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persifler

persifler [ pɛrsifle ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1735; de per- et siffler
Littér. Tourner (qqn) en ridicule en employant un ton de plaisanterie ironique ou en feignant de le louer, de lui témoigner de la sympathie, de l'intérêt. se moquer, railler. « C'est de l'usage de tout dire sur le même ton qu'est venu celui de persifler les gens sans qu'ils le sentent » (Rousseau). On écrirait mieux persiffler.

persifler verbe transitif (de siffler) Tourner quelqu'un en ridicule par des compliments ironiques, se moquer de lui. ● persifler (difficultés) verbe transitif (de siffler) Orthographe Un seul f, contrairement à siffler ; de même pour persiflage et persifleur.

persifler
v. tr. Tourner en ridicule sur le ton de la moquerie ou de l'ironie.

⇒PERSIFLER, verbe trans.
A. —Tourner quelqu'un en ridicule tout en le louant, en lui témoignant de l'intérêt ou en lui manifestant de la sympathie mais avec une feinte aménité. Synon. se moquer, railler, mettre en boîte (fam.). Il a cruellement persiflé cet homme (Ac. 1935):
♦ Les femmes s'ennuient extraordinairement d'être délaissées dans les salons; elles aiment encore mieux être persiflées. En tas et sur plusieurs rangs, elles bâillent décemment sous l'éventail, emprisonnées par une muraille de robes qu'il faudrait franchir.
TAINE, Notes Paris, 1867, p.7.
Empl. pronom. réfl. Jean-Jacques promet aux lecteurs ce que promet tout nouvel auteur, et, sous couleur de se persifler lui-même, se présente à eux comme celui-là même qu'ils espèrent depuis toujours (GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1948, p.233).
♦[Dans un discours dir.] Elle persifla: «Tu as raison de vivre caché; tu n'es pas brillant» (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p.267).
[P. méton., le compl. d'obj. désigne une attitude, un discours ou un écrit] Quelqu'un publia une généalogie dans laquelle on rattachait sa famille à d'anciens rois du nord; Napoléon fit persifler cet essai de la flatterie dans un papier public (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.69). Leurs pères étaient de la vieille génération israélite, laborieuse et tenace (...) ils persiflaient les préjugés familiaux et cette manie de fourmis économes et fouisseuses; ils jouaient aux artistes (ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907, p.416).
P. métaph. Ensemble ils coururent, chantant ainsi par le chemin de gazon nouveau (...). Elle le tenait à la main; elle sautait fort dans ses jupes d'organdi brodé de rouge. Ils étaient deux ivresses printanières que persiflaient les moqueries des oiseaux dans les arbres (ADAM, Enf. Aust., 1902, p.102).
B.Empl. abs. Parler avec ironie, se moquer. On ne sait que penser de tout ce qu'il dit, il persifle sans cesse (Ac. 1935). Nicolas, lui, est fier. Quelle fierté, ah! C'est bien ton fils. Eh bien, il n'a pas pu supporter les railleries. Et, de son côté, il a persiflé (CAMUS, Possédés, 1959, 1re part., 2e tabl., p.945).
Prononc. et Orth.:[], (il) persifle []. Att. ds Ac. dep.1762. Étymol. et Hist.1. 1745 «se moquer de quelqu'un par des paroles ironiques» (Abbé LE BLANC, Lettres d'un français, III, 376 ds Fonds BARBIER); 1776 «se moquer de quelque chose» (J.-J. ROUSSEAU, Dialogues, p.300: et c'est sur ce raisonnement qu'ils ont persiflé sa déclaration); 2. 1748 «parler avec ironie» (D. DIDEROT, Les bijoux indiscrets, p.217: je lorgnai, je pirouettai, je persiflai comme un autre); 1772 société persiflante (J. MONNET, Suppl. au Roman Comique, II, 126 ds Fonds BARBIER). Dér. de siffler; préf. lat. per- à valeur intensive. Fréq. abs. littér.:42. Bbg. GOHIN 1903, p.289.

persifler [pɛʀsifle] v. tr.
ÉTYM. 1735; du lat. per-, et de siffler.
Littér. ou style soutenu. Tourner en ridicule (qqn) en lui parlant ironiquement ou en feignant de le louer, de lui témoigner de la sympathie, de l'intérêt. Bafouer (cit. 4), moquer (se), railler. || Quand j'ai à me plaindre de quelqu'un, je ne le persifle pas; je fais mieux; je me venge (→ Manière, cit. 15).Absolt. || « On ne sait que penser de tout ce qu'il dit, il persifle sans cesse » (Académie).(Compl. n. de chose). || Ils persiflaient les préjugés familiaux (→ Économe, cit. 4).
1 C'est de l'usage de tout dire sur le même ton qu'est venu celui de persifler les gens sans qu'ils le sentent.
Rousseau, Émile, I.
2 S'il n'était pas un homme estimable, on aurait peur d'un genre de supériorité qui s'élève au-dessus de tout, dégrade et relève, attendrit et persifle, affirme et doute alternativement, et toujours avec le même succès.
Mme de Staël, De l'Allemagne, II, VII.
3 (…) il persiflait cruellement ses projets (d'un jeune homme), ses espoirs de succès, comme s'il eût voulu se persifler lui-même puisqu'il se retrouvait en lui. Il s'acharnait froidement à détruire sa foi dans la vie, sa foi dans l'art, sa foi en soi.
R. Rolland, Jean-Christophe, La révolte, III, p. 547.
Pron. (Vieilli). || Se persifler : se moquer de soi-même.
DÉR. Persiflage, persifleur.

Encyclopédie Universelle. 2012.