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♢ Reproduction d'une œuvre originale obtenue par moulage. « Un bon moulage ne vaut pas une bonne statue » (Taine).

n. m.

d1./d Action de mouler. Pièce obtenue par moulage.

d2./d Objet obtenu par moulage, spécial. reproduction d'une oeuvre sculptée.

⇒MOULAGE¹, subst. masc.

A. — Rare. Action de moudre le grain. Moulage du blé. Les farines étant un des objets les plus importans de nos exportations, le prix de la main-d'oeuvre très-cher, il n'est point étonnant qu'on ait cherché à perfectionner et simplifier l'art du moulage (CRÈVECOEUR, Voyage, t. 1, 1801, p.158).

B. — DR. FÉODAL. (Droit de) moulage. Redevance que les vassaux devaient payer à leur seigneur pour faire moudre leur grain au moulin banal. (Dict. XIX^e et XX^e s.).

Prononc.:[]. Étymol. et Hist. 1. 1254 mosrrage «action de moudre» (2^e Cart. de Flandre, ap. Duc., Mosta ds GDF.); 1356 molage (Réglements et privilèges des XXXII métiers de la cité de Liège, Fasc. XI: les Brasseurs, éd. R. Von Samtbergen, p.19); 2. 1325 molage «taxe prélevée par le seigneur sur ceux qui font moudre leurs grains» (RUNK., p.127). Dér. de moudre; suff. -age.

⇒MOULAGE², subst. masc.

A. — [Correspond à mouler A]

1. Action de couler une matière dans un moule creux pour l'obtention d'un objet après solidification. Synon. (en fonderie) coulage, fonte. Moulage d'un canon, d'une cloche, d'une pièce métallique, d'une sculpture; moulage du bronze; atelier de moulage:

• 1. [Les deux acides] formaient la substance même qui allait servir au moulage des bougies. L'opération ne dura pas plus de vingt-quatre heures. Les mèches (...) trempées dans la substance liquéfiée (...) formèrent de véritables bougies stéariques, moulées à la main, auxquelles il ne manqua que le blanchiment et le polissage.

VERNE, Île myst., 1874, p.182.

— Moulage + compl. déterm. indiquant le procédé. Moulage au plâtre; moulage à cire perdue (v. cire A 1 c); moulage à creux perdu (à l'aide d'un moule en plusieurs pièces qu'on brise ensuite sans le réutiliser); moulage à bon creux, à bon fond (à l'aide d'un moule en plusieurs pièces que l'on réutilise pour la reproduction de modèles). V. moule A 1. [Les premiers potiers] pratiquaient (...) ce que l'on fait (...) dans le moulage à creux perdu (BRONGNIART, Arts céram., t.1, 1844, p.127). Moulage à chaud, à froid, par compression, par injection (industrie des matières plastiques).

— FROMAGERIE. Opération qui suit le caillage et l'égouttage et qui précède le salage et l'affinage, consistant à verser le caillé dans des moules pour donner au fromage sa forme définitive (d'apr. CLÉM. Alim. 1978).

2. FOND. Procédé d'élaboration de la matière à mouler. Moulage au sable, au sac, au trousseau, à découvert, en coquille, sur modèle; moulage mécanique (BADER-TH. 1962). Le ciment de laitier est fabriqué avec le laitier de haut-fourneau provenant de la fonte de moulage mélangé avec de la chaux (ROBINOT, Vérif., métré et prat. trav. bât., t.1, 1929, p.31).

3. P. méton. Objet obtenu à l'aide d'un moule creux. Fabriquer, faire des moulages. La fonte se coule bien, les moulages s'obtiennent avec une délicatesse des formes, (...) une netteté des détails qui ne laissent (...) rien à désirer (H. FONTAINE, Électrolyse, 1885, p.134).

B. — [Correspond à mouler B] Action d'appliquer sur un objet plein une substance malléable pour en prendre l'empreinte en creux, les contours, et obtenir un moule. Moulage d'une sculpture.

— ARTS PLASTIQUES, SCULPT. Action de reproduire en plâtre une oeuvre d'art ou une partie du corps à partir d'une empreinte en plâtre prise sur l'original; p. méton., oeuvre ainsi obtenue, reproduction d'un original. Collection, musée de moulages; moulage d'une personne célèbre; moulages de/en plâtre. Les moulages, partout épars sur les murs blancs de ce vaste atelier, éclairé par en haut, attestaient une étude habituelle (...) de l'expression (BOURGET, Tapin, Enf. morte, 1928, p.83). On l'avait réveillée deux nuits de suite pour prendre le moulage de mains ou de têtes célèbres (GIRAUDOUX, Siegfried, 1928, I, 6, p.40). Encore qu'il ne s'agisse ici que d'une copie (...) le vrai diplodocus, celui de vingt-sept mètres, se trouvant au musée de Pittsburg. Celui de Paris n'est qu'un moulage (FARGUE, Piéton Paris, 1939, p.126). V. adhérer ex. 4:

• 2. Je lui ai apporté un cadeau que je pose sur la table (...). C'est, en effet, un moulage de la main de Chopin. Cette main de plâtre, il la regarde attentivement, la retourne, regrette qu'on ne voie pas de lignes dans la paume, admire l'extrême finesse des doigts et la vigueur de l'attache...

GREEN, Journal, 1948, p.168.

Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. 1415 mollage «droit des mouleurs de bois» (Arch. JJ 170, pièce 1 ds GDF.); 2. 1680 terme de potier «carreaux moulés» (RICH.); 1723 «façon que le potier donne à la terre glaise en la mettant dans des moules» (SAVARY); 3. 1765 «action de mouler un objet» (Encyclop.); 4. 1845 «action de prendre une empreinte destinée à servir de moule» (BESCH.); 5. 1865 «reproduction, copie d'un objet à partir d'une empreinte prise sur l'original» (TAINE, Philos. art, t.1, p.23). Dér. de mouler; suff. -age.

STAT. — Moulage^{1 et 2}. Fréq. abs. littér.:95.

BBG. — Sculpt. 1978, p.558, 565, 625.