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princesse

princesse [ prɛ̃sɛs ] n. f.
• v. 1160; de prince
1Fille ou femme d'un prince (I, 2oet 3o), fille d'un souverain ( prince, I, 1o ). La princesse Palatine. « La Princesse de Clèves », de Mme de La Fayette. La princesse lointaine.
Rare Souveraine régnante, reine.
2Loc. fam. (XVIIIe) Faire sa princesse, prendre des airs de princesse : être affectée, prétentieuse. « aussi la régisseuse [...] se donnait-elle des airs de princesse » (Balzac). « Désormais, Madame se leva à neuf heures comme une princesse » (Aragon). Être habillée comme une princesse.
Robe princesse : robe resserrée sous la poitrine.
Loc. (1877) Aux frais de la princesse, de l'État, d'une collectivité; par ext. gratuitement. « il aura fait un voyage en Allemagne aux frais de la princesse » (Dutourd) .
3 Adj. Haricots princesse(s), à longue cosse. Amandes princesse(s), à coque tendre.

princesse nom féminin Femme ou fille de prince, de roi. Souveraine d'une principauté. En France, titre de noblesse le plus élevé. Robe au corsage ajusté jusqu'aux hanches et à jupe ample. ● princesse (citations) nom féminin Jules Amédée Barbey d'Aurevilly Saint-Sauveur-le-Vicomte 1808-Paris 1889 Être belle et aimée, ce n'est être que femme. Être laide et savoir se faire aimer, c'est être princesse. Disjecta membra princesse (expressions) nom féminin Familier. Aux frais de la princesse, aux frais de l'État, de l'Administration, de l'entreprise. Comme une princesse, magnifiquement, élégamment. Familier. Faire la (sa) princesse, prendre de grands airs, être prétentieuse. Haricot princesse, haricot dont la cosse est sans parchemin.

princesse
n. f.
d1./d Fille ou femme d'un prince.
d2./d Rare Souveraine d'un pays.
d3./d (Afr. subsah.) Litt. épouse, fille d'un chef coutumier.
d4./d Loc fig., Fam. Prendre des airs de princesse, faire la (sa) princesse: prendre de grands airs.

⇒PRINCESSE, subst. fém. et adj. inv.
I.— Subst. fém.
A.— Celle qui est la première par le sang ou par le rang.
1. Celle qui appartient à une maison souveraine par hérédité ou par alliance.
a) Fille de souverain, de souveraine, de prince. Je suis princesse héritière de Courtelande, deux cent mille habitants, et, dès ce soir, je serai reine d'Occident (AUDIBERTI, Mal court, 1947, 1, p. 148).
Princesse du sang. V. prince du sang. Les princesses du sang autrefois reconduisaient les duchesses, mais seulement jusqu'à la moitié de la seconde chambre (PROUST, Sodome, 1922, p. 1094). Nattier peindra les princesses du sang en divinités rustiques, presque déshabillées parfois (FAURE, Hist. art, 1921, p. 109).
b) Épouse de prince. Lors des réceptions à la cour ou chez la princesse de Galles, passaient des ladies assises de côté dans des chaises à porteurs (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 525). Pour Grace, c'était tout à la fois une fin et un commencement : la fin de la vie qu'elle avait menée au titre de Grace Kelly, originaire de Philadelphie et reine d'Hollywood; le début d'une existence nouvelle sous celui de « Son Altesse Sérénissime Grace Patricia Grimaldi, princesse de Monaco » (S. BRADFORD, Grace, trad. par H. Seyrès, Paris, Presses de la Renaissance, 1984, p. 216).
2. Souveraine régnant sur un état (principauté). La princesse régnante entra chez sa fille (...). Son Altesse Royale, la princesse régnante de Woerbeck-Burbach, née duchesse de Comorn, ressemblait à une incarnation de l'Almanach de Gotha (GOBINEAU, Pléiades, 1874, p. 118).
B.— P. anal.
1. [Comme dénom.]
a) Vx. Synon. de amante, maîtresse. (Dict. XIXe et XXe s.).
Princesse lointaine.
b) [Appellatif] L'amour s'en est allé, Dieu sait où; — ma princesse (GAUTIER, Prem. poés., 1830-45, p. 165).
c) Arg. Synon. de femme, fille, prostituée :
1. ... leur mère, obligée à la visite sanitaire par la Kommandantur, avait été enlevée et soignait à Tourcoing, chez les « Princesses », une syphilis contractée dans le service armé (...). Quant aux « Princesses », on appelait ainsi les femmes syphilitiques que l'autorité allemande groupait à Tourcoing, dans une grande usine, où elles étaient soignées...
VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 261.
Princesse de l'asphalte. Prostituée qui racole dans la rue (dans l'argot des gens de lettres) (d'apr. DELVAU, 1883). Synon. princesse du trottoir (ibid.).
2. Expr. et loc.
a) En princesse/comme une princesse. Avec magnificence; avec beaucoup d'égards. Être traitée en princesse. Il m'a donné de belles robes, du linge, un châle. Mais c'est que je suis nippée comme une princesse, et je ne porte plus de sabots (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 408).
b) Pop. et fam.
(Aux frais de) la princesse. Sans payer soi-même, (aux frais de) l'administration, l'état, l'entreprise (dans laquelle on travaille). Sifflets des républicains qui ne pardonnent pas à Renan d'être allé en Syrie aux frais de la princesse (MÉRIMÉE, Lettres Viollet-le-Duc, 1865, p. 133).
Faire la/sa princesse; prendre, se donner des airs de princesse. [En parlant d'une femme] Être imbue de soi-même; affecter de grands airs. Quoique son mari n'allouât que cinq cents francs pour la toilette, cette somme est énorme à la campagne (...) aussi la belle régisseuse (...) éclatante et fraîche (...) restée fluette, mignonne (...) se donnait-elle des airs de princesse (BALZAC, Début vie, 1842, p. 396).
P. métaph. Notre Mélancolie est petite-maîtresse. Elle prend des grands airs, elle fait la princesse (GAUTIER, Poés., 1872, p. 214).
II.— Adj. inv., p. anal. [P. réf. à l'élégance, la finesse liées à l'idée de princesse]
A.— ART CULIN.
Amandes princesse. Amandes à coquille tendre et facile à briser. (Dict. XIXe et XXe s.).
Haricots princesse. Variété de haricots mange-tout à cosse très allongée. (Dict. XIXe et XXe s.).
Rem. Amandes princesses s'accorde dans Ac. 1835-1935, LITTRÉ, GUÉRIN 1892, ROB., Pt ROB., Nouv. Lar. ill.; reste inv. ds Lar. 20e-Lar. Lang. fr., Lexis 1975 : amandes princesse. Haricots princesses s'accorde ds Lar. 19e, LITTRÉ, GUÉRIN 1892, ROB., Pt ROB.; reste inv. ds Nouv. Lar. ill.-Lar. Lang. fr., Lexis 1975 : haricots princesse. La tendance la plus récente semble être à l'invariabilité.
(À la) princesse. Manière d'accommoder certains mets, ainsi appelée en raison de la finesse ou de la richesse des articles qui entrent dans ces compositions. Potages, purée de perdreaux chasseur, orge perlé à la princesse (MALLARMÉ, Dern. mode, 1874, p. 787).
B.— COUT. (Robe) princesse. (Robe) constituée d'un assemblage de panneaux taillés d'une seule pièce avec le corsage :
2. C'est en 1873 (...) que Worth, l'ancêtre, Worth le grand, vit reparaître l'une de ses plus fidèles clientes, la princesse de Metternich (...). Il dépouilla son art et créa un long fourreau modelé par des coutures verticales, mais dont chaque tranche était d'une seule venue de l'encolure à l'ourlet. La robe princesse était née...
Combat, 30 oct. 1953, p. 7, col. 6.
Prononc. et Orth. :[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. 1. Ca 1175 « dignité chez les Amazones » (BENOÎT, Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 431); 2. 1320 « fille ou femme de prince » (Le Dit des Patenostres ds Nouv. Rec. de Fabliaux, éd. A. Jubinal, I, 239); 3. 1404-05 « souveraine de quelque État » (CHRISTINE DE PISAN, Trésor de la Cité des Dames, 2, ch. 9 ds DU CANGE, s.v. princeps); d'où expr. fam. a) 1798 faire la princesse « prendre des airs majestueux » (Ac.); b) 1828-29 aux frais de la princesse (VIDOCQ, Mém., t. 3, p. 336); 4. a) 1706 par familiarité se dit à des femmes de condition inférieure (REGNARD, Ménech., II, 6 ds LITTRÉ); b) 1867 arg. princesse de l'asphalte, princesse du trottoir (DELVAU, p. 398). II. Empl. adj. 1. 1670 faculté princesse « faculté qui domine toute les autres » (MOLIÈRE, Monsieur de Pourceaugnac, I, 8); 2. 1835 amandes princesses (Ac.); 3. 1842 haricots princesses (Ac. Compl.); 4. 1874, 4 oct. mode forme princesse (MALLARMÉ, op. cit., p. 749). Dér. de prince; suff. -esse2. Fréq. abs. littér. :6 485. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 8 651, b) 13 868; XXe s. : a) 12 757, b) 5 092. Bbg. QUEM. DDL t. 2, 30.

princesse [pʀɛ̃sɛs] n. f.
ÉTYM. V. 1160; de prince.
1 Fille ou femme d'un prince (I., 2. et 3.), fille d'un souverain. Prince (I., 1.); et aussi altesse, madame, mademoiselle. || La princesse Palatine (cit. 2 et 3). || La princesse de Guermantes (→ Matinée, cit. 4). || Princesse espagnole. Infante. || Princesse hindoue. Maharané, rani.Littér. || La Princesse de Montpensier, la Princesse de Clèves, œuvres de Mme de La Fayette. || La Princesse d'Élide, comédie-ballet de Molière. || La princesse de Babylone, conte de Voltaire.
(Rare). Souveraine régnante, reine.
2 Loc. fam. (XVIIIe). Faire sa princesse, prendre des airs de princesse : être affectée, prétentieuse — ☑ Danseuses belles comme des princesses (→ Étincelle, cit. 13). || Être habillée comme une princesse (→ Nipper, cit. 2).
1 (…) aussi la régisseuse, blonde, éclatante et fraîche, d'environ trente-six ans, restée fluette, mignonne et gentille, malgré ses trois enfants, jouait-elle encore à la jeune fille et se donnait-elle des airs de princesse.
Balzac, Un début dans la vie, Pl., t. I, p. 677.
2 Désormais, Madame se leva à neuf heures comme une princesse, et même elle exigea que la bonne lui montât son déjeuner au lit.
Aragon, les Beaux Quartiers, I, II.
Loc. fig. (1877). Aux frais de la princesse, de l'État, d'une collectivité; par ext., gratuitement. || Il voyage tous frais payés, aux frais de la princesse.
3 On dira ce qu'on voudra, la mobilisation, ça n'a pas que des mauvais côtés. Prenez Léon, il aura fait un voyage en Allemagne aux frais de la princesse (…)
J. Dutourd, Au bon beurre, I, I.
3 Appos. a (1835; n. f., 1735). Se dit d'une garniture de pointes d'asperges et de truffes.On dit aussi à la princesse.
b (1842). || Haricots princesse, à cosse allongée.(1835). || Amandes princesse, à bois tendre.REM. On écrit aussi haricots, amandes princesses.
c Robe princesse : robe ajustée sous la poitrine et large du bas. || « Costume en cheviotte (…) forme princesse devant et à basques derrière » (Mallarmé, la Dernière Mode, 1874, Pl., p. 749).
4 Adj. Vx. || La faculté princesse (Molière) : l'intelligence.

Encyclopédie Universelle. 2012.