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pompon

pompon [ pɔ̃pɔ̃ ] n. m.
• 1556; pompe v. 1480; d'un rad. expressif pomp-, ou du rad. lat. puppa « sein »; cf. poupée, poupon
1Petite boule composée de fils de laine, de soie, servant d'ornement. houppe. Béret à pompon rouge des marins. « sa petite tête sèche toute harnachée de pompons, de nœuds, de grelots d'argent » (A. Daudet). « Les clairons et leurs instruments ornés de pompons rouges » (Mac Orlan). Frange à pompons, dans l'ameublement.
En appos. inv. Se dit de fleurs en boules. Roses pompon. Dahlia pompon.
2Loc. fam. Avoir le pompon : être le premier, l'emporter (souvent iron.). « Je voulais savoir quel était de nous deux le plus ignoble personnage ! mais à toi le pompon » (Flaubert). C'est le pompon ! c'est le comble (cf. C'est le bouquet).
3 (1888) Loc. Vieilli Avoir son pompon : être un peu ivre ( pompette) .

pompon nom masculin (radical expressif pomp-) Touffe serrée de fibres textiles, sorte de houppe arrondie servant d'ornement dans l'ameublement et dans l'habillement. En apposition, désigne une variété de rose, de chrysanthème ou de dahlia à petites fleurs aux nombreux pétales. Accessoire en chardon de laine ou en fil d'or ou d'argent qui, à partir de la Ire République, se plaçait sur le chapeau, le shako, le casque ou le képi. (De laine rouge, il orne toujours le béret des marins.) ● pompon (expressions) nom masculin (radical expressif pomp-) Familier et vieux. Avoir le pompon, l'emporter sur les autres. Familier. C'est le pompon, c'est le comble. ● pompon (homonymes) nom masculin (radical expressif pomp-) pompons forme conjuguée du verbe pomper

pompon
n. m. Houppe ronde de brins de laine, de soie, etc., qui sert d'ornement.

⇒POMPON, subst. masc.
A. —1. Assemblage de fils (de laine ou de soie notamment) en forme de boule, de touffe plus ou moins sphérique, servant d'ornement, en particulier dans le costume et l'ameublement. Synon. houppe. Pompon de laine, de couleur; chapeau à pompons; béret à pompon rouge des marins; pompons, rubans et dentelles. Des mules en tenue de gala, housse de sparterie bleue et blanche, pompons rouges, grelots d'argent (A. DAUDET, Lettres moulin, 1869, p.153). Les rideaux de la salle à manger; feuillages chocolat sur marron clair, bordés de pompons (MAURIAC, Destins, 1928, p.26). V. béret ex. 3:
1. De longs raisonnements ne sont pas nécessaires pour faire comprendre la différence qui existe entre la masse des accessoires militaires —tambours, clairons, canne du tambour-major, pompons, épaulettes —et le drapeau.
Arts et litt., 1936, p.64-9.
Au fig. Ornement de peu de valeur. La langue poétique intermédiaire dans laquelle Jean Polonius se produisit (...) est noble, saine, pure, dégagée des pompons de la vieille mythologie (SAINTE-BEUVE, Portr. contemp., t.3, 1840, p.296). On écrit bien, lorsqu'on exprime une idée ou une sensation par le mot juste. Tout le reste n'est que pompons et falbalas (ZOLA, Romanc. natur., 1881, p.303).
2. P. anal. Ce qui a la forme d'un pompon. Encore deux ou trois jours et les noisettes auront leurs pompons (ERCKM.-CHATR., Ami Fritz, 1864, p.58). Un géranium rouge incline ses pompons pour saluer chaque souffle (ESTAUNIÉ, Vie secrète, 1908, p.55). V. acaule ex. 2.
Rose pompon. Variété de rose à petites fleurs sphériques. Elle avait une robe de safran pâle, relevée par trois bouquets de roses pompon mêlées de verdure (FLAUB., Mme Bovary, t.1, 1857, p.56).
B.Loc. fig.
1. Fam. [Gén. avec une valeur iron.]
Qqn a/tient le pompon; le pompon revient/est (ou un verbe équivalent) à qqn. Quelqu'un l'emporte sur les autres. Le pompon demeure décidément à M. Georges Berry: «Que Dreyfus soit innocent ou coupable, je ne veux pas la révision.» Il a dit ce mot formidable qui doit rester comme l'expression d'un temps (CLEMENCEAU, Iniquité, 1899, p.349):
2. Le manque absolu de tact, c'est la spécialité du normalien, de l'universitaire qui se fait badin et léger, et en cette spécialité de gaffeur pignouf, About avait le pompon!
GONCOURT, Journal, 1889, p.1084.
À lui (moi, toi, etc., qqn) le pompon! Garibaldi a ici de fortes sympathies: «À Garibaldi le pompon!» est l'opinion du troupeau, exprimée par une de ces dames (GONCOURT, Journal, 1860, p.791). Tu es le président de la république des débrouillards; à toi le pompon! (GIONO, Baumugnes, 1929, p.182).
C'est le pompon! ,,C'est le comble`` (CARABELLI, [Lang. fam.], s.d.).
2. Pop., vieilli. Avoir son pompon. Être un peu ivre. Synon. être pompette. J'avais mon pompon En r'venant d'Suresnes (FRANCE 1907).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1556 «houppe de laine, de soie servant d'ornement» (doc., Paris ds B. de la Sté de l'hist. de Paris et de l'Ile-de-France, t.43, 1916, p.52); 1798 «accessoire de l'uniforme militaire» (Pièces de la procédure criminelle tenue contre les accusés de l'affaire d'Orgères [t.3] Seconde division, 1ère section, n° 283: un ponpon militaire, en laine aux trois couleurs); 2. 1826 à moi le pompon «à moi la gloire de premier» (CARMOUCHE ds ESN.); 1858 avoir le pompon «l'emporter» (LARCH., p.658); 1863 pompon «soldat ivrogne» (Fr. DE REIFFENBERG, La Vie de garnison ds RIGAUD, Dict. arg. mod., 1881, p.305); 1888 avoir son pompon «être un peu ivre» (VILLATTE d'apr. FEW t.9, p.142b); 3. 1836 rose pompon (GAUTIER, Nouvelles, 224 ds MAT. Louis-Philippe, p.262). Orig. incertaine. Selon BL.-W.3-5 et FEW t.9, p.143a, le mot serait issu d'un rad. onomat. pomp- exprimant la rondeur, var. de pimp- (v. pimpant). Selon J. Orr ds R. Ling. rom. t.29, 1965, pp.1-14, il serait une var. nasalisée de poupon «tétine», puis «poupée de chiffon», d'où «assemblage de chiffons, pompon», mais cette hyp. est mal fondée historiquement et sémantiquement. Fréq. abs. littér.: 112.

pompon [pɔ̃pɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1556; moy. franç. pompe, v. 1480; d'un rad. expressif pomp-, ou du rad. lat. puppa « sein ». → Poupée, poupon.
1 Petite boule, touffe de laine, de soie, servant d'ornement. Houppe. || Pompons du costume féminin (→ Fil, cit. 2; ganse, cit. 1). || Galon orné de pompons. || Chapeau enjolivé (cit. 2) de pompons de soie. || Bonnet à pompon. || Pompon d'un shako ( Aigrette, par ext.; cocarde), d'un colback…Bonnet à pompon rouge des marins (→ Matelot, cit. 2; et aussi habillement, cit. 7).Pompons des harnachements. || Mules (1. Mule, cit. 1) couvertes de pompons (→ Harnacher, cit. 2; houppe, cit. 2).Pompons décoratifs, dans l'ameublement. || Frange à pompons. || Pompons de laine (→ Diligence, cit. 9).
1 Tu vois, ma bonne amie, que je te tiens parole, et que les bonnets et les pompons ne prennent pas tout mon temps (…)
Laclos, les Liaisons dangereuses, I.
2 (…) le tambour-major en tête et, derrière lui, les clairons et leurs instruments, ornés de pompons rouges (…)
P. Mac Orlan, la Bandera, VI.
Par anal. || Rose pompon : petite variété de rose, à fleur sphérique. || Guirlande (cit. 6) de roses pompon.
2 (1826; par allus. au pompon qui distinguait les compagnies d'élite, selon Wartburg). Avoir le pompon, l'emporter, être le premier (souvent iron.).À moi (toi, lui, etc.) le pompon, la première place.
3 Je voulais savoir quel était de nous deux le plus ignoble personnage ! mais à toi le pompon (…)
Flaubert, Correspondance, 617, fin sept. 1859.
3.1 Je pourrais écrire un article sur la susceptibilité des peuples. Les fils de Romulus auraient sûrement le pompon.
R. Rolland, Deux hommes se rencontrent, p. 179.
3 (1888; par allus. au nez rouge; → Pompette). Vieilli. Avoir son pompon : être un peu ivre.
4 Bientôt, elle posséda Madelon, aux liqueurs, son petit pompon… Madelon éméchée ne se tenait plus très bien.
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 364.
Adj. || Il était un peu pompon. Pompette.
4 (Avec infl. de 2. pompier). Personnage vieux et ridicule.
5 Seulement quelle sera la vie de ma fille entre ces deux vieux pompons ? (Il est question de deux vieilles dames).
Denyse Vautrin, le Tourbillon des jours, t. I, p. 148.
DÉR. Pomponner. — V. Pompette.

Encyclopédie Universelle. 2012.