rallonger [ ralɔ̃ʒe ] v. <conjug. : 3>
1 ♦ V. tr. Rendre plus long en ajoutant une partie. ⇒ allonger. Rallonger une robe. Rallonger une laisse. Rallonger un texte.
♢ Rallonger un trajet (espace et temps). Absolt, Fam. Pas par là, ça (nous) rallonge !
2 ♦ V. intr. Devenir plus long. Les jours rallongent. ⇒ s'allonger.
⊗ CONTR. Diminuer, raccourcir.
● rallonger verbe transitif (de allonger) Accroître la longueur de quelque chose : Rallonger un article de quelques lignes. Augmenter le temps normalement nécessaire pour aller d'un lieu à un autre : Cet itinéraire nous a rallongés de dix minutes. ● rallonger (difficultés) verbe transitif (de allonger) Conjugaison Le g devient -ge- devant a et o : j'allonge (je rallonge), nous allongeons (nous rallongeons) ; il allongea (il rallongea). Emploi 1. Allonger = rendre plus long ou faire paraître plus long. Ce détour allonge le trajet ; cette robe allonge sa silhouette. Rallonger = rendre plus long en ajoutant quelque chose. Rallonger un pantalon. Remarque La langue usuelle ne fait plus guère la distinction et emploie volontiers les deux verbes l'un pour l'autre. 2. Allonger une sauce = en augmenter le volume par adjonction d'un liquide. 3. Les jours allongent (opposé à diminuent), s'allongent (s'accroissent) ou, familièrement, rallongent, en parlant de la durée du jour. ● rallonger (synonymes) verbe transitif (de allonger) Accroître la longueur de quelque chose
Synonymes :
- allonger
Contraires :
- diminuer
● rallonger
verbe intransitif
En parlant des jours, devenir plus longs après le solstice d'hiver.
rallonger
v. tr. Rendre plus long. Rallonger un pantalon. Rallonger un délai.
⇒RALLONGER, verbe
I. — [L'idée principale est celle de longueur]
A. — 1. Qqn1 rallonge qqc.2 (avec/de qqc.3). Augmenter la longueur de quelque chose en lui ajoutant une pièce de même nature ou de même fonction. Synon. allonger; anton. accourcir (littér.), raccourcir. L'abside neuve de Saint-Germain-le-Vieux, rallongée en 1458 avec un bout de la rue aux Febves (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 143). Son manteau, de la même étoffe que sa robe, étant devenu trop court, elle le rallongea avec une pièce d'une autre couleur (MONTALEMBERT, Ste Élisabeth, 1836, p. 208). Maya (...) peu soucieuse de cette maturité, ni qu'on eût rallongé ses cotillons, se divertissait avec le prince au fond des jardins (TOULET, Comme une fantaisie, 1918, p. 198).
— Au fig. Il y a (...) les exigences de la rampe, la fantaisie du directeur (...). Il faut rallonger un rôle, raccourcir une scène, refondre des actes entiers (A. DAUDET, Crit. dram., 1897, p. 10).
♦ Empl. abs. C'était sa manie de déformer les ouvrages, en rallongeant ou en coupant, soit dans le poème, soit dans la musique (L. SCHNEIDER, Maîtres opérette fr., 1924, p. 225).
2. Qqc.3 rallonge qqc.2 Être ce qui augmente la longueur de quelque chose. Bande de tissu qui rallonge un vêtement.
B. — Qqn1 rallonge qqc.2 Augmenter la longueur de quelque chose en l'étirant, en l'étendant, en le dépliant. Synon. allonger, étirer, étendre; anton. raccourcir, diminuer. Ensuite raccourcissons, et ralongeons [sic] à différentes fois notre corde, et à chaque fois faisons-la tourner de nouveau autour de son extrémité fixe (DESTUTT DE TR., Idéol. 3, 1805, p. 472). En tournant en vis, il est facile (...) de raccourcir ou de rallonger le bois de lit (NOSBAN, Manuel menuisier, t. 2, 1857, p. 31).
— Empl. abs. À combien tirez-vous? — À 19 kilomètres 700. Ce matin j'ai tiré deux coups à 19 kilomètres 600. J'ai un peu rallongé, sur un rapport de l'aviation (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1938, p. 261).
C. — P. anal., fam., dans le domaine temporel. Qqc. rallonge. Devenir plus long. Synon. s'allonger; anton. diminuer, raccourcir. Voilà les jours qui rallongent et la lumière qui revient (FLAUB., Corresp., 1867, p. 286). Je crois qu'il est pas plus de cinq heures. Les jours ne rallongent pas de beaucoup (CLAUDEL, Tête d'Or, 1901, 1re part., p. 178).
D. — Rare. Qqn rallonge qqn/qqc. Remettre, étendre de nouveau en position horizontale. Je rallonge le cadavre... je retape un peu la litière... ça resaignait à flot à travers la toile... (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 671).
— Pop., arg. Envoyer par terre quelqu'un d'un coup de poing, d'un coup de couteau. Se faire rallonger par qqn. Ils revenaient un peu flairer... J'en rallongeais deux ou trois... Ils se le tenaient alors pour dit (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 275). Stani le Polack, bon bougre mais grande gueule, s'était fait rallonger par un jeune teigneux de la Butte-aux-Cailles (LE BRETON 1960).
II. — [L'idée principale est celle de quantité]
A. — Qqn1 rallonge qqc.2 avec/de qqc.3 Augmenter la quantité de quelque chose en lui ajoutant d'autres ingrédients. Il fallait bien que j'en profite, après ça serait la disette!.... Ça recommençait les ravigotes!... On rallongeait les marengos... aux cornichons... avec sardines... aux petits oignons... (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 424).
— CUIS. Ajouter de l'eau (à une sauce, à un vin) pour qu'il y en ait davantage. Synon. allonger, étendre; anton. réduire. Maison, maîtresse, dot, cave, tout tombait à l'eau, et voici de nouvelles années de travail obscur, de sauces rances, de piquette rallongée (ARNOUX, Suite var., 1925, p. 199).
B. — Qqc.3 rallonge qqc.2 Être ce qui augmente la quantité de quelque chose. Les enterrements ne sont pas faits pour édifier les survivants, ni les larmes pour rallonger l'eau bénite (H. BAZIN, Qui j'ose aimer, 1956, p. 183).
Prononc. et Orth.:[], (il) rallonge [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1266 rallongier (Cart. de Bucilly, B. N. 1. 10121, f ° 76 v ° ds GDF. Compl.). Dér. de allonger; préf. r(e)-; cf. l'a. fr. raloignier « prolonger » ca 1200 (Sermons St Grégoire sur Ezechiel, 115, 22 ds T.-L.) — 1360 ds GDF. Fréq. abs. littér.:20.
DÉR. Rallongement, subst. masc. Action de rallonger; résultat de cette action. La place qu'occupe la tête doit être scrupuleusement au même point que le verre dépoli de la chambre noire; on met exactement au point dessus sans s'inquiéter des mains, qui se trouvent dans l'épreuve venir parfaitement nettes par l'effet du rallongement de foyer produit par la courbe de l'ardoise (LE GRAY, Phot. sur papier et verre, 1850, p. 40). Assemblage propre au rallongement des bois (NOSBAN, Manuel menuisier, t. 2, 1857, p. 265). — []. Att. ds Ac. dep. 1835. — 1res attest. a) 1329 au fig. (Doc. ds G. ESPINAS, Vie urbaine de Douai, t. 4, p. 207), b) 1445 au propre ralongement (Compte des Fortifications, 13e somme de mises, Arch. Tournai ds GDF.); de rallonger, suff. -ment1; cf. le m. fr. raloignement « prolongation » 1346 (Hist. de Metz, IV, 112 ds GDF.).
rallonger [ʀalɔ̃ʒe] v. [CONJUG. bouger.]
ÉTYM. XVIIe; ralonger, v. 1360; ralongier, 1266; de re-, et allonger.
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1 V. tr. Augmenter la longueur de (qqch.) par l'adjonction d'une pièce, d'un élément, etc. ⇒ Allonger. || Rallonger une robe, un manteau. || Rallonger une table au moyen d'une rallonge. || Rallonger qqch. de 1 m. — Par ext. Allonger d'une manière quelconque. || « Rallongez ces étrivières, ces étriers » (Académie).
0 Elle avait aussi rallongé son corsage, et, au lieu d'avoir l'air d'une pièce de bois habillée, elle avait la taille fine et ployante (…)
G. Sand, la Petite Fadette, XXII.
♦ Pron. || Se rallonger : devenir plus long.
2 V. intr. (Fin XIXe). Fam. || Les jours rallongent. ⇒ Allonger.
3 V. tr. Fam. (Compl. n. de personne). Être plus long pour (qqn). || Si vous prenez ce chemin, ça va vous rallonger de 10 km, cela va allonger votre route de 10 km.
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CONTR. Accourcir, diminuer, raccourcir.
DÉR. Rallonge, rallongement, rallongis.
Encyclopédie Universelle. 2012.