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haire

haire [ 'ɛr ] n. f.
• v. 980; frq. °hârja « vêtement grossier fait de poil »; cf. all. Haar et angl. hair « cheveu »
1Didact. Grossière chemise de poils de chèvre, de crin, portée à même la peau par esprit de mortification et de pénitence. Porter la haire et le cilice. « Laurent, serrez ma haire avec ma discipline » (Molière).
2Techn. Première forme que présente le drap quand les poils n'ont pas encore été soumis au foulage. Drap en haire.
⊗ HOM. Air, aire, ère, erre, ers, hère, 1. r.

HAIRE, subst. fém.
Chemise grossière, faite de crin ou de poil de chèvre, que l'on porte à même la peau par esprit de mortification. Les jeûnes, la haire du religieux, la chaise de clous du faquir doivent être récompensés (MICHELET, Journal, 1820, p. 76). Haires, cilices, disciplines, Port-Royal usait peut-être de tout cela, mais avec beaucoup plus de modération que les autres saints de l'époque (BREMOND, Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 247). Les suppliants portaient sous la robe, attaché à la haire de crin, un martinet (MORAND, Flagell. Séville, 1951, p. 18).
TEXT. Drap en haire. Drap encore grossier, parce qu'il n'a pas été soumis au foulage. (Dict. XIXe et XXe s.).
Prononc. et Orth. : [] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol et Hist. 1. a) 1re moitié du Xe s. haire « chemise faite de crin que l'on porte par mortification » (Jonas, éd. G. de Poerck, 25); b) ca 1170 « étoffe grossière » (Rois, éd. E. R. Curtius, 100, 11); 2. 1723 drap en haire technol. (SAVARY). De l'a. b. frq. harja « vêtement grossier fait de poils » (cf. a. h. all. harra « id. »), FEW t. 16, p. 169a. Fréq. abs. littér. : 19. Bbg. SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 12.

haire ['ɛʀ] n. f.
ÉTYM. V. 980; du francique harja « vêtement grossier fait de poil ». Cf. all. Haar et angl. hair « cheveu ».
1 Petite chemise faite d'une grossière étoffe de poil de chèvre ou de crin, portée à même la peau par esprit de mortification et de pénitence. || Porter la haire et le cilice. || La haire et la discipline (cit. 1) de Tartuffe. || Prendre la haire : commencer une vie de pénitence.
1 (…) tels désirs (amoureux) sont (…) capables de remèdes matériels (…) Les haires de nos aïeuls étaient de cet usage; c'est une matière tissue de poil de cheval, de quoi les uns d'entre eux faisaient des chemises, et d'autres des ceintures à gêner leurs reins.
Montaigne, Essais, II, XXXIII.
2 Chaque matin, j'offrais humblement mon dos à la discipline, et pour que la réparation fût proportionnée au scandale que j'avais causé, je portais habituellement une haire armée de petites pointes de fer.
Stendhal, Romans et nouvelles, « Souvenirs d'un gentilhomme italien ».
2 (V. 1170). Techn. Tissu grossier dont on fait les vêtements de travail des brasseurs.Première forme que présente le drap quand les poils n'ont pas encore été soumis au foulage.(1723). || Drap en haire.
HOM. 1., 2. et 3. Air, aire, ère, erre, ers, 1., 2. et 3. hère, r; formes des v. airer et errer.

Encyclopédie Universelle. 2012.