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picaro

picaresque [ pikarɛsk ] adj.
• 1835; esp. picaresco, de picaro « aventurier »
Hist. littér. Relatif ou propre aux picaros, aventuriers espagnols (type littéraire du XVIe au XVIIIe s.). Aventures, mœurs picaresques.
Qui met en scène des picaros. Roman picaresque.

picaro
n. m. Aventurier de la tradition littéraire espagnole.

⇒PICARO, subst. masc.
A.Littér. Aventurier espagnol, héros de la littérature picaresque. Les aventures en effet ne lui [Francion, roman de Charles Sorel] manquent pas. Elles se succèdent dans sa vie comme elles se succédaient dans l'orageuse carrière de Guzman et d'Euphorion. Il y déploie la même énergie, le même sang-froid, le même dédain des préjugés que les plus fiers picaros. Il se défend contre les coups du sort avec la même philosophie (A. ADAM, Hist. de la litt. fr. au XVIIes., t.1, 1962, pp.148-149).
B.P. ext., vx. Intrigant sans scrupules. Synon. chevalier d'industrie (v. chevalier1 II B 2), coquin, fripon, vaurien. La plupart des valets de Molière sont des picaros (BESCH. 1845).
Prononc. et Orth.:[]. Plur. des picaros. Étymol. et Hist. [1665, cité comme mot esp. (A. DE BRUNEL, Voyage d'Espagne, p.132)]; 1724 [éd.] (LE SAGE, Gil Blas, éd. 1715-35, t.3, livre 8, chap.2, p.177: Monsieur de Santillane, [...] vous avez été tant soi peu Picaro). Mot esp. qui signifie «individu vil, méprisable et de mauvaise vie» (ca 1545, COR.-PASC.; déjà pcaro de cozina «marmiton» en 1525, ibid.) et qui s'applique particulièrement, dans la litt. esp. du XVIes., à un personnage effronté, espiègle, bouffon et de mauvaise vie (v. COR.-PASC. et AL.). D'orig. incert., pcaro est peut-être dér. de picar, proprement «piquer» (d'un type pikkare, v. piquer), à cause des nombreuses fonctions exercées par les picaros. Voir COR.-PASC. t.4, pp.519-524 et FEW t.8, p.470a et 471b, note 26. Bbg. POHL (J.) Contribution à l'hist. de qq. mots Arch. St. n. Spr. 1969, t.205, p.370. —SCHMIDT § 593, 600.

picaro [pikaʀo] n. m.
ÉTYM. Mil. XVIIIe; mot espagnol.
Didact. (hist.). Aventurier espagnol, héros principal de la littérature dite « picaresque ».Par ext., vx. Tout intrigant sans scrupules. Fripon.
0 Le picaro ou coquin a, lui aussi, le sens épique, mais il l'emploie à narrer sa lutte quotidienne contre la faim et la souffrance physique (…) rien d'étonnant à voir le picaro prendre devant la mort une attitude désinvolte (…) Le picaro, sans rien craindre et sans rien désirer, n'y voit que le terme d'un combat incessant (…) Ce n'est pas lui qui portera son cœur en écharpe : l'amour idéal ne l'inquiétera pas. La faim va le hanter plutôt (…) Dans cette quête vulgaire (…) le coquin apportera souvent de la gaîté (…) Mais son rire résonnera à travers les âges avec un accent particulier qui n'exprimera souvent que la fantaisie outrancière du désespoir.
Jean Camp, la Littérature espagnole, p. 46-47.
DÉR. (Du même rad.) Picaresque.

Encyclopédie Universelle. 2012.