1. pompier [ pɔ̃pje ] n. m.
• 1750; « fabricant de pompes » 1517; de 2. pompe
1 ♦ Personne appartenant au corps des sapeurs-pompiers, chargée de combattre incendies et sinistres, d'effectuer des opérations de sauvetage présentant un certain danger. « Les escouades de pompiers, roulant et poussant leurs appareils, accoururent de tous côtés » (Villiers). Elle est pompier. Casque, uniforme de pompier. Échelle de pompiers. Avertisseur des voitures de pompiers. ⇒ pin-pon. — Le pompier de service, dans une salle de spectacle. — Fumer comme un pompier.
2 ♦ (1967) Techn. Ouvrier qui assure le fonctionnement des pompes d'évacuation, des pompes à vide.
pompier 2. pompier, ière [ pɔ̃pje, jɛr ] adj. et n.
• 1880; de 1. pompe
♦ Emphatique et prétentieux. Peintre, écrivain pompier. « ça doit faire terriblement pompier » (Maurois). ⇒ 2. ringard. — Spécialt Se dit des peintres ayant traité de manière conventionnelle des sujets artificiels et emphatiques (notamment au XIXe s.). Les pompiers reviennent à la mode.
● pompier nom masculin Art, style, genre pompier. Artiste pompier. ● pompier nom masculin (de pompe) Synonyme de sapeur-pompier. ● pompier (expressions) nom masculin (de pompe) Familier. Fumer comme un pompier, fumer beaucoup. ● pompier (synonymes) nom masculin (de pompe)
Synonymes :
● pompier, pompière
adjectif
(de pompe)
Qui est d'un académisme emphatique et prétentieux : Style pompier.
pompier, ère
adj. Péjor. Conventionnel et emphatique. Un discours pompier.
|| BX-A Qui traite avec recherche et réalisme des sujets conventionnels. Un peintre pompier. Le style pompier.
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pompier
n. m. Homme faisant partie d'un corps organisé pour combattre les incendies et les sinistres.
I.
⇒POMPIER1, subst. masc.
I. A. —Vx. Fabricant, réparateur de pompes. Synon. fontainier. (Ds Ac.).
B. —Cour. Homme qui appartient au corps des sapeurs-pompiers et qui est chargé des secours dans les incendies, les sinistres. Synon. sapeur-pompier, arg. pomp(e)lard (infra rem.). Casque de pompier; échelle, escouade, voiture de pompiers; bal des pompiers; pompier de service (dans une salle de spectacle). Il s'est fait l'ami du corps des pompiers, pour lesquels et à l'occasion du bal qu'ils donnent tous les ans, il a peint un resplendissant transparent (GONCOURT, Journal, 1859, p.576). Tout resplendit dans la chambre, le lustre, le casque de pompier (CLAUDEL, Ours et lune, 1919, 3, p.613). L'automobile rouge des pompiers de New-York et la grande échelle (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p.257).
♦Pop., fam. Fumer comme un pompier. Synon. fumer comme un sapeur. V. fumer1 II B 2 b.
— MAR. Marin-pompier. V. marin.
C. —MINES. Ouvrier chargé de la manoeuvre ou du fonctionnement d'une ou de plusieurs pompes, en particulier des pompes destinées à l'évacuation des eaux dans les mines (d'apr. Mét. 1955).
D. —COUT., subst. Ouvrier, ouvrière chargé(e) des retouches (d'apr. Mots rares 1965).
II. —Argot
A. —Fellation. Synon. pipe (arg.), pomp(e)lard (infra rem.). Faire, se faire faire un pompier (CELLARD-REY 1980).
B. —Vx. Grand buveur, ivrogne (d'apr. LARCHEY, Excentr. lang. fr., 1862, p.256).
REM. Pomp(e)lard, (Pomplard, Pompelard)subst. masc., arg. a) Pompier (supra I B). b) ,,Fellation`` (CAR. Argot 1977).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. 1517 «fabricant de pompes» (doc. ap. S. DE MERVAL, Doc. rel. à la fondation du Havre, p.86); 2. 1750 «homme faisant partie d'un corps organisé pour porter secours en cas d'incendie» (Arrêt du Parlement de Grenoble, 16 avril, art.17 ds BRUNOT t.6, p.363, note 6); 3. 1955 «ouvrier chargé de la manoeuvre ou du fonctionnement d'une ou de plusieurs pompes» (Mét.). Dér. de pompe2; suff. -ier.
II.
⇒POMPIER2, -IÈRE, adj. et subst.
A. —BEAUX-ARTS
1. Adj. et subst. (Peintre et, plus généralement, artiste ou écrivain) qui traite de sujets conventionnels et grandiloquents dans un style académique et prétentieux. Peintre, sculpteur, écrivain pompier. L'artiste pompier n'est pas seulement celui qui coiffe ses héros de casques éclatants, c'est l'artiste prétentieux et vain qui use d'un style ampoulé, d'un style pompeux (J. THUILLIER, Peut-on parler d'une peinture «pompier»? 1984, p.19).
2. Adj. Qui relève de cet art conventionnel et ridiculement emphatique. Genre, style pompier; poème pompier. [Une pièce] fut déclarée horriblement pompier, et rasante (PONCHON, Muse cabaret, 1920, p.273).
— Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Les trois exemples de littérature que vous avez lus cent fois, et que j'appellerai le pompier, le naturaliste et le moral (THIBAUDET, Réflex. litt., 1936, p.153).
B. —Adj. Qui est à la fois démodé, banal et ridiculement emphatique. Le curé de ceux-d'en-haut braille un discours pompier fait de tous les lieux communs patriotiques (BLOY, Journal, 1903, p.170).
Prononc.:[], fém. [-]. Étymol. et Hist. 1880 (Th. DE BANVILLE ds Gil Blas, 12 nov., p.1: genre pompier, style pompier, faire pompier). Orig. obsc. D'apr. Th. DE BANVILLE, loc. cit. (repris dans: BANVILLE, Contes féeriques, Paris, 1882, p.10), les casques portés par les personnages de l'Antiquité sur les tableaux de David et des peintres de son école auraient suggéré aux contemporains l'idée du «pompier qui se déshabille» (cf. p.ex. le vaudeville de F.-A. DUVERT, La Soeur de Jocrisse ([1841], scène 1 ds Théâtre choisi, Paris, G. Charpentier, 1877, t.4, p.4, auquel Th. DE BANVILLE loc. cit. fait allusion: [Jocrisse, regardant une gravure] Passage des Thermopyles! (...) ils se battent tout nus! (...) Ah! non, non, ils ont des casques... c'est peut-être des pompiers qui se couchent); le mot se serait ensuite appliqué aux tableaux manquant d'originalité. Si l'on admet cette hyp., une infl. second. de pompe1 et pompeux est possible. Voir J. THUILLIER, op. cit., en partic. pp.17-19.
STAT. —Pompier1 et 2. Fréq. abs. littér.:268. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 74, b) 420; XXes.: a) 678, b) 442.
DÉR. Pompiérisme, subst. masc. Style, manière des artistes, des écrivains pompiers; p.ext., penchant pour ce qui est pompier; emphase ridicule. Alors que partout sévissait soit le fétichisme du passé, soit le plus coupable amour pour le pompiérisme des artistes français, M. F. collectionnait des Gauguin (LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p.23). — []. — 1re attest. 1888 (VILLATTE d'apr. FEW t.9, p.143b); de pompier2, suff. -isme.
BBG. —QUEM. DDL t.17.
1. pompier [pɔ̃pje] n. m.
ÉTYM. 1517; de 2. pompe.
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1 Vx. Fabricant, réparateur ou marchand de pompes à eau. ⇒ Fontainier.
2 (1750; on disait garde-pompes). Mod. Homme appartenant au corps des sapeurs-pompiers, chargé des secours dans les incendies, ainsi que dans les accidents où le sauvetage est périlleux ou difficile. ⇒ Sapeur-pompier. || Corps de pompiers; escouade de pompiers. || Casque, uniforme de pompier. || Trompes des voitures de pompiers. ⇒ Pin-pon (→ Note, cit. 9). || Extincteurs, lances d'incendie, pompes, motopompes utilisés par les pompiers. || Échelle de pompiers. — Pompier de village (→ Marquer, cit. 24). || Le pompier de service, dans une salle de spectacle. — Pompiers de la marine ou marins-pompiers.
1 Bientôt les escouades de pompiers, roulant et poussant leurs appareils, accoururent de tous côtés, et leurs trompettes, envoyant des cris lugubres, réveillaient en sursaut les citadins de ce quartier populeux.
Villiers de L'Isle-Adam, Contes cruels, « Désir d'être un homme ».
2 Les pompiers d'une petite commune étant des « volontaires », ils s'occupent tout le jour d'autre chose que de pompes. C'est le laitier, le pâtissier, le serrurier, qui, leur travail fini, viendront éteindre l'incendie, s'il ne s'est pas éteint de lui-même.
R. Radiguet, le Diable au corps, p. 18.
♦ ☑ Loc. Fumer comme un pompier (⇒ Sapeur) : fumer beaucoup. — ☑ Loc. prov. C'est le bal (ou comme au bal) des pompiers, ce sont toujours les mêmes qui dansent : les privilèges sont toujours pour les mêmes.
♦ ☑ « Au feu les pompiers ! », exclamation plaisante issue d'une chanson enfantine. — Les Pompiers de Nanterre (chanson).
3 (Mil. XXe). Ouvrier qui assure le fonctionnement des pompes d'évacuation (pompier à l'exhaure, pompier de sondage), des pompes à vide…
4 (1928). Vulg. Fellation. ⇒ Pipe. || Faire, se faire faire un pompier.
3 (…) tiens pour les dix francs la sœurette fais-moi un pompier un beau nœud comme ça t'en baves hein (…)
Tony Duvert, Paysage de fantaisie, p. 86.
➪ tableau Noms de métiers.
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COMP. Marin-pompier, sapeur-pompier.
HOM. 2. Pompier, 3. pompier.
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2. pompier, ière [pɔ̃pje, jɛʀ] adj. et n.
ÉTYM. 1885, in D. D. L.; de 1. pompe; p.-ê. avec infl. de 1. pompier « par allusion aux casques dont ils (les peintres néo-classiques) coiffaient les guerriers grecs et romains » (Réau).
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1 Arts. Emphatique et prétentieux, en parlant du style. || Tableau pompier. || Ce sujet est pompier. — Peintre pompier.
♦ N. m. || Un pompier : un peintre ayant traité de manière conventionnelle, réaliste et minutieuse, des sujets artificiels et emphatiques (notamment au XIXe siècle). || Les pompiers reviennent à la mode.
1 (Degas) étant un jour au café avec des pompiers qu'il connaissait plus ou moins, car il avait des relations dans tous les camps (…)
Valéry, Degas, Danse, Dessin, p. 109.
♦ Le pompier : le style pompier.
2 Démodé, prétentieux et ridicule. ⇒ Ringard (fam.). || Une déclaration pompière (rare au fém.). || Genre, style pompier (en littérature, etc.). || Enlève cette conclusion, ça fait un peu pompier.
2 (…) je sais qu'il est connu, mais je n'ai pas lu deux lignes de lui. Vous croyez que c'est bien ? J'ai l'impression que ça doit faire terriblement pompier.
A. Maurois, les Roses de septembre, I, V.
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DÉR. Pompiérisme.
HOM. 1. Pompier, 3. pompier.
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3. pompier, ière [pɔ̃pje, jɛʀ] n.
ÉTYM. 1856; de 1. pompe.
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♦ Techn. Personne chargée des retouches, chez un tailleur.
Encyclopédie Universelle. 2012.