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persuasion

persuasion [ pɛrsɥazjɔ̃ ] n. f.
• 1315; lat. persuasio
1Action de persuader. Il vaut mieux agir par la persuasion que par la force. Cet orateur a un grand pouvoir de persuasion. (Sujet chose) Dans un livre, la beauté « agit par persuasion, comme le charme d'une voix [...] , elle ne contraint pas, elle incline sans qu'on s'en doute » (Sartre).
2(1549) Fait d'être persuadé. assurance, conviction, croyance. « rien n'éloigne plus sûrement l'amour que la persuasion de ne le pouvoir inspirer » (F. Mauriac).
⊗ CONTR. Force; dissuasion. Doute.

persuasion nom féminin (latin persuasio, -onis) Action de persuader : Essayer la persuasion plutôt que la force. Fait d'être persuadé : Sa persuasion était totale.persuasion (citations) nom féminin (latin persuasio, -onis) Paul Claudel Villeneuve-sur-Fère, Aisne, 1868-Paris 1955 Il y a des gens qui ne sont point persuasifs mais contagieux. Journal Gallimard Paul Claudel Villeneuve-sur-Fère, Aisne, 1868-Paris 1955 Il est plus laborieux de conduire les hommes par la persuasion que par le fer. La Ville (2e version), I, Lambert Mercure de Francepersuasion (synonymes) nom féminin (latin persuasio, -onis) Fait d'être persuadé
Synonymes :
- certitude
- conviction
- croyance

persuasion
n. f.
d1./d Action de persuader. Obtenir par la persuasion.
d2./d Don de persuader. Manquer de persuasion.
d3./d Fait d'être persuadé; conviction.

⇒PERSUASION, subst. fém.
A. —Action et fait de persuader. Don, force, moyen, puissance de persuasion.
1. [Persuasion (de qqn.)] Si le génie de la persuasion suffisait à convaincre, les explications de M. le ministre des cultes m'auraient touché (BARRÈS, Cahiers, t.5, 1906, p.85). Ce pouvoir de persuasion dont il avait maintes fois saisi l'effet chez ses camarades (ROY, Bonheur occas., 1945, p.389). V. persuasif ex. 2:
1. Mais, après cela, je dis à mes confrères que le meilleur pour nous était de rester calmes en public, de mettre le bon droit de notre côté, d'agir par la persuasion s'il était possible, et de laisser le peuple faire ses réflexions.
ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t.1, 1870, p.223.
2. [Persuasion (de qqc.)] Christine demanda, avec la puissance de persuasion des larmes: —Le docteur t'a confié quelque chose de spécial? (MALÈGUE, Augustin, t.2, 1933, p.224). Je suis sûr que vous auriez admiré l'exactitude de mon ton, la justesse de mon émotion, la persuasion et la chaleur, l'indignation maîtrisée de mes plaidoiries (CAMUS, Chute, 1956, p.1482).
B.Littér. ou vieilli. Fait d'être persuadé; état de celui qui est persuadé. Synon. conviction, croyance. Douce, ferme, intime persuasion. Dans un heureux pays où l'on écrit avec la persuasion que le secret des lettres n'est jamais respecté (TOCQUEVILLE, Corresp. [avec Gobineau], 1858, p.295). Ce sentiment agréable de porter la persuasion chez ses auditeurs (ROY, Bonheur occas., 1945, p.364):
2. ... mais à peine me fus-je étendu sur mon lit avec la persuasion d'une mort immédiate, que j'éprouvai dans tout mon être une sorte de calme plein de langueur.
REYBAUD, J. Paturot, 1842, p.142.
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. a) 1315 (nov.?) «affirmation prononcée avec l'intention de convaincre» (Requête de Mahaut d'Artois au Roi contre les Alliés ds le mouvement de 1314 et les chartes provinciales de 1315 ds Pièces justificatives, XXII ds Bibl. de la Fac. des Lettres de Paris, XXIX, p.211); b) 1370-72 «action de persuader» (N. ORESME, Ethiques, éd. A. D. Menut, livre III, XI, 49c, note 9, p.197); 2. 1575 «état de celui qui est persuadé; opinion, croyance» ici «croyance religieuse» (THEVET, Cosmogr., III, 12 ds HUG.); 3. début XVIIes. (en parlant de chose) «capacité de provoquer la conviction» (MALHERBES, Lettres, Paris, 1645, Livre I, lettre 11, p.161, à Mme la Marquise de Montlort). Empr. au lat. class. persuasio «action de persuader; croyance» formé sur le supin persuasum de persuadere, v. persuader. Fréq. abs. littér.: 374. Fréq. rel. littér.: XIXes.: a) 647, b) 365; XXes.: a) 431, b) 582.

persuasion [pɛʀsɥazjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1315; lat. persuado; de persuasum, supin de persuadere. → Persuader.
1 Action, fait de persuader (qqn). || La persuasion de qqn par qqn. || User de son influence sur quelqu'un pour agir par persuasion. || Il vaut mieux agir par la persuasion que par la force (→ le prov. On prend les hommes par les paroles et les bêtes par les cornes). || Obtenir la pacification (cit. 1) d'un pays par la persuasion. || La force de persuasion de son style. || Renoncer aux effets de persuasion facile (cit. 14).fam. Bourrage de crâne. — Capacité de persuader. || La persuasion de qqn.
1 Le métaphysicien vous fera une démonstration simple qui ne va qu'à la spéculation : l'orateur y ajoutera tout ce qui peut exciter en vous des sentiments et vous faire aimer la vérité prouvée; c'est ce qu'on appelle persuasion (…) Cicéron a eu raison de dire qu'il ne fallait jamais séparer la philosophie de l'éloquence, car le talent de persuader sans science et sans sagesse est pernicieux; et la sagesse, sans art de persuader, n'est point capable de gagner les hommes (…) La persuasion a donc au-dessus de la simple conviction, que non seulement elle fait voir la vérité, mais qu'elle la dépeint aimable et qu'elle émeut les hommes en sa faveur.
Fénelon, Dialogue sur l'éloquence, II.
2 La psychologie fine et sûre est au premier rang des moyens de persuasion. On est porté à céder à qui vous pénètre et à obéir à qui vous connaît.
Émile Faguet, Études littéraires, XVIIe s., Bossuet, p. 417.
3 La musique de la phrase (…) j'y attache aujourd'hui moins de prix qu'à sa netteté, son exactitude et cette force de persuasion compagne de son animation profonde.
Gide, Journal, 28 juil. 1931.
4 (…) dans un livre elle (la beauté) se cache, elle agit par persuasion comme le charme d'une voix ou d'un visage, elle ne contraint pas, elle incline sans qu'on s'en doute et l'on croit céder aux arguments quand on est sollicité par un charme qu'on ne voit pas.
Sartre, Situations II, p. 75.
2 (1549). Fait d'être persuadé; état de celui qui est persuadé. Assurance, conviction, croyance (→ aussi Confiance). || Cette persuasion vive de leur religion qui se trouve parmi les musulmans (cit. 3).(Avec que). || Une certaine persuasion qu'il y a un enfer (cit. 7).
5 (…) la persuasion où j'étais que le gouvernement de France, sans peut-être me voir de fort bon œil, se ferait un honneur, sinon de me protéger, au moins de me laisser tranquille.
Rousseau, les Confessions, IX.
6 (…) rien n'éloigne plus sûrement l'amour que la persuasion de ne le pouvoir inspirer.
F. Mauriac, le Jeune Homme, p. 67.
CONTR. Dissuasion, doute.

Encyclopédie Universelle. 2012.