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paumer

paumer [ pome ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1460 arg. « prendre »; v. 1290 « toucher de la main »; de paume
1(1664) Arg. anc. Donner un coup à. Loc. Paumer la gueule à qqn. (1837) Se faire paumer : se faire prendre (cf. fam. Se faire coincer, pincer).
2(1827) Fam. Perdre. J'ai paumé le fric. Il a tout paumé au casino. Pronom. Se perdre. Il s'est paumé en route.
⊗ HOM. poss. Pommé, pommer.

paumer verbe transitif (de paume) Populaire Perdre, égarer : Il a paumé son portefeuille.paumer (expressions) verbe transitif (de paume) Populaire Se faire paumer, se faire arrêter, se faire prendre. ● paumer (homonymes) verbe transitif (de paume) Populaire paumé adjectif paumé nom pommé adjectif pommer verbepaumer verbe intransitif Populaire. Perdre à un jeu, à une compétition, etc. : Si tu paumes, c'est toi qui paieras le restaurant.paumer (homonymes) verbe intransitif paumé adjectif paumé nom pommé adjectif pommer verbe

⇒PAUMER, verbe trans.
Arg. et pop.
A. —1. Vx. Donner un, des coup(s); frapper. Paumer la gueule. Pour t'apprendre à qui tu parles, je te veux paumer la gueule! (E. PÉROCHON, Milon, 1936 ds P. RÉZEAU, Notes sur le lexique d'E. Pérochon ds R. Ling. rom. t.42 1978, p.113).
Recevoir (un coup). Il y a aussi un papa Maubrun en acier chromé dans la Salle des Gardes (...). Vous verrez le trou dans son armure. Il a dû paumer un drôle de coup (M. DE SAINT-PIERRE, Les Aristocrates, 1954 ds ROB.).
2. Attraper, prendre sur le fait, arrêter. La garde est arrivée, on nous a paumé[s] tous les deux (VIDOCQ, Mém., t.3, 1828-29, p.110). Dis donc, vieux, moi, ton salut, je m'en fous, mais il y a le commandant, là derrière, qui vient d'en paumer trois et de prendre leurs noms!... (VERCEL, Cap.Conan, 1934, p.45).
Paumer marron. V. marron3.
B. —Perdre (quelque chose). Paumer son temps. Le radin paume tout, en voulant trop palper (MARCUS, Quinze fables, 1947, p.10). C'était un Espagnol, amoché des gambilles Paumant son raisiné (STOLLÉ, Douze récits hist., 1947, p.7). Je pouvais bien me permettre encore de paumer une brique dans ce parcours idiot (SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p.77).
Se faire paumer:
♦ Pour séduire les filles, pour épater les bleus, on parlait fort, on crânait, et lorsqu'on croisait les hommes d'un régiment relevé qui descendait au repos, on les regardait de haut, un peu gouailleurs. —C'est bon qu'à se faire paumer les tranchées que les autres prennent... —Aie pas peur, tu ne la gagneras pas, la croix de bois!
DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p.182.
En partic. Perdre au jeu. J'ai floué au brême, et j'ai paumé du pognon. [=] J'ai joué aux cartes, et j'ai perdu de l'argent (Dict. compl. arg., 1844, p.41). —Rodolphe m'assure que vous jouez Peau-de-Pou dans la troisième, dit le Tonton. —Exact. —Folie! s'exclame le Tonton. Folie! deux thunes de paumées! sans phrases! —Deux, vous voulez dire vingt (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p.67).
Empl. pronom. Se perdre, se fourvoyer. Le chauffeur (...) démarra. César se retourna (...) il eut le temps de bigler [par la vitre arrière] une silhouette élégante qui se paumait dans l'obscurité (LE BRETON, Rififi, 1953, p.84).
Prononc. et Orth.:[pome], (il) paume [po:m]. Att. ds Ac. 1762-1878. Étymol. et Hist.1. Ca 1290 «toucher de la main le livre saint en guise de jurement» (BRITTON, Lois d'Angl., éd. F. M. Nichols, 1, p.347); 2. 1394 part. passé paumé «se dit du bois d'un cerf en forme d'une paume de main» (HARDOUIN, Trésor de vénerie, 1693); 3. 1489 «perdre» (VILLON, Ballades en jargon, éd. A. Lanly, IX, 16 et 24); 4. 1649 pomer la gueule (à qqn) «donner un coup, frapper» (Troisième partie de l'agréable conférence de deux paisans, 4 ds QUEM. DDL t.19); 1664 paumer la gueule (Th. CORNEILLE, Baron d'Albikrac, I, 3 ds LITTRÉ); 5. 1815 part. passé paumée marron «prise sur le fait» (ds ESN.); 6. 1883 se paumer «s'égarer» (LARCHEY, Dict. hist. arg., 2e Suppl., p.116); 7. 1899 part. passé subst. une paumée «une fille perdue» (ds ESN.); 1947 un bled paumé «isolé, perdu» (STOLLÉ, op. cit., p.3). Dér. de paume; dés. -er. Fréq. abs. littér.:20. Bbg. CHAUTARD Vie étrange Arg. 1931, p.528. —QUEM. DDL t.7, 19. —SAIN. Arg. 1972 [1907] p.129.

paumer [pome] v. tr.
ÉTYM. Palmeier « manier, brandir », XIIe (→ Paumoyer); « prendre », argot, XVe (Cf. Villon, le Jargon et Jobelin, IX : Puis dit un gueux : « J'ai paumé deux florins »); de paume.
1 (1649, pomer la gueule [à qqn], in D. D. L.). Argot anc. Donner un coup, frapper. || Paumer qqn. — ☑ Loc. Paumer la gueule à qqn (Th. Corneille, in Littré). Casser.
2 (1837, Vidocq). Mod. Argot puis fam. Arrêter (un coupable).
1 Dis donc, vieux, moi, ton salut, je m'en fous, mais il y a le commandant, là derrière, qui vient d'en paumer trois et de prendre leurs noms ! (…)
Roger Vercel, Capitaine Conan, p. 45.
Se faire paumer : se faire prendre (→ fam. Se faire avoir, chauffer, coincer, posséder).
2 C'est le genre de benêt qui se fera paumer un jour par une rousse pétroleuse, ou une entraîneuse entre deux âges. Elles sauront le faire valser malgré lui.
Benoîte et Flora Groult, Journal à quatre mains, p. 181.
3 (1827). Fam. Perdre. || J'ai paumé le fric.Pron. Se perdre. || Il s'est paumé en route. Paumé.Intrans. || On a paumé : on a perdu.
3 Les artilleurs de la Garde se sont paumés en route, comme nous (…) répondit un gendarme.
W. de Bazelaire, l'Or de la Bérézina, p. 38.
4 Dans l'état où sont les pistes, je vous parie que les automitrailleuses resteront en carafe. Les GMC aussi. Ils se paumeront tous dans le ravin des Oiseaux.
Cecil Saint-Laurent, les Passagers pour Alger, p. 306.
5 Tu as tous les détails sur le bifton, je pense n'avoir rien oublié. Le paume pas, surtout.
A. Sarrazin, la Cavale, p. 328.
4 Fam. Recevoir, attraper (un coup).Absolt, vx. Recevoir un coup, et, par ext., se faire punir, réprimander.
6 Il y a aussi un papa Maubrun en acier chromé dans la Salle des Gardes. Ça vous intéresse ? Vous verrez le trou dans son armure. Il a dû paumer un drôle de coup (…)
Michel de Saint-Pierre, les Aristocrates, XIII.
DÉR. Paumé.

Encyclopédie Universelle. 2012.