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prunelle

1. prunelle [ prynɛl ] n. f.
• 1175; de prune
Fruit du prunellier, petite prune globuleuse bleu ardoise, de saveur âpre. Il allait « à la saison cueillir les prunelles sur les haies » (Barrès).
Eau-de-vie, liqueur de prunelle. Ellipt Un carafon de prunelle.
prunelle 2. prunelle [ prynɛl ] n. f.
XIIe; de 1. prunelle
1Cour. La pupille de l'œil, considérée surtout quant à son aspect. « Une même stupeur, une même angoisse dilataient leurs prunelles » (Martin du Gard). « Des yeux très bleus, très vagues, où la prunelle est un point tout petit, mais infiniment tendre » (R. Rolland).
Loc. (1535) Tenir à qqch. comme à la prunelle de ses yeux, y tenir beaucoup. « Je crois que nous aurons le malheur de le perdre, quoique nous le soignions comme la prunelle de nos yeux » (Balzac).
2L'œil considéré quant à sa mobilité, son aspect, son expression, la couleur de l'iris. « Elle fixa lentement sur Olivier l'émail bleu-noir de ses prunelles sans flamme » (Fromentin). « Dans le plein jour, vos prunelles ont vraiment l'éclat de deux petites pierres bleues, deux saphirs clairs » (Martin du Gard). œil. Jouer de la prunelle.

prunelle nom féminin Fruit du prunellier. Liqueur ou eau-de-vie fabriquée avec les fruits du prunellier. Pupille de l'œil : Prunelles dilatées. Œil, regard : Les prunelles fixes, il semblait terrifié.prunelle (expressions) nom féminin Comme (à) la prunelle de ses yeux, comme (à) ce qu'on possède de plus précieux.

prunelle
n. f.
d1./d Petit fruit noir, très âpre du prunellier.
d2./d Eau-de-vie de ces fruits.
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prunelle
n. f. Pupille de l'oeil. La frayeur dilatait ses prunelles.
|| Loc. Tenir à qqch, à qqn comme à la prunelle de ses yeux, les considérer comme très précieux.

⇒PRUNELLE, subst. fém.
A.— Fruit du prunellier, petit, globuleux, de couleur bleu-noir, acerbe, utilisé surtout dans la préparation de boissons alcoolisées (eau-de-vie, liqueur en particulier). Prunelles sauvages; prunelles des haies. Une haie où il n'y a plus d'oiseaux, mais où les premières gelées ont molli les prunelles (RIVIÈRE, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1906, p. 301) :
1. Vous verrez des monceaux de ces cailloux terreux
Dans la campagne en rut qui frémit solennelle,
Portant près des blés lourds, dans les sentiers ocreux,
Ces arbrisseaux brûlés où bleuit la prunelle.
RIMBAUD, Poés., 1871, p. 121.
P. méton. Eau-de-vie, liqueur obtenue à partir de ce fruit. Je n'ai jamais bu de si bonne prunelle (BARRÈS, Colline insp., 1913, p. 272).
[P. réf. à ce fruit] Couleur de prunelle, p. ell. prunelle. Bleu foncé, presque noir. Madame Brignolin était charmante : un peu décolletée, avec une écharpe à raies bleues, des bottines prunelle (VALLÈS, J. Vingtras, Enf., 1879, p. 192). Toute la ville fond dans une étuve d'or; les toits sont couleur de prunelle (GIDE, Journal, 1895, p. 58).
B.— P. anal.
1. de forme et de couleur
a) Vieilli ou littér. Pupille de l'œil. Prunelles dilatées. Ses yeux semblent sortir de leurs orbites, la prunelle se dilate, la cornée s'affaisse (GEOFFROY, Méd. prat., 1800, p. 507).
[P. réf. à l'importance de cette partie de l'œil]
♦ [Avec des verbes exprimant l'attachement à qqn, à qqc. ou le soin qu'on prend de qqn, de qqc., pour indiquer l'importance de cet attachement, de ce soin]
Vieilli. Comme la prunelle de l'œil. La Providence (...) te conserve comme la prunelle de l'œil! (E. DE GUÉRIN, Journal, 1838, p. 175).
Comme la prunelle des yeux. Aimer, soigner qqn, qqc. comme la prunelle de ses yeux. Bien que l'Angleterre tout entière tînt à Winston Churchill comme à la prunelle de ses yeux (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 200) :
2. ... elle m'a recommandé : — Ma fille, vous savez que cette lampe coûte très cher, et qu'on ne peut la réparer qu'en Angleterre. Ayez-en soin, comme de la prunelle de vos yeux...
MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 24.
Rare
[Le suj. désigne une pers.] Être la prunelle des yeux de qqn. Avoir une très grande importance, être précieux pour quelqu'un. L'être qui nous donne cela, on ne peut se séparer de lui. Il est la prunelle de nos yeux (BOURGET, Sens mort, 1915, p. 281).
[Dans un empl. hypocor., pour désigner qqn] Adieu, prunelle de ma vie (MONTHERL., Bestiaires, 1926, p. 477).
b) P. méton.
Yeux, regard. En promenant distraitement ses prunelles sur la salle (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 4, 1859, p. 200). M. Lacarelle relevait ses longues moustaches gauloises et roulait ses prunelles de faïence bleue (A. FRANCE, Orme, 1897, p. 110) :
3. ... Béelzébuth commençait à vieillir, (...) et les ressources que lui offrait jadis la chasse aux oiseaux et aux souris diminuaient sensiblement; aussi ne quittait-il pas de la prunelle ce ragoût dont il espérait avoir sa part...
GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 11.
SYNT. Prunelle étincelante, hagarde, noire; prunelle(s) agrandie(s), ardente(s), effarée(s), enflammée(s), éteinte(s), vague(s); prunelle(s) fixe(s), mobile(s); prunelle(s) bleue(s), fauve(s), grise(s); prunelles claires, flamboyantes, humides, limpides, pâles, sombres; prunelle(s) d'azur, d'émeraude, de feu, de jais, d'un bleu pâle, d'un bleu sombre; l'éclair, l'éclat, le feu des prunelles de qqn; au fond de la prunelle, des prunelles de qqn; qqc. s'allume, brille, passe dans les prunelles de qqn.
Jouer de la prunelle/des prunelles. V. jouer I F 2. Elle était coquette, elle jouait des prunelles (ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 467).
Plus partic. et plus rare. Iris de l'œil. Son œil, à prunelle verte mélangée de points noirs (BALZAC, C. Birotteau, 1837, p. 124).
2. de couleur. Étoffe de laine (éventuellement de coton), parfois mêlée de soie, d'une grande solidité, de couleur généralement noire et utilisée autrefois, tout particulièrement dans la confection de chaussures de femme. Le petit soulier de prunelle noire dont elle était chaussée (JOUY, Hermite, t. 2, 1812, p. 226). Redingote en prunelle de coton, brodequins pareils (Obs. modes, 5 juill. 1821, t. 7, p. 144).
Prononc. et Orth. :[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1165 bot. ([CHRÉTIEN DE TROYES], Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 434); b) 1410-20 vin de pruneles « boisson que font les paysans avec des prunelles » (Miracle Sainte Geneviève, éd. C. Sennewaldt, 2360); 1690 « vin fort mauvais » (FUR.); 1694 jus de prunelle « vin fort mauvais » (Ac.); 1904 prunelle « liqueur faite avec des prunelles » (Nouv. Lar. ill.); c) 1779 « étoffe légère de laine ou de soie, qui se fait en noir » (Journal général de France, 10 janv. ds HAVARD); 2. a) p. anal. [fin XIe s. prunele « pupille de l'œil » (RASCHI, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, n° 861)]; 1re moit. XIIe s. prunele (Lapidaires anglo-norm., éd. P. Studer et J. Evans, I, 809, p. 61); loc. fig. 1re moit. XIIe s. sicume la purnele de sun oil « se dit à propos d'une personne à laquelle on tient par-dessus tout, qu'on entoure de soins vigilants » (Psautier Oxford, p. 243, 14 ds T.-L.); 1535 comme la prunelle de ses yeux (OLIVETAN, trad. Bible, Proverbes Salomon, VII, f° 177 r°); b) p. ext. 1609 poét. prunelles plur. « les yeux » (MALHERBE, Poésies ds Œuvres, éd. L. Lalanne, t. 1, p. 154, 64); 1633 faire jouer la prunelle « lancer des regards amoureux » (CORNEILLE, Veuve, I, 3). Dimin. de prune; suff. -elle. Fréq. abs. littér. :1 269. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 817, b) 3 103; XXe s. : a) 2 388, b) 1 599. Bbg. CRONENBERG (A.). Die Bezeichnung des Schlehdorns im Galloromanischen. Jena und Leipzig, 1937, pp. 60-69. — QUEM. DDL t. 16.

1. prunelle [pʀynɛl] n. f.
ÉTYM. V. 1175; de prune.
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I Fruit du prunellier, petite prune globuleuse bleu ardoise, de saveur âcre. || Prunelles qui mûrissent sur les haies (→ Montrer, cit. 8). || Boisson fermentée préparée avec des prunelles, buvande de prunelles.Eau-de-vie, liqueur de prunelle, obtenue par distillation, ou par macération de ces fruits dans l'alcool, l'eau-de-vie. Ellipt. || Un carafon de prunelle.
1 Il allait (…) à la saison cueillir les prunelles sur les haies de Vaudémont (…) il excellait à distiller de ces petites baies une savoureuse eau-de-vie (…)
M. Barrès, la Colline inspirée, XV.
tableau Noms de fruits.
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II (1779; par anal. de couleur, cette étoffe se faisant souvent en noir). Vx. Tissu de laine rase, ou de laine et de soie, utilisé jadis pour l'ameublement, la confection des chaussons de femme, etc.
2 (…) ses petits pieds chaussés de brodequins en prunelle puce (…)
Balzac, la Femme de trente ans, Pl., t. II, p. 674.
3 Le costume avignonnais, lui expliqua-t-elle, avait comporté longtemps un mélange de l'Arlésie et du Comtat : un chaperon (…) La chaussure était de prunelle grise et les bas de coton blanc.
A. Billy, Sur les bords de la Veule, p. 169.
tableau Noms et types de tissus.
DÉR. Prunelée, prunelet, 2. prunelle, prunellier.
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2. prunelle [pʀynɛl] n. f.
ÉTYM. XIVe; prunele, fin XIe; de 1. prunelle, par anal. de couleur et d'aspect.
1 Cour. La pupille de l'œil (considérée surtout quant à son aspect). || Le grain noir de la prunelle (→ Éteindre, cit. 29). || L'angoisse dilatait (cit. 2) leurs prunelles. || « La prunelle s'étrécit (cit. 2) ou s'élargit suivant la lumière » (Buffon). || Prunelle douée d'une grande contractilité (→ Iris, cit. 1). || Prunelle étincelante (→ Colère, cit. 6).
1 (…) fixez la prunelle (d'une belle femme, en la dépeignant) et la voilà bête; donnez du feu à cette prunelle fixe, et la voilà impudente.
Diderot, Correspondance, Lettre à Sophie Volland, 2 sept. 1762.
2 (…) le mouvement étrange par lequel le noir de la prunelle envahissait dans les yeux de Véronique le bleu qui, cette fois, fut réduit à n'être qu'un léger cercle.
Balzac, le Curé de village, Pl., t. VIII, p. 643.
3 (…) elle couve l'enfant des yeux — des yeux très bleus, très vagues, où la prunelle est un point tout petit, mais infiniment tendre.
R. Rolland, Jean-Christophe, L'aube, I, p. 3.
Loc. (1535). Comme (à) la prunelle de ses yeux, se dit à propos d'une personne ou d'une chose à laquelle on tient par-dessus tout, qu'on entoure de soins vigilants. || Il y tient comme à la prunelle de ses yeux.
4 (…) je crois que nous aurons le malheur de le perdre (Pons), quoique nous le soignions comme la prunelle de nos yeux (…)
Balzac, le Cousin Pons, Pl., t. VI, p. 691.
2 (Déb. XVIIe). L'œil, considéré quant à sa mobilité, son aspect, son expression, la couleur de son iris. || Un brusque déplacement des prunelles vers le haut et à gauche (→ Froncement, cit. 2).Le bleu, l'émail bleu-noir de ses prunelles (→ Évanouir, cit. 5; fixer, cit. 10). || Ses prunelles bleues ont gardé leur limpidité (cit. 5). || Prunelles vertes pailletées d'or des chats (→ Paillette, cit. 4).L'œil, dans son expression; le regard. || Des prunelles hagardes (→ Éteindre, cit. 9), vitreuses (→ Paupière, cit. 4). || Prunelles fuyantes (cit. 6) et sournoises. || La lueur que jetaient ses prunelles (→ Dominer, cit. 7). || Les feux de leurs prunelles (→ Dégeler, cit. 1).
5 (…) la syncope de Justin durait encore, et ses prunelles disparaissaient dans leur sclérotique pâle, comme des fleurs bleues dans du lait.
Flaubert, Mme Bovary, II, VII.
6 Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin,
Étoilent vaguement leurs prunelles mystiques (des chats).
Baudelaire, les Fleurs du mal, « Spleen et idéal », LXVI.
7 À certains moments, ces prunelles se brouillaient telles qu'une eau grise et des étincelles d'argent pétillaient à la surface. Elles étaient, tour à tour, dolentes et désertes, langoureuses et hautaines.
Huysmans, Là-bas, VII.
8 Dans le plein jour, vos prunelles ont vraiment l'éclat de deux petites pierres bleues, deux saphirs clairs (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. VI, p. 223.
9 (…) il plongeait ses yeux au fond des prunelles rousses, transparentes de tiède amitié (…)
M. Genevoix, Raboliot, II, IV.
(1632). Loc. fam. Jouer (cit. 42) de la prunelle.Manège de prunelles (→ Œillade, cit. 7).

Encyclopédie Universelle. 2012.