proportionner [ prɔpɔrsjɔne ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1483 ; « préparer, mettre en état, etc. » 1314; lat. proportionare, de proportio
♦ Rendre (une chose) proportionnelle (à une autre); établir une égalité de rapports, un rapport convenable, normal entre (plusieurs choses). Proportionner l'effort, le travail au but visé, aux résultats cherchés. Proportionner les récompenses aux services, les récompenses et les services.
♢ Pronom. Vx « L'âme se proportionne insensiblement aux objets qui l'occupent » (Rousseau).
● proportionner verbe transitif (bas latin proportionare) Mettre quelque chose en proportion, établir un rapport proportionnel avec quelque chose d'autre : Proportionner les salaires aux (et les) responsabilités. ● proportionner (synonymes) verbe transitif (bas latin proportionare) Mettre quelque chose en proportion, établir un rapport proportionnel avec quelque chose...
Synonymes :
- doser
- mesurer
proportionner
v. tr. établir une juste proportion entre (une chose et une autre).
⇒PROPORTIONNER, verbe trans.
I. —Empl. trans.
A. — Proportionner qqc. à, (plus rarement) avec qqc. Établir une juste proportion, un juste rapport entre une chose et une autre; calculer la proportion convenable à. Synon. adapter, ajuster, assortir, faire coïncider, rapporter. Proportionner l'effort, le travail aux résultats recherchés, la fin aux moyens, les récompenses aux services, les peines aux délits, les emplois à la demande, ses dépenses à son revenu. Les joujoux sont des images qui mettent les objets extérieurs à leur portée, en les proportionnant avec leur âge, leur stature et leurs forces (JOUBERT, Pensées, t.1, 1824, p.213). L'océan faisait partie du mécanisme. Le flot montant haussait la panse sans choc (...). Gilliatt combinait et proportionnait les deux travaux, celui de l'eau et celui de l'appareil (HUGO, Travaill. mer, 1866, p.311):
• ♦ Le coiffeur qui a coiffé la mariée lui a demandé si son mari était petit ou grand; et comme la mariée l'interrogeait sur ce que ça pouvait lui faire, il lui disait que c'était pour la coiffer en vue de sa taille, proportionnant l'échafaudage des cheveux de l'épouse à la hauteur de l'époux.
GONCOURT, Journal, 1895, p.758.
— Empl. pronom. passif. On peut prévoir telles circonstances où la fixité de l'impôt, ne se proportionnant pas aux facultés des contribuables et aux circonstances du sol, produirait autant de mal qu'il a fait de bien dans d'autres cas (SAY, Écon. pol., 1832, p.536).
B. — Proportionner qqc. Donner des proportions à; réduire à ses justes proportions. Cette sorte de dépaysement qui proportionne l'effort présent, sans rien ôter à l'instant de son urgence (GIDE, Journal, 1922, p.728).
— Absol. Le propre de l'esprit critique, c'est de classer et de proportionner; appliqué aux hommes, il les jauge, les pèse, les mesure (AMIEL, Journal, 1866, p.72). La justice conserve sa balance; elle mesure et proportionne (BERGSON, Deux sources, 1932, p.71).
II. —Empl. pronom. réfl. Se proportionner (vieilli)
A. — Se proportionner à qqn. Se mettre à la portée de. Se proportionner à l'intelligence de ses auditeurs (Ac. 1835-1935). Converser agréablement sans s'appesantir sur les objets (...), se proportionner aux personnes qui écoutent (SÉNAC DE MEILHAN, Émigré, 1797, p.1616).
B. — Se proportionner à qqc. Se mettre en proportion avec. L'effort (...) se proportionne lui-même aux divers degrés de résistance que les muscles opposent à la volonté (MAINE DE BIRAN, Influence habit., 1803, p.19).
Prononc. et Orth.:[], (il) proportionne [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1314 «adapter, préparer, mettre en état convenable» (Chirurgie Henri de Mondeville, éd. A. Bos, 705); b) 1483 «soumettre aux lois de la proportion» (Coust. de Norm., f° 229 r° ds GDF. Compl.); ca 1590 part. passé stature [...] bien proportionnée (MONTAIGNE, Essais, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, p.344); c) 1869 «donner des proportions à» (MÉRIMÉE, Lettres duchesse de Castiglione-Colonna, p.110); 2. ca 1355 verbe pronom. se proporcionner à «être mis en proportion avec» (BERSUIRE, f° 21 v° ds LITTRÉ); 1687 «se mettre à la portée de» (BOURDALOUE, Or. funèbre de Condé, ibid.). Empr. au b. lat. proportionare «même sens». Fréq. abs. littér.:120.
proportionner [pʀɔpɔʀsjɔne] v. tr.
ÉTYM. 1483; 1314, « préparer, mettre en état, mélanger, répartir, etc. »; lat. proportionare, de proportio, onis. → Proportion.
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♦ Rendre proportionnel, en établissant une égalité de rapports, une proportion; un rapport convenable, normal… ⇒ Approprier, assortir, rapporter. || Proportionner les moyens de défense aux armes, aux forces des assaillants (→ aussi Attaquer, cit. 2). || Proportionner l'effort, le travail au but visé, aux résultats cherchés. ⇒ Doser. || Proportionner le style, le vocabulaire au genre. ⇒ Accommoder. || Proportionner la récompense au service, la peine au délit; proportionner les récompenses et les services. || Proportionner avec exactitude, par un calcul, par des mesures précises. ⇒ Calculer, mesurer.
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se proportionner v. pron.
♦ (XIVe). Vx. Devenir proportionnel, prendre une importance, une action proportionnelle (à une circonstance, etc.).
1 L'âme se proportionne insensiblement aux objets qui l'occupent, et ce sont les grandes occasions qui font les grands hommes.
Rousseau, Discours sur les sciences et les arts, II.
2 Puis, par degrés, sa pupille se proportionna à la lumière comme elle s'était proportionnée à l'obscurité; il finit par distinguer; la clarté, qui lui avait d'abord paru trop vive, s'apaisa dans sa prunelle et se refit livide (…)
Hugo, l'Homme qui rit, II, IV, VIII.
♦ Vx. || Se proportionner aux autres (Vauvenargues), aux besoins des autres (Fénelon), se mettre à leur portée. || Se proportionner à son sujet par le style, le ton…
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proportionné, ée p. p. adj.
ÉTYM. (1314, proportionné à « adapté à »).
1 Proportionné à. Qui est dans une proportion convenable, normale (avec qqch.); qui forme avec quelque chose une proportion. ⇒ Assortir, convenable, mesuré (→ Accusation, cit. 4; discours, cit. 19; haire, cit. 2; hasard, cit. 8; petitesse, cit. 1; place, cit. 31). || Résultat proportionné à la cause. || Le résultat est proportionné aux efforts, aux ennuis qu'il a causés (→ aussi Définitif, cit. 3; hasard, cit. 27). || Peines proportionnées aux délits (cit. 2).
3 Les hommes épouvantés à leur tour des prodiges de cette effroyable saison, en tirent des présages proportionnés à leur crainte (…)
Cyrano de Bergerac, Lettres diverses, Contre l'hiver.
4 (…) il y a tant de moralité parmi ses habitants, que pendant longtemps on y a payé les impôts dans une espèce de tronc, sans que jamais personne surveillât ce qu'on y portait; ces impôts devaient être proportionnés à la fortune de chacun, et, calcul fait, ils ont toujours été scrupuleusement acquittés.
Mme de Staël, De l'Allemagne, I, XIX.
2 Qui a telles proportions. || Ses bras, au lieu d'être proportionnés comme ceux de l'homme… (→ Gibbon, cit. 1). — (Précédé d'un adv.). || Corps bien proportionné, femme bien proportionnée. ⇒ Beau, harmonieux, moulé (bien), pris (bien), taillé (bien); → fam. Bien fait, bien fichu, bien roulé… || Visage bien proportionné. ⇒ Régulier.
♦ (1580). Absolt. Vx. Bien proportionné. || Rien que de proportionné (dans l'art antique). → Gothique, cit. 6.
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CONTR. (Du p. p.) Disparate, disproportionné.
DÉR. Proportionnable. — (Du p. p.) Proportionnément.
Encyclopédie Universelle. 2012.