redite [ r(ə)dit ] n. f. ♦ Vx ou littér. Action de redire, de répéter. ⇒ répétition. Les absurdités « accréditées par la redite » (Beaumarchais).
♢ Cour. Chose répétée inutilement dans un texte, un discours. Un livre, un texte plein de redites. Éviter les redites. « énervante de lenteur et de redites, une voix de femme se reprenait, se répétait » (Aragon).
● redite nom féminin (de redire) Répétition inutile et oiseuse : Texte plein de redites. ● redite (synonymes) nom féminin (de redire) Répétition inutile et oiseuse
Synonymes :
- rabâchage (familier)
- répétition
redite
n. f. Répétition inutile dans un texte, un discours.
⇒REDITE, subst. fém.
A. — Action de redire, d'exprimer de nouveau la même idée, le même sentiment. Synon. rabâchage (fam.), répétition, reprise. [Rubens] avait le bon esprit de vivre beaucoup sur lui-même, et, lorsqu'une donnée lui paraissait fertile en variations, de tourner autour dans les redites (FROMENTIN, Maîtres autrefois, 1876, p. 52). Si, dans une controverse, l'un des adversaires se bornait à reprendre ce que vient d'alléguer l'autre contre lui, sans rien contester (...) en précisant de plus en plus les arguments dont on veut l'accabler, — je m'assure que cette redite approfondie qu'il en ferait, ce « grossissement » et cette rigueur suffiraient dans le plus grand nombre des cas à énerver et à exténuer la thèse et les raisons ennemies (VALÉRY, Tel quel II, 1943, p. 357).
B. — Répétition (inutile) dans le discours écrit, oral ou dans le domaine musical. Éviter les redites; tomber dans les redites. Le proverbe dit que les choses répétées plaisent, mais qu'à la troisième redite elles deviennent fastidieuses (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 464). [La fugue] a sur le plan ternaire [sur les œuvres musicales construites selon ce plan] l'avantage de marcher, sans faiblesses et sans redites, vers un but suprême — avec l'intérêt qui se renouvelle et s'augmente jusque là: on n'en dirait pas autant de la plupart des « Réexpositions » classiques (KOECHLIN, Écrit. fugue, 1933, p. 269).
— P. anal. En vérité, l'homo me fait vomir. Je me sens ange (comme Degas, je ne sais pourquoi, m'appelait) et contre-ange. L'entre-deux me donne le mal de mer. L'homme est redite, et je suis constance; l'homme est surprises et je suis... ratures... Comprends si tu peux. Peux pas être plus clair!! (VALÉRY, Corresp. [avec Gide], 1932, p. 515).
Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1392, 25 nov. « répétition fréquente » (dans un texte littéraire) (EUSTACHE DESCHAMPS, L'Art de Dictier, éd. G. Raynaud, VII, 288); 2. ca 1590 « répétition d'une chose déjà dite » (MONTAIGNE, Essais, I, 9, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, 35: les vieillards ont perdu la souvenance de leurs redites). Part. passé fém. subst. de redire. Fréq. abs. littér.:162.
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1392, 25 nov. « répétition fréquente » (dans un texte littéraire) (EUSTACHE DESCHAMPS, L'Art de Dictier, éd. G. Raynaud, VII, 288); 2. ca 1590 « répétition d'une chose déjà dite » (MONTAIGNE, Essais, I, 9, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, 35: les vieillards ont perdu la souvenance de leurs redites). Part. passé fém. subst. de redire. Fréq. abs. littér.:162.
redite [ʀ(ə)dit] n. f.
ÉTYM. Fin XIVe, redicte, in Littré, Suppl.; dér. de redire.
❖
1 Vx. ou littér. Action de redire, de répéter. ⇒ Répétition. || La redite est partout ennuyeuse (cit. 4, Montaigne). || La « redite approfondie » (des arguments d'un adversaire). → Controverse, cit. 1, Valéry.
1 Et c'est ainsi que se sont établies toutes les absurdités du monde; jetées en avant par l'audace, répandues par l'oisiveté, adoptées par la paresse, accréditées par la redite, fortifiées par l'enthousiasme; mais rendues au néant par le premier penseur qui se donne la peine de les examiner.
Beaumarchais, Mémoires… dans l'affaire Goëzman, p. 157.
2 (Une, des redites). Chose répétée, et le plus souvent (péj.), répétition inutile, fastidieuse (par la même personne). ⇒ Rabâchage (→ Enfantillage, cit. 4). — (Dans le discours écrit). || Un livre, un texte plein de redites (→ aussi Balbutiement, cit. 6). || Éviter, corriger les redites (→ Bannir, cit. 20; épreuve, cit. 34). — Par ext. Formule déjà utilisée (par le locuteur ou par d'autres), lieu commun. ⇒ Cliché. || Une conversation, un style plein de redites.
2 La plupart des bons mots sont des redites.
Voltaire, Essai sur les mœurs, CXLV.
3 les redites. Une idée qui se montre deux fois dans un ouvrage, surtout à peu de distance, disait M…, me fait l'effet de ces gens qui, après avoir pris congé, rentrent pour reprendre leur épée ou leur chapeau.
Chamfort, Caractères et Anecdotes, « Les redites ».
4 (…) énervante de lenteur et de redites, une voix de femme se reprenait, se répétait, au fil d'une conversation toujours sur le point de s'interrompre, coupée de silences.
Aragon, les Beaux Quartiers, II, VIII.
♦ Fig. || « L'univers (…) n'est qu'une perpétuelle redite » (Gautier, les Grotesques, Préface, p. X).
Encyclopédie Universelle. 2012.