sur elle-même en vue d'une conscience plus nette et d'une maîtrise plus grande de ses processus. L'homme est capable de réflexion.
d2./d Cour. Action de la pensée qui considère attentivement une idée, un sujet, un problème.
|| Pensée exprimée, résultant de cette action. Des réflexions d'une grande profondeur.
⇒RÉFLEXION, subst. fém.
I. A. — Changement de direction des ondes (lumineuses ou sonores) lorsqu'elles rencontrent un corps interposé. Le ton des couleurs, vertes, jaunes etc... me semblait plus animé par la réflexion de la lumière dans les brouillards qu'il ne l'est dans l'état ordinaire (MAINE DE BIRAN, Journal, 1816, p. 177). Le rocher jaillissait à pic de la mer, presque irréel dans l'étincellement de sa cuirasse blanche (...). La réflexion neigeuse de ses falaises blanches tantôt l'argentait, tantôt le dissolvait dans la gaze légère du brouillard de beau temps (GRACQ, Syrtes, 1951, p. 157).
Rem. On relève un empl. de réflexion, considéré par certains comme abusif au sens de « réverbération »: Tandis que sur les côtés, des verdures éteintes et maigres, anémiées par la réflexion constante de la chaleur eussent souhaité reposer le regard (ARNOUX, Rêv. policier amat., 1945, p. 160).
B. — PHYS. Phénomène se produisant à l'interface de deux milieux dans lesquels une onde électromagnétique possède des vitesses de propagation différentes, et représenté par le retour de cette onde dans le milieu d'où elle provient. Synon. réfraction. Après les expériences d'Arago, les lois de la réflexion et de la réfraction semblent les mêmes pour les corps en mouvement (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 181).
♦ Réflexion diffuse. ,,Réflexion se produisant hors des directions données par la loi de la réflexion régulière`` (MATHIEU-KASTLER Phys. 1983). On distingue la réflexion régulière et la réflexion diffuse qui peuvent d'ailleurs coexister (MATHIEU-KASTLER Phys. 1983).
♦ Réflexion régulière ou réflexion spéculaire. Réflexion se produisant à la surface de séparation entre deux milieux lorsque cette surface ne présente que des irrégularités faibles par rapport à la longueur d'onde de la radiation considérée (d'apr. MATHIEU-KASTLER Phys. 1983):
• 1. ... en dégageant le phénomène de la couleur propre des corps d'un autre phénomène (...), celui de la réflexion spéculaire, le physicien (...) constatera que la teinte jaune du morceau de métal peut résulter de l'action combinée de rayons de lumière blanche réfléchie spéculairement, et de rayons pourpres qui ont subi l'action moléculaire que l'on vient d'indiquer.
COURNOT, Fond. connaiss., 1851, p. 12.
♦ Réflexion totale. Réflexion se produisant lorsqu'une onde électromagnétique passe d'un milieu plus réfringent à un milieu moins réfringent et que l'angle d'incidence dépasse une valeur limite, le flux incident revenant alors totalement dans le premier milieu (d'apr. MATHIEU-KASTLER Phys. 1983). Le but poursuivi [par la taille] (...) est de faire offrir par la pierre un jeu de lumières aussi spectaculaire que possible, dû à la réflexion totale, d'une part, et à la dispersion, d'autre part (METTA, Pierres préc., 1960, p. 48). Prisme à réflexion totale. J. Herschel (...) employait comme source-témoin la fraction du rayonnement de la lune transmise par un prisme à réflexion totale (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 129).
♦ Réflexion vitreuse. ,,Réflexion des ondes électromagnétiques à l'interface de deux milieux diélectriques`` (MATHIEU-KASTLER Phys. 1983). M. Fizeau a cru observer une influence du mouvement de la terre sur la rotation du plan de polarisation dans la réflexion vitreuse de la lumière polarisée (H. POINCARÉ, Électr. et opt., 1901, p. 517).
♦ Angle de réflexion.
♦ Coefficient, facteur de réflexion. Coefficient, facteur mesurant le rapport de l'intensité de l'onde incidente à celle de l'onde réfléchie. Synon. réflectance. Le coefficient de réflexion cristalline (M. DE BROGLIE, Rayons X, 1922, p. 118). Une très mince couche d'argent ou d'aluminium, métaux doués d'un facteur de réflexion élevé (DANJON, Cosmogr., 1948, p. 18).
II. A. — PSYCHOL., usuel
1. Au sing. Faculté qu'a la pensée de faire retour sur elle-même pour examiner une idée, une question, un problème; capacité de réfléchir. Synon. circonspection, discernement. Manquer, faire preuve de réflexion; être incapable de réflexion; faire quelque chose avec réflexion, sans réflexion. Nous le supposerons [l'homme] capable de réflexion, doué de raison (...) libre enfin, c'est-à-dire en état de délibérer ses actes avec la conscience de pouvoir les modifier et se modifier lui-même (RENOUVIER, Essais crit. gén., 3e essai, 1864, p. 209).
2. Au sing. ou au plur. Acte de la pensée qui revient sur elle-même, qui revient sur un objet afin de l'examiner. Synon. délibération, méditation. Lente, longue réflexion; réflexion introspective; donner matière à réflexion; demander beaucoup de réflexions; se donner le temps de la réflexion, une minute de réflexion; faire quelque chose après de mûres réflexions; cela mérite réflexion. Il y aurait donc enfin deux moi différents, dont l'un serait comme la projection extérieure de l'autre, sa représentation spatiale et pour ainsi dire sociale. Nous atteignons le premier par une réflexion approfondie, qui nous fait saisir nos états internes comme des êtres vivants, sans cesse en voie de formation (BERGSON, Essai donn. imm., 1889, p. 177):
• 2. Si la réflexion veut se justifier comme réflexion, c'est-à-dire comme progrès vers la vérité, elle ne doit pas se borner à remplacer une vue du monde par une autre, elle doit nous montrer comment la vue naïve du monde est comprise et dépassée dans la vue réfléchie.
MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p. 247.
— [En fonction de déterm.; en parlant d'une pers.] Habitué à réfléchir, qui réfléchit toujours avant d'agir. M. Sylvestre (...) n'avait pas ce droit-là [de tuer sa femme], n'étant pas artiste, c'est-à-dire homme de premier mouvement, et se piquant d'être philosophe, c'est-à-dire homme de réflexion (SAND, Corresp., t. 5, 1866, p. 122).
— [Constr. avec un adj. spécifiant le domaine où s'exerce la réflexion] Réflexion mathématique, morale, psychologique. On pourrait se demander (...) si le progrès de la réflexion philosophique n'exige pas aujourd'hui une sorte de dépassement du personnalisme (LACROIX, Marxisme, existent., personn., 1949, p. 75).
♦ Locutions
Réflexion faite, toute(s) réflexion(s) faite(s). Après avoir bien réfléchi. Le lac semblait être au même niveau que la mer, mais, réflexion faite, l'ingénieur expliqua à ses compagnons que l'altitude de cette petite nappe d'eau devait être de trois cents pieds (VERNE, Île myst., 1874, p. 95). Non, disaient alors les questionneurs, avec l'air de conclure un long débat interne, non, toute réflexion faite, ça ne nous convient pas (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 283).
À la réflexion. En y réfléchissant bien, après avoir tout bien examiné. Charlotte ne s'était pas tuée. Une espérance me reprit alors. À la réflexion, et une fois son premier mouvement de colère passé, peut-être interpréterait-elle comme une preuve d'amour mon refus de mourir et de la laisser mourir? (BOURGET, Disciple, 1889, p. 200).
Faire réflexion que. Réfléchir, penser que. J'ai souvent fait réflexion qu'un Européen habile, sachant l'arabe, (...) pourrait (...) faire la conquête de l'Orient musulman (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 502).
— Le plus souvent au plur. Ensemble d'images, de représentations dans la conscience. Suivre le cours de ses réflexions. Dans cette circonstance de la vie qui donne quelques illusions tendres même aux âmes les plus sèches, elle était en proie aux réflexions les plus amères (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p. 345). Adossé à la porte et la tête penchée, il [Meaulnes] semblait profondément absorbé par ce qui venait d'être dit. En le voyant ainsi, perdu dans ses réflexions, regardant, comme à travers des lieues de brouillard, ces gens paisibles qui travaillaient (ALAIN-FOURNIER, Meaulnes, 1913, p. 23).
B. — P. méton.
1. Formulation orale ou écrite de la pensée, du jugement, des considérations découlant de l'activité de réflexion (supra II A). Synon. observation, remarque. Réflexion désabusée, judicieuse, pénétrante; réflexions spirituelles; réflexions personnelles; réflexions imagées et justes; réflexions déplacées, désobligeantes. Madame Chantereau regardait d'un air stupéfait le jardin, qui lui paraissait immense. Bientôt, à voix basse, ce fut dans ce coin toutes sortes de réflexions amères (ZOLA, Nana, 1880, p. 1420). Le vin de messe vint à manquer. Folcoche, sans aucune arrière-pensée, s'étonna: — Je croyais que notre provision durerait plus longtemps! Réflexion anodine, mais qui, entendue de tous, allait me servir à créer, entre l'abbé et sa patronne, un malaise, cette fois définitif (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 180).
2. En partic. Remarque adressée à quelqu'un et qui le concerne directement. Synon. observation. Il s'abstint pourtant à l'endroit d'Alphonse d'une réflexion désobligeante, qui eût préludé fâcheusement au débat nécessaire qu'il méditait depuis la veille (AYMÉ, Jument, 1933, p. 52):
• 3. — Qu'est-ce que c'est que cela? dit le voyageur. — C'est notre propre chambre de noce, dit l'aubergiste. Nous en habitons une autre, mon épouse et moi. On n'entre ici que trois ou quatre fois dans l'année. — J'aurais autant aimé l'écurie, dit l'homme brusquement. Le Thénardier n'eut pas l'air d'entendre cette réflexion peu obligeante.
HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 496.
— Fam., gén. au plur. Faire des réflexions à qqn. Faire des remarques désobligeantes. Il paraît que je vais trop souvent chez l'épicier (...), que je le dérange pour un rien. Ma tante Caroline a « fait des réflexions » à ma mère (SARTRE, Mots, 1964, p. 27).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694, 1718: re-; dep. 1740: ré-. Étymol. et Hist. 1. 1377 phys. (ORESME, Livre du ciel et du monde, éd. A. J. Menut, f. 119b, p. 456, 240); 2. a) 1637 « action de l'esprit qui réfléchit » (DESCARTES, Discours Méthode, éd. F. Alquié, t. 1, p. 614); b) 1643 « pensée résultant de la réflexion » (CORNEILLE, Suite du Menteur, Epître, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 4, p. 283). Empr. au b. lat. reflexio, -onis « action de tourner en arrière, de retourner », déb. Ve s. ds GDF., « reflet », déb. IVe s. ds BLAISE Lat. chrét., lat. médiév. « réflexion (de lumière) », av. 1250 ds LATHAM, « méditation, connaissance de soi » XIIIe s., ibid., formé sur le supin reflexum de reflectere, v. réfléchir. Fréq. abs. littér.:6 313. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 10 539, b) 6 604; XXe s.: a) 7 301, b) 9 925.
DÉR. Réflexionner, verbe, hapax. Robinson, même grand génie poétique, eût-il jamais fait des vers? Longuement réflexionné là-dessus en battant les Champs-Élysées (A. DAUDET, Immortel, 1888, p. 61). — [], (il) réflexionne [-]. — 1re attest. 1884 se réflectionner, se réflexionner (G. FRISON, Les Aventures du colonel Ronchonot, p. 140 et 382 ds QUEM. DDL t. 17); de réflexion, dés. -er.
BBG. — GOHIN 1903, p. 360.
réflexion [ʀeflɛksjɔ̃] n. f.
ÉTYM. V. 1370; bas lat. reflexio, de reflexum, supin de reflectere « ramener en arrière ».
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I Phys. Phénomène se produisant à la surface de séparation de deux milieux dans lesquels une onde électromagnétique possède des vitesses de propagation différentes (une partie de l'onde est renvoyée dans le premier milieu — réflexion —; une autre pénètre dans le second milieu ⇒ Réfraction). Changement de direction des ondes (lumineuses, sonores, etc.) qui rencontrent un corps interposé. || Le rayon incident et le rayon réfléchi sont dans le même plan que la normale à la surface réfléchissante; l'angle d'incidence est égal à l'angle de réflexion. || Réflexion sous l'incidence normale, sous une incidence oblique. — Réflexion totale, lorsqu'un rayon passe d'un milieu plus réfringent à un milieu moins réfringent et que l'angle d'incidence dépasse une valeur limite, le rayon sera réfléchi sur la surface de séparation et restera dans le milieu le plus réfringent. || Prisme à réflexion totale. || Réflexion multiple. — Réflexion régulière, lorsque la surface de séparation présente des irrégularités faibles par rapport à la longueur d'onde de la radiation considérée (elle peut seule fournir une image de la source). || Réflexion diffuse, lorsqu'une surface rugueuse peut être décomposée en facettes, dont chacune renvoie les rayons incidents suivant les lois de la réflexion régulière. — Polarisation par réflexion (le degré de polarisation des radiations réfléchies, pour les milieux « vitreux », peut être calculé par les formules de Fresnel, en fonction de l'angle d'incidence). || Polarisation complète par réflexion (incidence brewstérienne). — Réflexion des ondes sonores. ⇒ Écho. || Réflexion non spéculaire d'ondes sonores, avec des phénomènes de diffraction et de diffusion. — Facteur, coefficient de réflexion, mesurant le rapport de l'intensité de l'onde incidente à celle de l'onde réfléchie; par ext. rapport d'une quantité, dans une onde incidente, à la même quantité, dans l'onde réfléchie. || Coefficient de réflexion du voltage : rapport de l'intensité du champ électrique, avant et après réflexion. || Pertes dues à la réflexion. — Réflexions ionosphériques des ondes hertziennes; réflexion anormale, sporadique (quand les ondes ont une fréquence supérieure à la fréquence critique de la couche ionosphérique considérée). || Le fading est dû aux interférences des ondes propagées au sol avec les ondes ayant subi la réflexion ionosphérique.
1 Et ainsi vous voyez facilement comment se fait la réflexion, à savoir selon un angle toujours égal à celui qu'on nomme l'angle d'incidence.
Descartes, Dioptrique, II.
2 L'angle de réflexion ou de réfraction est l'angle que la ligne décrite par le rayon réfléchi ou rompu, et la ligne perpendiculaire à la surface réfléchissante ou réfringente, forment au point d'incidence.
Coste, Trad. Newton, Traité d'optique, p. 5.
3 Quoique j'eusse traversé peu de neiges, comme je n'avais pris aucunes précautions contre elles, mes yeux, fatigués de leur éclat et brûlés par la réflexion du soleil de midi sur leur surface glacée, ne purent bien discerner les objets.
É. de Senancour, Oberman, VII.
♦ Abusivt. || Réflexion de la chaleur. ⇒ Diffusion, rayonnement, réverbération, réflecteur.
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II Psychol. et cour.
1 (Av. 1650 — 1637, Descartes —, d'abord dans l'expr. faire réflexion, faire une réflexion). Retour de la pensée sur elle-même en vue d'examiner et d'approfondir telle ou telle donnée de la conscience spontanée, tel ou tel de ses actes spontanés. ⇒ Approfondissement, délibération, méditation, pensée. || Faire réflexion que… ⇒ Réfléchir (→ Enterrer, cit. 9; ombre, cit. 49; pousser, cit. 61). || « Après y avoir fait assez de réflexion… » (Descartes, Discours de la méthode, 5). ⇒ Aviser, méditer, penser. || Réflexion sur qqch. (→ Fantaisie, cit. 2; homme, cit. 12; incompréhensible, cit. 12; 1. logique, cit. 2), sur soi-même (⇒ Introspection). || Lente, longue réflexion (→ Conscience, cit. 8; essentiel, cit. 21). || S'absorber dans ses réflexions. || Le fruit (1. Fruit, cit. 46) de profondes réflexions (→ Exemple, cit. 31). || Donner matière à réflexion. ⇒ Penser (laisser à). || Des années (→ Œuvre, cit. 18), une minute de réflexion (→ Ordonner, cit. 10). || Se donner le temps de la réflexion (→ Négateur, cit. 1). || J'en étais (1. Être, cit. 84) là de mes réflexions. || À ce point de mes réflexions (→ Empoisonner, cit. 10). — Allus. littér. || « L'état de réflexion est un état contre nature… » (→ Animal, cit. 7, Rousseau).
4 J'ai fait, en la voyant ici, réflexion sur mon âge (…)
Molière, l'Avare, IV, 3.
5 Notre imagination nous grossit si fort le temps présent, à force d'y faire des réflexions continuelles, et amoindrit tellement l'éternité, manque d'y faire réflexion, que nous faisons de l'éternité un néant, et du néant une éternité (…)
Pascal, Pensées, III, 195 bis.
6 On n'est guère malheureux que par réflexion.
Joseph Joubert, Pensées, V, XXI.
7 En se jouant dans le labyrinthe de ses réflexions qui se croisaient et se détruisaient l'une par l'autre, le baron arriva près de la rue Pagevin (…)
Balzac, Ferragus, Pl., t. V, p. 43.
♦ ☑ Réflexion faite : après y avoir réfléchi (la réflexion conduisant généralement à changer d'avis). || Réflexion faite, je ne partirai pas aujourd'hui. — ☑ À la réflexion : en y réfléchissant, quand on y réfléchit bien. ⇒ Peser (tout bien pesé). [→ Parti, cit. 12]. || Au premier abord cela semble vrai, mais à la réflexion cela ne tient pas debout. || Sans réflexion. ⇒ Aventure (à l'), aveugle (en), aveuglément, hasard (au), inconsciemment. || Par réflexion : par l'effet de la réflexion.
♦ (1669). || La réflexion : la capacité de réfléchir, la qualité d'un esprit qui sait réfléchir. ⇒ Application, attention, circonspection, concentration, discernement, intelligence, prudence (→ Imagination, cit. 22; 1. pensée, cit. 2, Condillac; hasard, cit. 1; idée, cit. 60; parole, cit. 25). || Réflexion et passion (cit. 8 et 13, Vauvenargues). || Association (cit. 15) d'idées que produit la réflexion. || Manquer (cit. 8) de réflexion et de tact. || Esprit mûr qui fait preuve de réflexion. || Affaire menée avec réflexion, à tête reposée. ⇒ Mijoter, mûrir, mûrement, préméditer, sciemment.
8 Par la réflexion l'esprit juge des objets, des sensations, enfin de lui-même et de ses propres jugements qu'il redresse ou qu'il confirme.
Bossuet, Traité de la connaissance de Dieu…, I, XII.
9 La réflexion est la puissance de se replier sur ses idées, de les examiner, de les modifier ou de les combiner de diverses manières. Elle est le grand principe du raisonnement, du jugement, etc.
Vauvenargues, Introd. à la connaissance de l'esprit humain, I, II.
10 En admettant deux sources de nos idées, la sensation et la réflexion, Locke suppose qu'il y a un premier ordre de connaissances tout fondé sur la sensation même passive, et auquel la réflexion ou l'activité du sujet pensant ne prennent aucune part.
Maine de Biran, Examen des leçons de philosophie, §III.
11 (…) c'est, non par la réflexion et l'intelligence, mais bien par le sentiment qu'on atteint les vérités les plus hautes et les plus pures.
France, Thaïs, p. 146.
2 (XVIIe). || Une, des réflexions. Pensée exprimée (orale ou écrite) d'une personne qui a réfléchi. || Récit entremêlé de réflexions judicieuses (cit. 3), pénétrantes. ⇒ Considération, observation. || Carnets de notes où l'auteur a consigné ses réflexions. ⇒ Annotation, aphorisme; adage, maxime, note, pensée (→ Esquisse, cit. 3). || Des réflexions enfantines (cit. 7). — Par ext. Remarque adressée à qqn qui le concerne personnellement. || Une réflexion désobligeante (→ Mécréant, cit. 5). — Absolt, fam. Remarque désobligeante. — Réflexions, titre de nombreux ouvrages : Réflexions ou sentences et maximes morales, de La Rochefoucauld (1664). ⇒ Moraliser, moralité, moraliste. || Réflexions sur la formation et la distribution des richesses, de Turgot, sur la puissance motrice du feu, de Carnot (1824), etc.
12 C'est bien la première fois qu'on a des réclamations (…) On pose ces poignées-là partout, personne ne nous a fait de réflexions … c'est le modèle courant, les clients ne se plaignent jamais (…)
N. Sarraute, le Planétarium, p. 15.
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CONTR. (Du sens II.) Dissipation, étourderie, irréflexion, légèreté.
Encyclopédie Universelle. 2012.