oranger [ ɔrɑ̃ʒe ] n. m.
• orengier 1388; de orange
♦ Arbre fruitier (rutacées), au feuillage luisant, persistant et parfumé, originaire de Chine, qui produit les oranges. L'oranger croît en pleine terre sous les climats méditerranéens, en serre sous des climats plus froids (⇒ orangerie) . Plantation d'orangers. ⇒ orangeraie. Eau de fleur d'oranger : liqueur obtenue par la distillation des fleurs de l'oranger (⇒ néroli) . La fleur d'oranger, symbole de la virginité et du mariage. Lucie s'avançait, « une couronne d'oranger dans les cheveux » (Flaubert).
⊗ HOM. Orangé.
● oranger nom masculin Arbre du groupe des agrumes, à feuilles persistantes, du genre citrus, cultivé dans les régions chaudes et qui produit les oranges. (Les États-Unis, le Brésil, l'Espagne, l'Italie sont les principaux pays producteurs.) Eau de fleur d'oranger, essence extraite par distillation des fleurs du bigaradier et utilisée comme arôme en pâtisserie. ● oranger (citations) nom masculin Jules Barbier Paris 1825-Paris 1901 et Michel Carré Paris 1819-Argenteuil 1872 Connais-tu le pays où fleurit l'oranger, Le pays des fruits d'or et des roses vermeilles ? Livret de Mignon (opéra-comique d'Ambroise Thomas) ● oranger (expressions) nom masculin Oranger des Osages, synonyme de maclura. Oranger amer, bigaradier. ● oranger (homonymes) nom masculin orangé adjectif orangé nom masculin
oranger
n. m. Arbre (Fam. rutacées) cultivé dans les régions chaudes, aux feuilles épaisses et persistantes, dont le fruit est l'orange. Eau de fleur d'oranger: eau aromatisée sédative, faite avec de l'essence extraite des fleurs d'oranger.
I.
⇒ORANGER1, subst.
A. —BOT., subst. masc. Arbre des régions tempérées chaudes, très répandu dans les pays méditerranéens, du genre citrus, de la famille des Aurantiacées, dont les feuilles restent toujours vertes, dont les fleurs sont très parfumées, et qui porte des oranges. Bois, plantation d'orangers. Elle vint à Cannes, connut le soleil, aima la mer, respira l'air des orangers en fleur (MAUPASS., Contes et nouv., t.2, Prem. neige, 1884, p.420). Faust existe éternellement par soi, vieux en ce matin jeune. Mignon chante et danse éternellement loin du soleil et des orangers (ALAIN, Propos, 1922, p.459).
Rem. Sans déterm., oranger désigne l'oranger doux p. oppos. à l'oranger amer ou bigaradier.
— Fleur d'oranger. [Symb. de la virginité] Les mariées portent une couronne de fleurs d'oranger (Ac. 1878-1935).
— [En parlant de certains produits, pharm. ou culinaires, qui tirent parti du parfum très suave de cette fleur] Sirop de fleurs d'oranger.
♦Eau de fleurs d'oranger. ,,Solution diluée d'essence de néroli additionnée d'un peu de magnésie ou produit de la distillation des fleurs d'orangers`` (DUVAL 1959). V. eau II A 2 a ex. de Morand et de Cendrars.
♦Essence de fleurs d'oranger. ,,Liquide incolore, d'odeur fine, retiré des fleurs de Citrus vulgaris`` (DUVAL 1959).
♦Huile de fleurs d'oranger. Huile essentielle obtenue en distillant avec de l'eau des fleurs d'oranger. L'huile de fleurs d'oranger vendue par les droguistes n'est autre chose que de l'essence de bergamote qui a digéré quelque temps sur de la fleur d'oranger (KAPELER, CAVENTOU, Manuel pharm. et drog., t.2, 1821, p.507).
B. —Vieilli, subst. masc. (oranger), subst. fém. (orangère). (Fruitier) oranger. Marchand d'oranges. Voici Bordier [aux Halles] (...). C'est le rendez-vous des fruitiers-orangers et des orangères (NERVAL, Bohême gal., 1855, p.151).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1388 bot. orengier (doc. ds B. et H. PROST, Inventaires mobiliers et extraits des comptes des ducs de Bourgogne, t.2, n° 2721); spéc. a) 1552 fleurs d'orangiers au propre (RABELAIS, Quart Livre, éd. R. Marichal, chap.7, p.57); 1826 couronne de fleurs d'oranger, symb. de la virginité (HUGO, Bug-Jargal, p.212); b) 1796 eau de fleurs d'oranger (NAPOLÉON Ier, Lettres Joséph., p.27). B. 1694 marchand oranger (Arrêt du Conseil d'État in LESPINASSE, Métiers de Paris, t.1, p.492 ds Fonds BARBIER; 1713 orangère (HAMILTON, Grammont, p.295 ds DG); 1803 oranger (BOISTE). Dér. de orange; suff. -(i)er. Fréq. abs. littér.:590. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1166, b) 809; XXes.: a) 968, b) 497. Bbg. QUEM. DDL t.18 (s.v. orangère).
II.
⇒ORANGER2, verbe trans.
Teinter en orange, donner une couleur orange (à quelque chose). Champs de neige dorés, orangés par le soleil, ou d'un bleu profond et froid (A. DAUDET, Tartarin Alpes, 1885, p.195).
Prononc.:[]. Étymol. et Hist. 1839 (CHEVREUL, Contraste simult. coul., p. 306). Dér. de orange; dés. -er.
1. oranger [ɔʀɑ̃ʒe] n. m.
ÉTYM. 1389; de orange.
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1 Arbre ou arbuste appartenant à l'une des trois espèces, citrus aurantium (oranger amer ou bigaradier), citrus sinensis (oranger doux) et citrus trifoliata (oranger trifolié, dont le fruit n'a aucune valeur alimentaire, mais qui est utilisé comme plante de haie ou d'ornement et comme porte-greffe d'autres espèces). || Les orangers, plantes dicotylédones de la famille des Aurantiacées, sont des arbres ou des arbustes, souvent épineux, à feuilles coriaces et persistantes, à fleurs blanches, au parfum exquis. ⇒ Orange (vx). → Flore, cit. 2; friche, cit. 2; mandoline, cit. 3; marier, cit. 18. || Clémentinier (cit.) obtenu par croisement d'un oranger amer et d'un mandarinier. || Oranger-mandarinier. — Spécialt. || L'oranger doux. — Fruit de l'oranger. ⇒ Orange (2.). || Feuille (→ Mâcher, cit. 7), fleur, senteurs d'oranger (→ Adorable, cit. 4). || Culture de l'oranger. || Jardin, plantation, verger d'orangers. ⇒ Orangeraie, orangerie. || Bois (→ Frimas, cit. 7), bosquet d'orangers. || Orangers en caisse. — « Connais-tu le pays où fleurit (cit. 2) l'oranger ? »
0.1 (…) quelquefois le jardinier se mêlait à leurs travaux et, acharné (contre) les orangers disposés à l'entrée dans des grandes caisses vertes destinées, avant qu'on n'eût trouvé des laquais dans le vestibule, à vous recevoir dans le jardin et qui étaient rangés là dans une accueillante immobilité comme des statues végétales, les dépouillait de leurs fleurs jaunâtres dont il emplissait un sac pour en faire une liqueur dont il faisait commerce, par l'inexplicable mansuétude du notaire qu'il volait, mais qui, fier de son jardin, s'en rapportait en tout à son arrogant jardinier, s'étant laissé persuader qu'il était nuisible aux orangers de garder leurs fleurs.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 328.
1 D'après Gallesio, et la plupart des botanistes, l'oranger doux était inconnu en Europe avant le XVe siècle de notre ère. On admet généralement que, seul, l'oranger amer fut introduit en Espagne au IXe siècle après Jésus-Christ et que les Arabes l'avaient importé d'Extrême-Orient, car dès le début de notre ère les oranges amères arrivaient des Indes jusqu'aux ports de la mer Rouge d'où elles étaient transportées à dos de chameau jusqu'en Palestine (…) on sait aujourd'hui par un livre attribué à Confucius (…) que les Chinois cultivaient l'oranger doux dans les provinces de Tché-Kiang et de Kouang-Toung.
P. Robert, les Agrumes dans le monde, p. 23.
➪ tableau Noms d'arbres, arbustes et arbrisseaux.
2 (1845). || Eau de fleur d'oranger : liqueur obtenue par la distillation des fleurs de l'oranger, utilisée en parfumerie et aussi comme antispasmodique et digestif (→ Hoquet, cit. 4). || Huile essentielle extraite de la fleur d'oranger. ⇒ Néroli. — (1830). || La fleur d'oranger, symbole de la virginité et du mariage. || Couronne, bouquet (1. Bouquet, cit. 7) de fleurs d'oranger (→ aussi Marier, cit. 12). || Infusion (cit. 1) de feuilles d'oranger.
2 Lucie s'avançait, à demi soutenue par ses femmes, une couronne d'oranger dans les cheveux, et plus pâle que le satin blanc de sa robe.
Flaubert, Mme Bovary, II, XV.
➪ tableau Noms de remèdes.
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DÉR. Orangeraie, orangerie.
HOM. Orangé, 2. oranger.
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2. oranger [ɔʀɑ̃ʒe] v. tr. [CONJUG. bouger.]
ÉTYM. 1845, Bescherelle; de orange.
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♦ Rare. Teindre d'une couleur orange. || Oranger des rubans.
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HOM. Orangé, 1. oranger.
Encyclopédie Universelle. 2012.