narine [ narin ] n. f.
• 1165; lat. pop. °narina, class. naris
♦ Chacun des deux orifices extérieurs des cavités nasales. « Les narines de son nez mince palpitaient largement » (Flaubert). « Gomez l'aspira [un parfum] largement en dilatant ses narines » (Sartre). Narines du cheval. ⇒ naseau.
● narine nom féminin (latin populaire narina, du latin classique naris, narine) Chacune des deux cavités du nez ; plus spécialement, orifice, limité par l'aile du nez, de chacune des fosses nasales. Organe de la respiration et/ou de l'olfaction des vertébrés, généralement pair, dont l'orifice s'ouvre au-dehors au-dessus de la bouche.
narine
n. f. Chacun des deux orifices du nez, chez l'homme et la plupart des mammifères.
⇒NARINE, subst. fém.
A. — [Chez l'homme et certains animaux] Chacun des deux orifices externes du nez. Elle avait un air toujours vaguement offensé, des narines courtes et veloutées qui faisaient penser à une biche (COLETTE, Mais. Cl., 1922, p.142):
• 1. On commença par amener un pauvre ours aux trois quarts paralytique et qui semblait considérablement ennuyé. Muselé, il avait de plus autour du cou un collier d'où pendait une chaîne de fer, un cordon passé dans les narines pour le faire docilement manoeuvrer...
FLAUB., Champs et grèves, 1848, p.346.
SYNT. Narine droite, gauche; les deux narines; aile des narines; narines grandes, larges, ouvertes, petites, roses; souffler des narines, dans les narines; se boucher, se curer, se fouiller les narines; sifflement des narines.
— P. métaph. Le ferry-boat arrivait à quai. Les deux ancres tombèrent de ses narines (MORAND, Ouv. la nuit, 1922, p.247).
B. — P. méton. Aile du nez; gén. au plur., nez.
— [Les narines sont considérées comme partie des organes de l'odorat] Un de ces brouillards qui piquent les narines (POURRAT, Gaspard, 1925, p.70). Une grande nappe salée happe les narines, poivrée de poussière de charbon (GRACQ, Beau tén., 1945, p.105):
• 2. Nature, berce-le chaudement: il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
RIMBAUD, Poés., 1871, p.76.
SYNT. Agacer, chatouiller, emplir, ouvrir, pincer les narines; flairer des narines; humer avec les narines; monter aux narines; humer, respirer à pleines narines.
— [Les narines sont considérées comme manifestant une émotion] Ses narines se dilataient, elle flairait la brouille, elle devait la sentir depuis longtemps (PROUST, Fugit., 1922, p.442). L'orgueil, un vague effroi, me pinçaient les narines (GUÉHENNO, Journal homme 40 ans, 1934, p.152):
• 3. Selon Lavater, le secret de chaque homme est dans la bouche, indomptable à la volonté, qui fait des yeux des comédiens plus ou moins habiles; — mais il y a un retroussement dans la narine droite qui dit l'ennui dédaigneux de cette tête chenue pour toutes choses...
BARB. D'AUREV., Memor. 3, 1856, p.41.
SYNT. Battre, frémir, palpiter des narines; dilater, gonfler les narines; narines palpitantes, pincées.
— Arg. et pop.
♦S'en jeter un (coup) dans les narines. Boire. En jeter un coup dans les narines. ,,Payer à boire`` (CHAUTARD Vie étrange Arg. 1931, p.187).
♦En prendre plein les narines. Être fortement atteint, touché. Prends ça dans les narines: ,,C'est bien fait pour toi`` (CAR. Argot 1977).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Début du XIIe s. en parlant d'un monstre marin (BENEDEIT, St Brendan, éd. E.G.R. Waters, 939: Des narines li fous lur salt); fin XIIe s. en parlant d'une personne (Floire et Blancheflor, éd. J.-L. Leclanche, 2887). Du lat. vulg. narina, dér. du class. naris, plus fréq. nares, narium, plur. «narines, nez». Fréq. abs. littér.:1044. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1355, b) 1889; XXe s.: a) 1427, b) 1412.
narine [naʀin] n. f.
ÉTYM. Déb. XIIe (Saint Brendan); d'un lat. pop. narina, du lat. class. naris.
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1 Chacun des deux orifices extérieurs des cavités nasales (chez l'homme). ⇒ Nez. || Narine droite, gauche. || Poils des narines. ⇒ Vibrisse. || Nez aux narines bien coupées (cit. 30), pincées (→ Impertinent, cit. 11), très ouvertes (→ Méplat, cit. 2)… || Porter des boucles (cit. 1) aux narines (→ Lobe, cit. 3). || Humer l'air à pleines narines (→ À plein nez). || Ouvrir, dilater (cit. 3) ses narines pour aspirer (cit. 19), humer (cit. 7) une bonne odeur (→ Bouillabaisse, cit. 2; émanation, cit. 2). || Parfum qui chatouille les narines (→ Âcre, cit. 3; inconnu, cit. 21). — Se curer (cit. 1) les narines avec son mouchoir. || Narines qui se pincent (→ Furie, cit. 3), se dilatent. — Argot (calembour). || Aspirant de narine : mouchoir.
1 (…) j'ai fait monter à vos narines la puanteur des cadavres de notre armée (…)
Bible (Sacy), Amos, IV, 10.
2 Son nez, sans doute parfait autrefois, s'était allongé, et les narines semblaient s'ouvrir graduellement de plus en plus, par une involontaire tension des muscles olfactifs.
Balzac, la Recherche de l'absolu, Pl., t. IX, p. 488.
3 Les narines de son nez mince palpitaient largement (…)
Flaubert, Salammbô, XIII.
4 (…) ses narines, que le parfum de la femme grisait, palpitèrent comme un papillon prêt à aller se poser sur la fleur entrevue.
Proust, À la recherche du temps perdu, t. IX, p. 140.
5 Je regardais par exemple les narines de Lucienne. Je me disais une fois de plus qu'elles avaient une extrême beauté et aussi un pouvoir de domination; qu'il leur suffisait de frémir un peu pour que leur beauté devînt terriblement active, vous pénétrât brusquement du désir d'obéir, de plaire, de vous ingénier au service de cette femme (…)
J. Romains, le Dieu des corps, IX.
6 Ce type à moustaches possède d'immenses narines, qui pourraient pomper de l'air pour toute une famille et qui lui mangent la moitié du visage, mais, malgré cela, il respire par la bouche en haletant un peu.
Sartre, la Nausée, p. 35.
♦ Poét. (au sing.). || La narine : les ailes du nez, le nez. || Se boucher la narine (→ Grimace, cit. 2, La Fontaine). || Parfum qui m'enfle (cit. 3, Baudelaire) la narine. || Narine frémissante de colère (→ Méridional, cit. 4).
7 Et lui ! l'orgueil gonflait sa puissante narine (…)
Hugo, les Chants du crépuscule, V.
8 J'ai dit à la narine : Eh mais ! tu n'es qu'un nez !
J'ai dit au long fruit d'or : Mais tu n'es qu'une poire !
Hugo, les Contemplations, I, VII.
2 Par anal. || Narines du cheval, du chien… ⇒ Naseau.
9 Les coursiers de Phébus, aux flambantes narines (…)
La Fontaine, Amours de Psyché, I.
10 Mais le sable crie, mais une silhouette inconnue grandit au fond de l'allée, et l'odeur insolite offense les narines de Buck (un chien) hérissé.
Colette, la Paix chez les bêtes, p. 218.
Encyclopédie Universelle. 2012.