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pruneau

pruneau [ pryno ] n. m.
• av. 1512; plur. proniaulx 1507; de prune
1Prune séchée (obtenue soit par passage à l'étuve ou à l'évaporateur, soit par dessiccation à l'air pendant quelques semaines). Pruneaux d'Agen, de Brignoles. Pruneaux crus, cuits. Tarte, lapin aux pruneaux. « les pruneaux séchés au four sur des claies après la cuisson du pain » (Pergaud). Loc. fam. Être noir comme un pruneau : avoir une peau foncée, un teint hâlé. C'est un vrai pruneau.
2Région. (Jura, Suisse) Quetsche. Pruneau sec : pruneau (1o).
3(1830; prune 1650) Pop. Projectile, balle de fusil. « Je me charge d'ajuster le Tapissier, moi [...] Qué plaisir de loger un pruneau dans son bocal » (Balzac).

pruneau nom masculin (de prune) Prune séchée, généralement donnée par le prunier d'ente. Populaire. Projectile d'une arme à feu. En Suisse, quetsche.

pruneau
n. m.
d1./d Prune séchée au soleil ou à l'étuve pour être conservée.
d2./d (Suisse) Prune (sens 1).

⇒PRUNEAU, subst. masc.
A.— Prune séchée selon une méthode naturelle et artisanale (au soleil et au four, sur des claies) ou de façon industrielle, le plus souvent issue de la variété du prunier d'ente, de forme allongée et d'un brun violet presque noir. Compote, jus de pruneaux; pruneaux cuits. Toute la leçon se passait ainsi, à moins qu'il ne préférât (...) se promener dans la chambre en mangeant des pruneaux ou des noisettes (SAND, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 9). La blanche figue entr'ouverte (...) à peine confite, et le noir pruneau d'Agen sans égal (PESQUIDOUX, Livre raison, 1925, p. 116).
Pruneau de Brignoles. Synon. de pistole. Les pruneaux de Brignoles, connus aussi sous le nom de pistoles, exigent d'autres soins (PRIVAT-FOC. 1870, s.v. prunier).
Loc. adj. Couleur de pruneau. Très foncé, noir. Figurez-vous un escogriffe tout nu, noir de poil, (...) la peau couleur de pruneau (ARNOUX, Juif Errant, 1931, p. 28).
[Appliqué à une pers.]
P. anal., fam. [Pour indiquer qu'une pers., gén. une jeune fille ou une femme, a le teint très brun] C'est un petit pruneau, c'est un pruneau relavé (Ac. 1798-1935). [Avec des var. et faisant parfois aussi allus. à la sécheresse du pruneau] Tout gringalet, mon compagnon! Un petit pruneau du Midi (THARAUD, Cruelle Esp., 1937, p. 9).
♦ [Dans un empl. hypocor., pour désigner qqn] Mon pauvre petit pruneau, tu me fais de la peine (dit Marthe à Annie). Bien sûr, j'ai besoin d'argent (COLETTE, Cl. s'en va, 1903, pp. 130-131).
Région. (Suisse romande, Franche-Comté). Prune, plus particulièrement quetsche. À vendre prunes et pruneaux, pris sur l'arbre (La Liberté, 11 août 1977, p. 14).
Rem. Dans ces régions, pruneau ayant le sens de « prune », le sens de « pruneau » y est rendu par pruneau sec : [Jarret de veau] servi avec ... une garniture de pruneaux secs, de carottes glacées et d'oignons (La Suisse, 25 sept. 1976, p. 25).
B.— P. anal. (de forme ou de couleur)
1. Pop. Projectile d'arme à feu, en particulier balle de fusil, de revolver. Envoyer, recevoir un pruneau. Reste en bas, ou je te loge, au premier mouvement, un pruneau dans la tête! (RENARD, Journal, 1894, p. 229) :
En entendant venir les bombes, je n'eus que le temps de me jeter par terre (...). Au bout de cinq minutes, voilà Montmartre qui éclaire encore, et un autre pruneau qui nous arrive, aussi d'aplomb que le premier.
A. DAUDET, Contes lundi, 1873, p. 181.
2. Pop., vieilli. Chique de tabac. Un léger gonflement de la joue attestait dans la bouche (...) la présence du pruneau, cher au marin (GRISON, Paris, 1882, p. 98).
3. Au plur., fam. Yeux, généralement foncés et pétillants. Je revoyais sur un long corps, une figure maigre, (...) aux vifs et spirituels yeux noirs :les pruneaux de M. de Goncourt, ainsi qu'on les appelait (GONCOURT, Journal, 1892, p. 214).
Prononc. et Orth. :[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1507 proniaulx plur. (doc. ds GDF. Compl.); av. 1512 pruneau (GUILLAUME CRÉTIN, Œuvres poétiques, éd. K. Chesney, LVIII, 39); b) 1694 pruneau relavé « se dit par ironie d'une personne au teint extrêmement brun » (Ac.); c) 1750 pruneau « couleur d'un violet clair » (HELLOT, Teinture des laines, p. 485); 2. p. anal. 1830 « projectile d'arme à feu » (E. ARAGO et F. DUVERT, 27, 28 et 29 juillet, p. 33 ds QUEM. DDL t. 19). Dér. de prune; suff. -eau. Fréq. abs. littér. : 94.

pruneau [pʀyno] n. m.
ÉTYM. 1564; au plur. proniaulx, 1507; de prune.
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I
1 Prune séchée (obtenue soit par passage à l'étuve ou à l'évaporateur, soit par dessiccation à l'air pendant quelques semaines). || Pruneaux d'Agen ( Agrumes, 2.), de Brignoles ( Brignole), de Tours, de Californie… || Les pruneaux qui se consomment crus ou cuits (→ Écuelle, cit. 3). || Gâteau de semoule aux pruneaux. || Propriétés laxatives des pruneaux (→ Lâcher, cit. 3).
1 (…) une immense table en fer à cheval où des compotiers de riz et de pruneaux alternaient en longues files (…) Comme dans toutes les tables d'hôte suisses, ce riz et ces pruneaux divisaient le dîner en deux factions rivales (…) Les Riz se reconnaissaient à leur pâleur défaite, les Pruneaux à leurs faces congestionnées.
Alphonse Daudet, Tartarin sur les Alpes, I.
2 (…) les pruneaux séchés au four sur des claies après la cuisson du pain (…)
Louis Pergaud, De Goupil à Margot, Tragique aventure, Goupil, IX.
Fam. Être noir, noire comme un pruneau : avoir une peau foncée, un teint hâlé.
2 (V. 1830). Régional (Doubs, Savoie, Suisse). Quetsche. || Gâteau aux pruneaux : tarte aux quetsches.Pruneau sec : pruneau.
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II Fig.
A
1 (1718; pruneau relavé, 1694). Fam. et vieilli. Fille, femme dont le teint très brun rappelle la couleur noirâtre du pruneau. || C'est un vrai pruneau.
2 Adj. (1818). Vx. D'un violet très foncé.
B (1830, in D. D. L.). Projectile. Spécialt. Balle de fusil (on dit aussi prune).
3 (…) je me charge d'ajuster le Tapissier, moi (…) Qué plaisir de loger un pruneau dans son bocal, ça me vengerait de tous mes puants d'officiers (…)
Balzac, les Paysans, Pl., t. VIII, p. 199.
4 Non, je ne sais pas moi, je ne suis pas meilleur qu'un autre, mais je me laisserais envoyer des pruneaux dans la gueule plutôt que d'obéir à des barbares comme ça; car c'est pas des hommes, c'est des vrais barbares.
Proust, le Temps retrouvé, Pl., t. III, p. 821.

Encyclopédie Universelle. 2012.