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oraison

oraison [ ɔrɛzɔ̃ ] n. f.
oreison 1050; lat. oratio
1Prière. orémus. Oraison dominicale. Oraison jaculatoire. Dire, faire, réciter une oraison. Liturg. La messe comporte plusieurs oraisons.
2(XVIe) Vx Discours prononcé en public. harangue. Mod. Oraison funèbre : discours religieux prononcé à l'occasion des obsèques d'un personnage illustre ( panégyrique) . Les « Oraisons funèbres », de Bossuet. Fam. Faire l'oraison funèbre d'une institution, en parler comme si elle n'existait plus.
3(XVIIe) Vx Les parties de l'oraison : les parties du discours.

oraison nom féminin (latin oratio, -onis) Prière liturgique de la messe et de l'office des heures. Prière mentale sous forme de méditation, dans laquelle le cœur a plus de part que l'esprit. ● oraison (citations) nom féminin (latin oratio, -onis) sainte Catherine de Sienne [Caterina Benincasa] Sienne 1347-Rome 1380 Qu'est-ce qui nous rend forts et persévérants ? L'oraison humble et continuelle faite dans la cellule de la connaissance de soi-même et de la bonté de Dieu en soi. Quale è quella cosa che ci fa forti e perseveranti ? È l'orazione umile e continua, fatta nella casa del cognoscimento di sé e della bontà di Dio in sé. Lettere, A frere Francesco Tebaldi di Fiorenzaoraison (expressions) nom féminin (latin oratio, -onis) Oraison dominicale, synonyme de Pater. Oraison funèbre, discours prononcé lors de funérailles et qui fait l'éloge du défunt. (Liée à l'éloquence, elle devint au XVIIe s. un véritable genre littéraire brillamment illustré par Bossuet, puis par Fléchier, Bourdaloue et Massillon ; enfin, au XIXe s., par le P. Lacordaire, Mgr Dupanloup et Mgr Freppel.) ● oraison (synonymes) nom féminin (latin oratio, -onis) Oraison dominicale
Synonymes :
- Pater

oraison
n. f.
d1./d Prière. Faire une oraison.
d2./d Oraison funèbre: éloge d'un mort, solennel et public.

⇒ORAISON, subst. fém.
A.RELIG., LITURG.
1. RELIG., vx. Oraison (mentale). Prière méditative centrée sur la contemplation divine. La prieure se tut, remua un moment les lèvres, comme pour une oraison mentale (HUGO, Misér., t.1, 1862, p.637). Madame, je ne vous oublie en aucune de mes oraisons, tant matinales que vespérales. Et je dis à Dieu... (A. FRANCE, Lys rouge, 1894, p.326):
1. Un jour qu'elle avait été en butte de la part de ses persécuteurs à un affront dont la nature nous est restée inconnue, (...) elle chercha un refuge dans l'oraison: elle se mit à prier avec instance et en versant d'abondantes larmes pour tous ceux qui l'avaient insultée, en suppliant le Seigneur de leur conférer un bienfait pour chacune des injures qu'elle en avait reçues.
MONTALEMBERT, Ste Élisabeth, 1836, p.163.
Être en oraison, faire oraison. Prier, se recueillir. On voit bien, mon ami, lui dit-il, que ces hommes-là ne font pas oraison (RENAN, Souv. enf., 1883, p.213). Dans l'oratoire même, où l'évêque était encore en oraison (ZOLA, Rêve, 1888, p.185).
En esprit d'oraison. Avec piété, recueillement. C'est une grande et sainte étude. Elle doit être faite en esprit d'oraison, sur un cahier à part (DUPANLOUP, Journal, 1851, p.131).
Oraison dominicale, jaculatoire.
2. LITURG. Invocation collective qui termine les heures canoniales ou qui ponctue une célébration liturgique. Oraison de la messe (collecte, secrète, postcommunion). Il était temps de dire l'heure canoniale de primes. Nicolas (...) commença en qualité d'homme, la soeur disant alternativement son verset, et lui le capitule, l'oraison et tout ce qui est du ressort du célébrant (NERVAL, Illuminés, 1852, p.136). Le choeur répond «Amen» comme à la fin de chaque oraison (DUPRÉ, Manuel accompagn. plain-chant grégor., s.d., p.39).
B.GRAMM., RHÉT.
1. GRAMM., vx. Discours parlé ou écrit formé par une suite de mots organisés suivant les règles grammaticales. Dans l'oraison, on fait plus d'attention à la matière physique de l'énonciation, et aux signes vocaux qui y sont employés (LAV. Diffic. 1846).
Parties d'oraison, de l'oraison. ,,Parties du discours`` (MAR. Lex. 1951).
Lieux d'oraison. Nous commencerons par les lieux d'oraison dont on peut citer des traits courts et détachés, (tels que le sublime et les comparaisons) (CHATEAUBR., Génie, t.1, 1803, p.552).
2. RHÉT. Discours prononcé en public. Du Bruel me regarda d'un air victorieux, il ne se souvenait pas de la moindre de ses oraisons contra Tullia (BALZAC, Prince Bohême, 1840, p.392):
2. J'imagine que vous recevez le Moniteur à Berne et que vous y aurez lu mon discours au Président et la réponse de celui-ci. Je ne vous donne pas mon oraison pour une pièce de haute éloquence, mais comme un exercice d'équilibre dans lequel j'espère avoir passablement réussi.
TOCQUEVILLE, Corresp. [avec Gobineau], 1850, p.152.
Oraison funèbre. Éloge funèbre, discours louant les mérites d'un défunt illustre. Les frais asiles où Bossuet écrivait l'oraison funèbre de Mademoiselle Henriette de France (GOZLAN, Notaire, 1836, p.83).
REM. Oration, subst. fém., rare et littér., synon. (supra A). [Le rosaire] lui permet [à l'âme] de souffler, de se délasser, dans des orations où elle peut se dispenser de réfléchir et se déprendre (HUYSMANS, En route, t.2, 1895, p.286).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 oraisun «prière» (Alexis, éd. Chr. Storey, 308); 2. ca 1210 orison «assemblage des mots dont est composé le langage» (Dolopathos, éd. Ch. Brunet et A. de Montaiglon, p.48, 1348); fin XIVe s. oroison «discours, propos» (ds ROQUES t.2, B.N. Lat. 13032, 8525); spéc. 1511 «discours d'un orateur» (JEAN LEMAIRE DE BELGES, De la différence des Schismes et des Conciles, éd. J. Stecher, t.3, p.280); 1569 oraison funèbre (Fr. RICHARDOT, Oraison funebre de Madame Elisabeth de France). Empr. au lat. eccl. oratio, -onis «prière» (début IIIe s. ds BLAISE Lat. chrét.), att. dès la période class. au sens de «discours» qui apparaît en fr. plus tardivement; le lat. oratio est formé sur le supin oratum de orare «parler, dire» d'où «parler comme un orateur» et «implorer, solliciter» et en lat. eccl. «prier» (début IIIe s. ds BLAISE Lat. chrét.), sens le plus fréq. dans la latinité et celui qui s'est maintenu dans les lang. rom., v. ERN.-MEILLET. Fréq. abs. littér.:847. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 797, b) 1309; XXe s.: a) 1618, b) 1246. Bbg. DAUZAT Ling. fr. 1946, p.260. — MERK (G.). Prière et oraison. In:[Mél. Gossen (C. T.)]. Bern-Liège, 1976, t.2, pp.595-634.

oraison [ɔʀɛzɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1050, oreison, Vie de saint Alexis; du lat. oratio « prière » en lat. ecclés., « discours » en lat. classique; du supin de orare, de os, oris « bouche ».
1 Vx ou relig. Prière. Orémus, prière; → Divinité, cit. 3.(1690). Spécialt. (Dans la liturgie catholique). « Courte prière que prononce le Célébrant ou l'Officiant ou encore celui qui préside les Heures canoniales et qui généralement est précédée du “Dominus vobiscum” » (Dict. de liturgie romaine). || Les trois oraisons de la messe, la collecte avant la lecture de l'épître, la secrète après l'Orate fratres, la postcommunion après l'antienne de la communion. || Oraison dominicale (cit. 1). Patenôtre (vx), pater. || Oraison jaculatoire. || Oraison mentale, prière qu'on fait sans prononcer aucune parole ( Méditation). || Importance de l'oraison dans le mysticisme. || Les quiétistes rejetaient de l'oraison toute demande personnelle. || Dire, faire, réciter une oraison (→ Conjurer, cit. 4; dévot, cit. 10).Faire oraison : se recueillir pendant l'oraison, et, par ext., méditer, se recueillir.
1 Dorénavant, tous les soirs, à l'office, nous réciterons à votre intention l'oraison de saint Augustin, à laquelle l'indulgence plénière est attachée.
Alphonse Daudet, Lettres de mon moulin, « Élixir R. P. Gaucher ».
2 Aux âmes mystiques, l'oraison solitaire et le silence ont toujours paru le moyen nécessaire de l'action.
Daniel-Rops, Jésus en son temps, IV, p. 185.
2 (XIIIe; sens repris au lat. class.). Vx ou archaïsme littér. Ouvrage d'éloquence destiné à être prononcé en public. Harangue. || « Oraison se dit ou plutôt s'est dit des discours (cit. 10) des orateurs anciens ». || Oraison de louange (→ Composer, cit. 7, Valéry).
(XVIIe). Mod. || Oraison funèbre : discours, de caractère religieux, prononcé à l'occasion des obsèques d'un personnage illustre pour honorer sa mémoire. Panégyrique. || Les « Oraisons funèbres » de Bossuet (→ Appliquer, cit. 8). || Bossuet a fait de l'oraison funèbre, jusqu'alors éloge hyperbolique du défunt, un véritable sermon. || L'oraison funèbre du prince de Condé (→ Évêché, cit. 2).Fam. Propos tenu à l'occasion de la mort d'une personne, de la disparition ou de l'abolition d'une institution, d'un usage (→ Maint, cit. 2).
3 — Quelle perte est-ce que la sienne ? et de quoi servait-il sur la terre ? Un homme incommode à tout le monde (…)
— Voilà une belle oraison funèbre.
Molière, le Malade imaginaire, III, 12.
3 (XIIe; du lat. oratio au sens de « style »). Vx. Assemblage des mots dont est composé le langage écrit ou parlé.(XVIe). || Les parties de l'oraison : les parties du discours (→ Grammaire, cit. 2, Furetière).
4 Par un barbare amas de vices d'oraison,
De mots estropiés, cousus par intervalles,
De proverbes traînés dans les ruisseaux des Halles ?
Molière, les Femmes savantes, II, 7.

Encyclopédie Universelle. 2012.