Akademik

poigne

poigne [ pwaɲ ] n. f.
XIVe; forme fém. de poing
1La force du poing, de la main, pour empoigner, tenir. Avoir de la poigne.
Par ext. La main, le poing. « il lui prit la main, [...] la serra dans sa poigne de fer » (Zola).
2Fig. Énergie, fermeté (pour commander, punir). Un homme, un gouvernement à poigne. autoritaire, musclé. Avoir de la poigne (cf. Une main de fer).

poigne nom féminin (de poing) Force de la main fermée et serrée pour tenir, serrer ou frapper : Avoir une poigne solide. Énergie mise à se faire obéir : Un directeur qui a de la poigne.poigne (expressions) nom féminin (de poing) À poigne, autoritaire : Un gouvernement à poigne.

poigne
n. f.
d1./d Force du poignet, de la main. Avoir une bonne poigne.
d2./d Fig. Autorité, énergie (pour se faire obéir). Avoir de la poigne.

⇒POIGNE, subst. fém.
A. —Force exercée par la main et le poignet pour prendre, serrer un objet. Poigne brutale, énergique, puissante, robuste, rude, solide, vigoureuse. Il saisit le cheval à la bride et d'une poigne dure le maintint tranquille (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p.215):
♦ Un vieux que je verrai toute ma vie, sec, maigre, sans dents, mais avec une poigne de fer, me tenait à la gorge, et me criait en vendéen je ne sais pas quoi...
ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t.2, 1870, p.187.
Avoir de la poigne; avoir une bonne, une forte poigne; poigne d'enfer (v. enfer II B 2). Être capable de prendre, de serrer avec force. Vous avez une bonne poigne, par exemple (DURANTY, Malh. H. Gérard, 1860, p.132). Étienne tirait le soufflet (...) il commence à avoir de la poigne (ZOLA, Assommoir, 1877, p.528).
Au fig. Fermeté, énergie (pour commander, pour diriger ). Comment, sans une poigne de fer, conduire une armée de près de cent hommes (...)? (HUYSMANS, Oblat, t.1, 1903, p.12). La France, faute d'un chef à la poigne solide, courait à sa perte (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p.129).
À poigne. Qui fait preuve de beaucoup de fermeté, d'autoritarisme. Homme à poigne. C'est justement de quoi se préoccupe «l'ancien magistrat» à poigne qui donne une consultation au Figaro. La «pacification sociale» à coups de bottes, voilà l'idéal juridique de ce légiste (CLEMENCEAU, Iniquité, 1899, p.314).
B.Vieilli ou pop. Main. Synon. pogne. Et, levant la chaise qu'il tenait dans sa poigne robuste de matelot, il l'abattit devant lui avec une furie exaspérée (MAUPASS., Contes et nouv., t.2, Ivrogne, 1884, p.934). Il faut savoir saloper les revers lisses... Il faut se laver les poignes d'abord (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p.169).
Prononc. et Orth.:[]. V. poignée, mais encore auj. [] ds le lang. pop. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. V. pogne. Fréq. abs. littér.: 167.

poigne [pwaɲ]; pop. ou vx [pɔɲ] → Pogne, n. f.
ÉTYM. 1774, « vivre par sa poigne », « se nourrir par ses propres efforts », var. puingne (1373) « manche », pougne… aux XIVe-XVe; forme fém. de poing.
1 (1807). La force du poing, de la main, pour empoigner, tenir, serrer, prendre… (et non pour frapper). || Avoir de la poigne, une poigne de fer. || Montrer sa poigne (→ Ouragan, cit. 2).
1 — Comment ! répondit Violette, vous n'avez pas reconnu ce gros Michu ? c'est lui qui s'est jeté sur moi ! j'ai bien senti sa pogne.
Balzac, Une ténébreuse affaire, Pl., t. VII, p. 569.
2 Ce n'est pas que la chirurgie lui fît peur; il vous saignait les gens largement comme des chevaux, et il avait pour l'extraction des dents une poigne d'enfer.
Flaubert, Mme Bovary, I, IX.
3 (…) mais ses mains défaillaient, elle se sentait trop douce, il fallait la poigne d'un homme.
Zola, la Bête humaine, IX.
(1884). La main, le poing (→ Gaillard, cit. 16). || Maintenir d'une poigne tranquille (→ Chien, cit. 21). || Un énorme gourdin (cit. 1) qu'il faisait tourner dans sa poigne solide de campagnard.
4 (…) il lui prit la main, une petite main frêle d'enfant, la serra dans sa poigne de fer, d'une pression continue d'étau, jusqu'à la broyer. C'était sa volonté qu'il lui entrait ainsi dans la chair, avec la douleur.
Zola, la Bête humaine, I.
5 Au même instant, à gauche, à droite, d'autres fantômes surgirent de l'obscurité. Salavin sentit, sur ses bras, se refermer des poignes redoutables. On l'entraînait.
G. Duhamel, Salavin, V, XVII.
2 (1867). Énergie, fermeté (pour punir, réprimer, se faire obéir… → Licence, cit. 11). || Avoir de la poigne (→ Moyenne, cit. 4). Main (une main de fer). || La poigne d'un chef, d'un maître…À poigne : très autoritaire. Musclé. || Un homme, un gouvernement à poigne (→ 2. Coudre, cit. 5; 1. mater, cit. 3).
6 La rigueur de cette répression n'a jamais été égalée (…) loin de nuire à la République, cette sévérité la consolida. Elle apparut comme un régime à poigne, un régime d'autorité (…)
J. Bainville, Hist. de France, XXI, p. 516.

Encyclopédie Universelle. 2012.