moite [ mwat ] adj.
• moiste XIIIe; muste 1190; p.-ê. lat. mucidus « moisi », par crois. avec musteus « juteux », de mustum « moût »
♦ Légèrement humide. Peau moite de sueur. Avoir les mains moites. « ces paumes moites qu'il essuyait avec un mouchoir » (F. Mauriac). Atmosphère, chaleur moite.
● moite adjectif (latin populaire muscidus, moisi, du latin classique mucidus) Qui est légèrement humide sous l'effet de la transpiration : Il a toujours les mains moites. Se dit d'une atmosphère relativement tiède, chaude et chargée d'humidité : Une chaleur moite. Qui s'est imprégné de l'humidité ambiante : Des vêtements moites. ● moite (synonymes) adjectif (latin populaire muscidus, moisi, du latin classique mucidus) Qui est légèrement humide sous l'effet de la transpiration
Contraires :
- sec
Qui s'est imprégné de l'humidité ambiante
Synonymes :
- détrempé
- humide
- mouillé
- trempé
Contraires :
- desséché
moite
adj. Légèrement humide. Avoir les mains moites. Chaleur moite qui précède l'orage.
⇒MOITE, adj.
A. — Qui donne une sensation d'humidité. Front moite; mains moites. Une fois de plus, j'ai ressenti ce serrement des entrailles, cette chaleur moite dans tous les membres qui n'est pas un indice de crainte, mais que nulle force humaine ne peut dominer (BOURGET, Sens mort, 1915, p.191). Des champignons moites sortaient de terre (COLETTE, Blé en herbe, 1932, p.59):
• 1. INÈS: Le beau couple! si tu voyais sa grosse patte posée à plat sur ton dos, froissant la chair et l'étoffe. Il a les mains moites; il transpire. Il laissera une marque bleue sur ta robe.
SARTRE, Huit clos, 1944, 5, p.166.
— P. anal. Qui donne une impression d'humidité. Son regard était trempé des moites expressions de la langueur (BALZAC, Illus. perdues, 1839, p.440). On cherche (...) à rendre les couleurs plus moites par l'adjonction de miel ou de glycérine, même de sucre (MOREAU-VAUTHIER, Peint., 1933, p.116).
B. — Qui contient de l'humidité. Chaleur moite. Mon regard s'engagea involontairement dans cette manche et remonta le long du bras, jusqu'à l'ombre moite et touffue de l'aisselle (DUHAMEL, Confess. minuit, 1920, p.200). Cet air moite, où les cuirs, où les étoffes moisissent (GRACQ, Beau tén., 1945, p.68).
— Par hypallage. Nous nous sommes enfoncés dans le grand silence moite de la jungle (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p.428).
♦Moite de (causal) + subst. Moite de sueur. Derrière le maître-autel,dans l'ombre de la double rangée des piliers, la chapelle de la Vierge est toute moite de silence et d'obscurité (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p.808):
• 2. Le chant triste des oiseaux des Syrtes montait avec le jour, ouaté et monotone déjà comme chacune de leurs journées, s'égrenait comme du sable sur ces espaces sans bornes; le calme des plaines grises, toujours moites de brume au matin, ressemblait à ces aubes d'été languides qui se traînent comme assommées sous une fin d'orage.
GRACQ, Syrtes, 1951, p.151.
REM. Moiteux, -euse, adj. Qui est légèrement moite; qui a une légère moiteur. Peut-être, un dieu sylvain me changera En arbre dru, dont la verdure forte, Belle, t'abritera, Lorsque l'Auster moiteux les grêles nous apporte (MORÉAS, Pèlerin pass., 1891, p.94).
Prononc. et Orth.:[mwat]. Att.ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin XIIe s. «humide» (Sermons de St Bernard, 9, 2 ds T.-L.: li burres si est grais et mustes [pingue et humidum]); ca 1213 terre moiste (Fets des Romains, éd. L.-F. Flutre, 429, 8); ca 1265 airs moistes (BRUNET LATIN, Trésor, éd. J. Carmody, II, 102, p.85); XIVe s. [post 1325] moiste temps (Propriété des choses, I, 32 ds T.-L.); 2. 1690 le moite élément «la mer» (FUR.). Issu du croisement du lat. vulg. (class. «morveux; moisi, gâté») avec les représentants du lat. , v. moût (cf. également moisir, ainsi que l'a. prov. moste «humide, mouillé» XIIIe s. Sydrac, ms. Bibl. nat. fr. 1158, fol. 57 b ds LÉVY (E.). Prov., issu du dér. de ). De , l'a. fr. moide «moite» (XIIIe s. dial. fr.-comtois Ysopet de Lyon, 375 ds T.-L.) et le prov. mouide «jaune, pâle» (MISTRAL). Fréq. abs. littér.:327. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 139, b) 341; XXe s.: a) 593, b)731. Bbg. FOERSTER (W.). Romanische Etymologien. Z. rom. Philol. 1879, t.3, pp.260-261.
moite [mwat] adj.
ÉTYM. V. 1213; moiste, v. 1206; muste, v. 1190; p.-ê. du lat. mucidus « moisi », par croisement avec musteus « juteux », de mustum « moût », ou dér. du v. lat. muscitare « mélanger », d'où « mouiller d'eau (le vin) », selon P. Guiraud.
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1 Légèrement humide. || Main toute moite (→ Agonie, cit. 8). || Sol, papier moite (→ Imprimerie, cit. 6). ⇒ Mouillé. — Par ext. || Pénombre verte et moite (→ Illuminer, cit. 5). || Atmosphère, chaleur moite.
1 (…) ces paumes moites qu'il essuyait avec un mouchoir, avant de vous serrer la main.
F. Mauriac, Thérèse Desqueyroux, VI.
2 Brandi dans l'air moite, le bourgeon en dit aussi long, sur la saison et ses progrès, que la fleur qu'il couve.
Colette, l'Étoile Vesper, p. 187.
REM. Le mot suggère en général la chaleur.
♦ (Avec un compl.). || Peau moite de sueur (⇒ Halitueux, didactique).
2 (1690). Vx. Liquide. || Le moite élément : la mer.
3 Ce même esprit me paraît lâche, moite.
Rousseau, Émile, II.
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CONTR. Sec.
DÉR. Moiteur, moitir.
Encyclopédie Universelle. 2012.