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jaculatoire

jaculatoire [ ʒakylatwar ] adj.
• 1578; du lat. jaculari « lancer »
Relig. Oraison jaculatoire : prière courte et fervente.

jaculatoire adjectif (bas latin jaculatorius, du latin classique jaculari, lancer) Oraison jaculatoire, prière courte et ardente. ● jaculatoire (expressions) adjectif (bas latin jaculatorius, du latin classique jaculari, lancer) Oraison jaculatoire, prière courte et ardente.

JACULATOIRE, adj.
A. — Littér. [En parlant d'un mouvement intérieur] Qui se caractérise par un jaillissement ardent. L'amour est trop exclusif, trop impérieux, trop jaculatoire (BARB. D'AUREV., Mémor. 3, 1856, p. 24). La joie pascalienne (...) me paraît toujours plutôt jaculatoire que contenue : il ne m'apparaît pas ami du silence (DU BOS, Journal, 1923, p. 302).
B. — RELIG. [En parlant d'une prière] Qui exprime, de façon généralement concise, un vif élan de ferveur vers Dieu. Il faut arriver aux clochers, aux flèches de pierre pour trouver le véritable symbole des prières jaculatoires perçant les nues (HUYSMANS, Cathédr., 1898, p. 150). Tu ne prononceras qu'une seule oraison jaculatoire en te levant : « Ne me laissez pas succomber à la tentation » (JOUHANDEAU, M. Godeau, 1926, p. 17). V. aussi aspiration ex. 15 :
... elle avait le cœur et la pensée toujours élevés vers le Seigneur, et interrompait souvent ses bienfaisantes occupations pour lui dire à haute voix : « Ô Seigneur, je ne peux pas assez vous remercier de ce que vous me donnez l'occasion de recueillir ces pauvres gens (...) ». Et un jour comme elle faisait dans l'hôpital cette oraison jaculatoire, les pauvres crurent voir un ange qui lui apparaissait...
MONTALEMBERT, Ste Élisabeth, 1836, p. 108.
P. ext., littér., rare. Synon. enthousiaste, exalté, lyrique. Quand je rouvre aujourd'hui mes Cahiers d'André Walter, leur ton jaculatoire m'exaspère. J'affectionnais en ce temps les mots qui laissent à l'imagination pleine licence, tels qu'incertain, infini, indicible (GIDE, Si le grain, 1924, p. 522).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1604, 3 mai oraisons jaculatoires (Fr. DE SALES, Lettre à la présidente Brulary ds Fr. de Sales, Textes, éd. H. Lemaire, 1968, p. 191). Empr. au lat. chrét. jaculatorius « jeté rapidement, jaculatoire » : jaculatoriae preces av. 430 St. AUGUSTIN, Ep. 120 ds BLAISE Latin. Med. Aev. (proprement « de jet »; « qui sert à l'exercice du javelot » à basse époque). Fréq. abs. littér. : 13. Bbg. POHL (J.). Contribution à l'hist. de qq. mots. Fr. mod. 1963, t. 31, p. 299. - QUEM. DDL t. 15.

jaculatoire [ʒakylatwaʀ] adj.
ÉTYM. 1604, François de Sales, in T. L. F.; lat. ecclés. jaculatorius, même sens, en bas lat. « qui sert à l'exercice du javelot », de jaculari « lancer le javelot », dénominatif de jaculum « javelot », de jacere « jeter ».
1 Relig. || Oraison jaculatoire : prière courte et fervente (→ 2. Efficace, cit. 3).
1 (…) c'est ce qu'on appelle (…) prières jaculatoires et dévotes élévations de l'âme à Dieu. Ce sont certaines paroles vives et affectueuses par où l'âme s'élance vers Dieu (…) Ces prières sont courtes, et ne consistent qu'en quelques mots; mais ce sont des mots pleins d'énergie, et si je l'ose dire, pleins de substance. De là vient qu'on les nomme prières jaculatoires, parce que ce sont comme des traits enflammés qui tout à coup partent de l'âme, et percent le cœur de Dieu.
Bourdaloue, Pensées, Usage des oraisons jaculatoires.
2 (1856, Barbey d'Aurevilly, in T. L. F.). Littér. Qui exprime l'élan, la ferveur, l'effusion.
2 La langue est ferme, poétique et pure, volontiers lyrique, mais sans effet jaculatoire.
Émile Henriot, les Romantiques, p. 150.

Encyclopédie Universelle. 2012.