pasticher [ pastiʃe ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1844; de pastiche
♦ Imiter la manière, le style de. « Il avait une aptitude merveilleuse à pasticher Hugo, Balzac, de Musset, et parfois même il continuait un article commencé par nous de façon à nous tromper nous-même » (Gautier). — Pasticher la manière d'un écrivain, d'un peintre.
● pasticher verbe transitif Imiter la manière, le style d'un écrivain, d'un artiste. ● pasticher (synonymes) verbe transitif Imiter la manière, le style d'un écrivain, d'un artiste.
Synonymes :
- copier
- démarquer
- parodier
pasticher
v. tr. Faire un pastiche de.
⇒PASTICHER, verbe trans.
A. —Imiter la manière, le style d'un artiste ou d'un écrivain. Synon. contrefaire, copier, plagier. Je crois que le meilleur moyen de se débarrasser du désir de pasticher quelqu'un qu'on admire, c'est de le connaître à fond (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1905, p.101). Pour avoir un tel succès l'artiste avait sans doute pastiché des fables de La Fontaine (PROUST, Temps retr., 1922, p.1002).
B. —Absol. Pratiquer le pastiche; faire un pastiche. Les livres seuls, et non le monde dans sa crudité, pouvaient me fournir des modèles; je pastichai (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p.54).
Prononc. et Orth.:[], (il) pastiche [-]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1845 (BAUDEL., Salon, p.61). Dér. de pastiche; dés. -er. Fréq. abs. littér.:13.
DÉR. 1. Pasticherie, subst. fém., péj. Ouvrage d'imitation. Je finirais, (...) si je devais encore parcourir deux salles bondées de tableaux semblables à ceux-là, par éprouver une admiration déraisonnable pour l'oeuvre de M. Puvis de Chavannes! Il est certain qu'en face de ces ennuyeuses pasticheries, l'Enfant prodigue et les Jeunes filles au bord de la mer sont de vraies merveilles (HUYSMANS, Art mod., 1883, p.18). — []. — 1re attest. 1879 (ID., Salon de 1879 ds Art mod., loc. cit.); de pasticher, suff. -erie. 2. Pasticheur, subst. masc. a) Auteur de pastiches. Synon. copiste. Le pasticheur, lui, copie bêtement les moyens (vers libres ou classiques, pointillé, etc.) (CLAUDEL, Corresp. [avec Gide], 1903, p.47). b) Péj. Artiste ou écrivain dépourvu d'originalité; imitateur. Le nervosisme est un pasticheur de génie. Il n'y a pas de maladie qu'il ne contrefasse à merveille (PROUST, Guermantes 1, 1920, p.305). Si un écrivain de talent avait juré de composer un «à la manière de Corneille...», il aurait sans doute écrit Pompée (...). On n'y retrouve aucun de ces coups de génie, aucune de ces surprises qui distinguent toujours le créateur de son pasticheur (BRASILLACH, Corneille, 1938, p.235). — [], fém. [-ø:z]. — 1re attest. 1860 (GONCOURT, Journal, 8 sept., p.801); de pasticher, suff. -eur2. — Fréq. abs. littér.: 14.
BBG. —DARM. 1877, p.119.
pasticher [pastiʃe] v. tr.
ÉTYM. 1844; de pastiche.
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♦ Imiter la manière, le style de. || Pasticher un écrivain, son style. ⇒ Contrefaire, copier.
1 Il avait une aptitude merveilleuse à pasticher Hugo, Balzac, de Musset, et parfois même il continuait un article commencé par nous de façon à nous tromper nous-même.
Th. Gautier, Portraits contemporains, « Louis de Cormenin ».
2 Il advient qu'un style soit pastiché dans son ensemble; et même moins qu'un style : un goût d'époque, l'orfèvrerie du style florentin, la tapisserie du vénitien, l'expressionnisme du gothique allemand finissant, la couleur claire des impressionnistes, la géométrie du cubisme.
Malraux, les Voix du silence, p. 313.
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DÉR. Pastichage.
Encyclopédie Universelle. 2012.