objecter [ ɔbʒɛkte ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1561; objeter 1288; lat. objectare « placer devant, opposer »
1 ♦ OBJECTER QQCH. : opposer (une objection) à une opinion, une affirmation, pour réfuter. Objecter de bonnes raisons à, contre un argument, contredire cet argument. — Objecter que. ⇒ répondre, rétorquer. « Il objectait qu'une action militaire autrichienne se heurterait au veto du Kaiser » (Martin du Gard). — Opposer (une objection) à qqn. ⇒ répliquer. « Il est rarement arrivé qu'on m'ait objecté quelque chose que je n'eusse point du tout prévue » (Descartes).
2 ♦ Opposer (un fait, un argument) à un projet, une demande, pour les repousser. Objecter la fatigue pour ne pas sortir. ⇒ invoquer, prétexter.
3 ♦ OBJECTER À QQN : alléguer (qqch.) comme un obstacle ou un défaut, pour rejeter la demande de qqn. On lui objecta son jeune âge; qu'il était trop jeune. « Elle n'aura plus à vous objecter le scandale du tête-à-tête » (Laclos).
⊗ CONTR. Approuver.
● objecter verbe transitif (latin objectare, placer devant) Opposer un argument à quelque chose, à quelqu'un, avancer une objection à l'encontre d'une opinion, d'une proposition : Je n'ai rien à objecter à votre raisonnement. Mettre en avant un fait, quelque chose comme obstacle, difficulté, prétexte, etc., pour repousser une demande, refuser de faire quelque chose : On lui a objecté son âge pour lui refuser le poste. ● objecter (synonymes) verbe transitif (latin objectare, placer devant) Opposer un argument à quelque chose, à quelqu'un, avancer une objection...
Synonymes :
- opposer
Mettre en avant un fait, quelque chose comme obstacle, difficulté, prétexte...
Synonymes :
- alléguer
- arguer
- invoquer
- répliquer
- rétorquer
- riposter
objecter
v. tr. Opposer (un argument) à une affirmation, à une demande. On nous a objecté la nécessité de réduire les dépenses.
⇒OBJECTER, verbe trans.
Opposer quelque chose en réponse à une proposition.
A. —Opposer (un argument, une idée) à une affirmation pour la réfuter.
Objecter qqc. (subst. ou prop. compl. que). On objectera que, dans l'ignorance où nous sommes des organes profonds de l'évolution vitale (...), il y a beaucoup d'arbitraire, et il n'y a point d'utilité scientifique à supposer un organisme latent (...) commandant leurs phénomènes et résumant leurs lois (RENOUVIER, Essais crit. gén., 3e essai, 1864, p.104).
Objecter qqc. à/contre qqc. On objecte contre le systême fixe les hasards de l'hérédité (BONALD, Essai anal., 1800, p.187):
• 1. ... l'Autriche, loin d'être désormais un contrepoids pour la Prusse, serait infailliblement entraînée tôt ou tard dans l'orbite de l'Allemagne. À cela on pouvait objecter qu'il valait encore mieux que la Prusse fût unie à une petite Autriche qu'alliée à une grande Autriche-Hongrie.
JOFFRE, Mém., t.2, 1931, p.379.
Objecter qqc. à qqn. Je pourrais objecter au rédacteur de la Libre Parole (...) qu'une condamnation illégale n'est pas une condamnation du tout (CLEMENCEAU, Iniquité, 1899, p.399). Qu'on ne m'objecte pas qu'aux époques où la France préparait et réalisait son ordre classique parmi les troubles publics, les moeurs anglaises présentaient un caractère plus brutal encore, sans cependant imposer à l'art anglais, par contrepoids, un aspect aussi ordonné (FAURE, Espr. formes, 1927, p.109).
— [En incise] Cependant, objecta Bouvard, quand je songe à une forêt, à une personne, à un chien, je vois cette forêt, cette personne, ce chien. Donc les idées les représentent (FLAUB., Bouvard, t.2, 1880, p.92).
B. —Opposer (une raison) à une offre ou à une demande pour la repousser.
Objecter qqc. (à/contre qqc.). Omer était trop content de se prévoir à Paris (...) pour objecter quoi que ce fût aux ordres du comte (ADAM, Enf. Aust., 1902, p.406):
• 2. Elle désira connaître son logement, le trouva médiocre; il en rougit, elle n'y prit garde, puis lui conseilla d'acheter des rideaux pareils aux siens, et comme il objectait la dépense: —Ah! Ah! Tu tiens à tes petits écus! dit-elle en riant.
FLAUB., Mme Bovary, t.2, 1857, p.127.
Objecter qqc. à qqn. Quand on lui objecte son âge avancé, il répond: —Monsieur, il n'est jamais trop tard pour bien faire (REIDER, Mlle Vallantin, 1862, p.215). On m'objecta l'encombrement du transsibérien et ces propositions encore ne furent pas suivies d'effet (JOFFRE, Mém., t.2, 1931, p.176).
— Emploi abs. Elle avait aussitôt téléphoné pour prendre rendez-vous et, sans objecter ni hésiter, accepté de le rencontrer chez lui, ce qui paraissait à Pontdebois du meilleur augure (AYMÉ, Travelingue, 1941, p.68).
Objecter à qqc. Le contingent d'Ortello retombe à notre charge. Orsenna ne peut objecter à ce qu'on l'emploie utilement (GRACQ, Syrtes, 1951, p.131).
Prononc. et Orth.:[], (il) objecte [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1288 «opposer comme argument contraire» objeter (Rendage du moulin aux écorces ds B. de la Sté liégeoise de litt. wallonne, V, p.393: nous pouriens objeter et proposer encontre leditte paine); ca 1382 objecter au sens de «placer devant, en face de» (PH. DE MÉZIÈRE, Songe du Vieux Pelerin, éd. G. W. Coopland, I, 18, p.241); 2. 1549 «avancer un argument visant à prouver la fausseté d'une affirmation» (EST. avec renvoi à obiicier). Empr. au lat. class. objectare «mettre devant, opposer; jeter à la face, objecter», fréquentatif de objicere, v. objet. Fréq. abs. littér.:660. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 955, b) 848; XXe s.: a) 917, b) 981.
objecter [ɔbʒɛkte] v. tr.
ÉTYM. 1541; objecter, 1288; du lat. objectare, proprt « placer devant, opposer », de objectum (→ Objet), supin de objicere.
❖
1 Objecter à qqch. : opposer (une objection) à une opinion, une affirmation, pour réfuter. || Objecter de bonnes raisons à, contre un argument : contredire cet argument. — (Avec une proposition compl.). || Objecter que… ⇒ Répondre, rétorquer. || Il objectait qu'une action militaire autrichienne se heurterait (cit. 30) au veto du Kaiser.
1 M. Boulanger lui présenta son homme, qui voulait être saigné parce qu'il éprouvait des fourmis le long du corps. Ça me purgera, objectait-il à tous les raisonnements.
Flaubert, Mme Bovary, II, VII.
2 (…) elle s'efforça de me persuader que je me trouvais en présence d'un parent éloigné de province (…) J'objectai que, si indifférent qu'on pût se montrer à l'égard d'un parent de province, cette indifférence n'allait pas jusqu'à le recevoir dans le buffet (…)
Courteline, Boubouroche, Historique, p. 8.
♦ Opposer (une objection à qqn). || Objecter qqch. à qqn. ⇒ Répliquer. || Je sais ce que vous pourriez m'objecter. || L'homme sensible, tout entier à ce qu'on lui objecte… (→ Escalier, cit. 7). — On nous objecte que… (→ Moliniste, cit.).
3 (…) il est rarement arrivé qu'on m'ait objecté quelque chose que je n'eusse point du tout prévue (…)
Descartes, Discours de la méthode, VI.
2 Opposer (un fait, un argument) à un projet, une demande, pour les repousser. || Objecter la fatigue pour ne point sortir (Académie). || Objecter de fausses raisons (⇒ Prétexter), des vétilles (⇒ Chicaner, contester).
4 (…) quand la mère Barbeau vint voir Fanchon le soir même, pour l'embrasser et lui donner sa bénédiction, elle objecta qu'à la nouvelle du prochain mariage de son frère, Sylvinet était retombé malade, et elle demandait qu'on attendît encore quelques jours pour le guérir ou le consoler.
G. Sand, la Petite Fadette, XXXVII.
5 M. Thénezay objecta qu'il faudrait de toute façon limiter, donc spécifier, l'objet de cette commandite (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, XII, p. 93.
3 Objecter à qqn… : alléguer (qqch.) comme un obstacle ou un défaut, pour rejeter la demande de qqn. || On lui objecte son jeune âge, son passé, sa situation de famille… — Le directeur objecta qu'il n'avait pas les titres suffisants pour occuper ce poste.
6 Ainsi vous voilà autorisé à aller retrouver votre Dévote qui n'aura plus à vous objecter le scandale du tête-à-tête (…)
Laclos, les Liaisons dangereuses, LXIII.
❖
CONTR. Approuver.
DÉR. Objecteur.
Encyclopédie Universelle. 2012.