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papillonner

papillonner [ papijɔne ] v. intr. <conjug. : 1>
• 1348 « palpiter »; de papillon
1S'agiter comme des ailes de papillon.
2(1608) Aller d'une personne, d'une chose à une autre sans nécessité. folâtrer, virevolter, voltiger . « elle allait et revenait, elle papillonnait en chantant » (Balzac).
Passer d'un sujet à l'autre, sans rien approfondir. s'éparpiller.

papillonner verbe intransitif (de papillon) Aller d'un objet, d'une personne à l'autre, sans s'arrêter longtemps. Tourner autour des femmes. S'intéresser de façon superficielle à une quantité de choses : Papillonner au gré de la mode d'un sujet à l'autre.papillonner (synonymes) verbe intransitif (de papillon) Aller d'un objet, d'une personne à l'autre, sans s'arrêter longtemps.
Synonymes :
- batifoler
- folâtrer
- voltiger

papillonner
v. intr.
d1./d Battre à la manière des ailes de papillon. Paupières qui papillonnent.
d2./d Aller d'une chose, d'une personne à une autre sans s'arrêter à aucune.
|| Spécial. Se montrer inconstant, volage.

⇒PAPILLONNER, verbe intrans.
A. —1. Palpiter, s'agiter rapidement comme des ailes de papillon. Synon. battre, papilloter. Les mots de carrière superbe, de bel avenir, de premier pas brillant, papillonnaient devant ses yeux et lui faisaient mal à la tête (STENDHAL, L. Leuwen, t.2, 1835, p.289). Y en avait-il, juste ciel! de ces soutanes? Un essaim de blancs surplis, papillonnant au vent du Nord (VERLAINE, OEuvres compl., t.4, Mém. veuf, 1886, p.228). Je vois des images au plafond. Des ronds de lumière d'abord, puis des croix. Ça papillonne (SARTRE, Nausée, 1938, p.50).
2. Aller d'une personne à une autre, d'un objet à un autre, sans s'arrêter, et sans nécessité. Synon. folâtrer, virevolter. Luc papillonne d'un groupe à l'autre (H. BAZIN, Lève-toi, 1952, p.67). M. d'Andilly, mondain et dévot, papillonne de la cour aux ruelles, et des ruelles ici (MONTHERL., Port-Royal, 1954, p.982):
♦ M. Tringle, complètement fou (...) se précipite dans la rue (...). Papillonnant de borne en borne, il enlève l'écriteau de la sage-femme, les panonceaux d'or du notaire.
COURTELINE, Conv. Alceste, M. Tringle, 1926, II, p.158.
En partic. Faire une cour badine à une ou à plusieurs femmes, se montrer volage. Synon. badiner, folâtrer. M. de Grézicourt s'est levé et va papillonner autour des dames (KOCK, Ficheclaque, 1867, p.260). Antoinette (...) regardait son mari papillonner autour de la petite marquise (GYP, Pas jalouse, 1893, p.208). La comtesse: (...) je ne me suis jamais mêlée de vos affaires de coeur. Ne papillonnez pas trop autour d'elle, tout de même (ANOUILH, Répét., 1950, I, p.25).
B. —Passer d'un sujet à l'autre sans se concentrer, sans rien approfondir. Synon. s'éparpiller. Tel petit journaliste qui, après avoir, en zone libre, papillonné de feuille en feuille, hésite un peu, flaire longuement le vent, se décide juste à temps pour collaborer aux derniers numéros d'un journal clandestin (MAURIAC, Bâillon dén., 1945, p.422).
C.Spécialement
1. NAV. Imprimer un mouvement de papillonnage à une drague. On fait fonctionner la chaîne dragueuse d'après le remplissage des godets (...) on papillonne au moyen des chaînes latérales, d'abord dans un sens puis dans l'autre (BOURDE, Trav. publ., 1929, p.237).
2. Arg. Voler du linge dans les voitures des blanchisseurs. (Ds ESN. 1966).
Prononc. et Orth.:[], (il) papillonne [-]. Ac. 1762: papillonner, 1798: -n-; dep. 1835: -nn-. Étymol. et Hist.1. 1349 «palpiter» (Songe vert, 1313 ds T.-L.: Son douz ueil Qui un poi papillonera); de nouv. 1803 «battre des ailes» (KRÜDENER, Valérie, p.195: les alouettes papillonnaient sur ma tête); 2. [1608 «aller d'une personne à une autre sans se fixer» (Requête d'une marchande de la Halle à Marie de Médicis ds Journal des débats, 17 juill. 1876, p.3, col. 2 d'apr. LITTRÉ Suppl.)]; a) 1727 «id.» (L. BOISSY, Le Français à Londres, p.29: je suis sémillant, je badine, je folâtre, je papillonne, je voltige de l'une à l'autre, je les [dames] amuse toutes); b) 1936 [éd.] «passer d'un sujet à l'autre, sans rien approfondir» (ROMAINS, Hommes bonne vol., t.12, chap.2, p.29); 3. a) 1836 arg. (VIDOCQ, Voleurs, t.2, p.4); b) 1929 nav. (BOURDE, loc. cit.). Dér. de papillon; dés. -er. Au sens 3, papillonner est dér. de papillon «voiture de blanchisseur» (1821, ANSIAUME, Arg. bagne Brest, f° 12 v°, § 323). Fréq. abs. littér.:46.
DÉR. 1. Papillonneur, -euse, adj. et subst. masc. a) Adj., rare. Qui papillonne, qui palpite. Jupe où jasent des nids de volants imperlés, Rubans papillonneurs et boutons ciselés (ROLLINAT, Névroses, 1883, p.63). b) Subst. masc., arg. Celui qui vole du linge dans les voitures de blanchisseurs. Le Papillonneur, ayant observé les ballots de linge du blanchisseur, demande à l'enfant gardien de la voiture ceux marqués de tels signes (...). [L'enfant] laisse le Papillonneur enlever ce qui lui convient (VIDOCQ, Voleurs, t.2, 1836, p.4). [], fém [-ø:z] 1res attest. a)subst., arg. 1836 id.; b) adj. «qui papillonne» 1883 (ROLLINAT, loc. cit.); de papillonner, suff. -eur2. 2. Papillonnement, subst. masc. a)Agitation rapide, battement (comme celui des ailes de papillon). Synon. papillotement. De grandes chauves-souris passaient au-dessus d'eux sans bruit: leur vol soyeux semblait un papillonnement rapide d'étoffe noire (LOTI, Spahi, 1881, p.124). La neige descendait maintenant en flocons serrés; elle dégringolait du ciel gris, faisait un papillonnement blanc devant l'immense bande sombre qui était la lisière de la forêt (HÉMON, M. Chapdelaine, 1916, p.188). b) Action de papillonner, de passer d'un sujet à l'autre, de ne pas savoir se fixer. L'intuition intellectuelle synthétique est une forme d'intelligence, une des plus hautes, au bout de l'effort intellectuel, elle ne se confond ni avec l'effusion du sentiment ni avec le papillonnement de l'esprit (MOUNIER, Traité caract., 1946, p.636). []. 1resattest. a) 1843 «action de passer d'un sujet à l'autre» (BALZAC, Honorine, p.314), b) 1879 «battement, palpitation» (A. DAUDET, Rois en exil, p.285); de papillonner, suff. -(e)ment1.
BBG. —QUEM. DDL t.10 (s.v. papillonnement). — ROQUES (G.). Vingt nouv. dat. de mots... Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1972, t.10, n° 1, p.138 (id.). — SAIN. Sources t.2 1972 [1925], p.277 (id.).

papillonner [papijɔne] v. intr.
ÉTYM. 1348, « palpiter »; sens repris au XIXe, et absent de Littré, Hatzfeld…; de papillon.
1 Battre, s'agiter comme des ailes de papillon.
1 (…) ils portent sur le bras un manteau d'étoffe (capa) qu'ils déroulent et font papillonner devant le taureau pour l'irriter, l'éblouir, ou lui donner le change.
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 54.
2 (1608, in Littré, Suppl.). Passer vivement d'une chose ou d'une personne à une autre, sans s'arrêter. Folâtrer, voltiger. || Papillonner autour d'une femme.
2 Esther furetait comme furètent les femmes avant de se coucher, elle allait et revenait, elle papillonnait en chantant.
Balzac, Splendeurs et Misères des courtisanes, Pl., t. V, p. 740.
2.1 Vous savez que vous êtes libre (…) Rendez-moi cette justice que je ne me suis jamais mêlée de vos affaires de cœur. Ne papillonnez pas trop autour d'elle, tout de même.
J. Anouilh, la Répétition, p. 18.
(Sens abstrait). Passer d'un sujet à l'autre, d'une question à une autre sans rien approfondir. Changer, éparpiller (s').
3 (…) il (Viaur) possédait une grande vertu — (…) il était obstiné. Il ne papillonnait pas. Il était capable de poursuivre jusqu'au bout une recherche dont il avait une bonne fois reconnu les raisons, même si en cours de route cent objections décourageantes s'acharnaient à l'assaillir.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. XII, II, p. 29.

Encyclopédie Universelle. 2012.