pive [ piv ] n. f.
• 1611; du lat. pipa « flûte »
♦ (Suisse) Fruit des conifères. Pives de pin.
● pive nom féminin En Suisse, cône, fruit des conifères.
pive
n. f. (Suisse) Pomme de pin.
I.
⇒PIVE1, subst. fém.
Région. (Doubs, Haute-Savoie, Suisse). Fruit des conifères, en particulier du sapin. Synon. pigne (région.), pomme de pin. Pive de pin. Ils montaient le long des grands fûts droits (...) au haut desquels les «pives» (...) pendaient, lourdes de la graine dont ils étaient friands (PERGAUD, De Goupil, 1910, p.139). À l'entrée d'Anzère, des sapins forment une haie d'honneur, exhibant leurs rangs de «pives» comme de glorieuses décorations (Nouvelliste du Valais, 4 mars 1975).
— Expressions
♦Envoyer qqn aux pives. Envoyer promener quelqu'un. Quel est le diantre qui t'a sauté contre pour que tu tombes comme ça amoureux, à cinquante-six ans et demi, d'une personne qui t'enverra direct aux pives? (B. VALLOTTON, Monsieur Potterat se marie, Lausanne, 1917, p.40).
♦Va, allez aux pives. [S'emploie pour envoyer promener qqn] Eh bien, va aux pives, f... le camp d'ici! (A. CHAPUIS, La Pive et la Grappe, Neuchâtel, 1940, p.40).
Prononc. et Orth.:[pi:v]. Homon. et homogr. pive2 et pive, rem. s.v. pivois. Étymol. et Hist. 1611 «pomme de pin» (COTGR.). Région. fr.-comtois, fr.-prov., lyonn. et de la Suisse romande, issu du lat. pipa «sifflet, flûte», en raison de la ressemblance de la pomme de pin avec le sifflet. Le lat. pipa est lui-même issu, prob. à l'époque impériale et par dér. régr. du lat. pipare «pépier», v. piper. V. FEW t.8, pp.551b-552a et 562b.
II.
⇒PIVE2, subst. fém.
Région. (notamment Centre), vx. Bouvreuil. Et là-dessus il vit une belle pive, que dans d'autres endroits on appelle bouvreuil, et qui frétillait à l'entour de sa tête (SAND, Fr. le Champi, 1848, p.187).
Prononc. et Orth.:[pi:v]. Homon. et homogr. pive1 et pive, rem. s.v. pivois. Étymol. et Hist. 1803 (BOISTE, s.v. pivoine). Mot rare, att. essentiellement en poit., saint. et dans le Centre (v. aussi SAND, loc. cit. et ROLL. Faune t.2, p.167), prob. d'orig. prov. (v. SALERNE, Hist. nat. des oiseaux, Paris, 1767, p.259: Le Bouvreuil s'appelle en Provence une Pive, en Berry une Pivane, en Lorraine un Pion ou une Pione, (...), à Paris Pivoine), encore att. ds MISTRAL sous la forme pivo; dér. régr. de pivoine au sens 2. V. FEW t.7, p.465b.
1. pive [piv] n. m.
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♦ Vx ou régional. Vin.
0 C'est comm' les curés : Des Jean-fesse,
Un tas d'clients qui foutent rien
Que d'licher du pive à la messe;
Ça vaut pas les quat'fers du chien.
A. Bruant, Dans la rue, p. 194.
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HOM. 2. Pive.
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2. pive [piv] n. f.
ÉTYM. Déb. XVIIIe; « cône de sapin », 1611; du lat. pipa « flûte, fifre ».
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♦ Régional (Doubs, Haute-Savoie, Suisse). Cône (des résineux), pigne. || Pives de pin (⇒ Pomme), de sapin.
0 Il grimpait, retardé par les pives rondes qui roulaient sous ses semelles.
Corinna Bille, le Sabot de Vénus, p. 45.
♦ ☑ Loc. fig. Envoyer qqn aux pives, l'envoyer promener (→ Envoyer sur les roses). — ☑ Va aux pives ! (→ Va au diable, va te faire voir, etc.).
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HOM. 1. Pive.
Encyclopédie Universelle. 2012.