mitron [ mitrɔ̃ ] n. m.
• 1610; de mitre, à cause de la forme primitive des bonnets de garçons boulangers
1 ♦ Garçon boulanger ou pâtissier. — Allus. hist. Le boulanger, la boulangère et le petit mitron : le roi Louis XVI, la reine et le dauphin, ainsi nommés par le peuple affamé qui vint les chercher à Versailles le 5 octobre 1789.
2 ♦ Bât. Poterie de forme circulaire couronnant un conduit de cheminée.
● mitron nom masculin (de mitre, à cause de la forme de l'ancien bonnet des garçons boulangers) Garçon boulanger, pâtissier. Couronnement de conduit de fumée, scellé sur la souche de cheminée et éventuellement surmonté d'une mitre.
mitron
n. m. Garçon boulanger; garçon pâtissier.
⇒MITRON, subst. masc.
A. — Garçon boulanger ou pâtissier. La rue!... Elle sent la graine et le grain (...). C'est ici que les boulangers (...) viennent s'approvisionner (...). Aux portes des allées sont des mitrons en jupes comme des femmes (VALLÈS, J.Vingtras, Enf., 1879, p.36). Deux garçons boulangers (...) accoururent (...). La lutte se poursuivit, inégale et terrible, entre les deux anges et les deux mitrons (A. FRANCE, Révolte anges, 1914, p.373).
B. — BÂT. Appareil de terre cuite placé à l'orifice d'un conduit de cheminée et destiné à supporter la mitre. La lanterne est un mitron dont l'orifice est fermé, mais qui comporte des ouvertures latérales (ROBINOT, Vérif., métré et prat. trav. bât., t.1, 1929, p.172).
REM. Mitronnet, subst. masc. Jeune mitron. L'habillement frais repassé d'un gamin de quatorze ans fit de la princesse de Rosen née Sauvadon, le plus joli, le plus coquet des mitronnets qui courent Paris aux heures gourmandes (A. DAUDET, Rois en exil, 1879, p.120).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1610 «garçon boulanger» (BÉROALDE DE VERVILLE, Le Moyen de parvenir, Rémission, III, 54-55 ds QUEM. DDL t.12); 2. a) 1874 «tuile d'une forme particulière» (Lar. 19e); b) 1903 «appui en terre cuite, en grès ou en plâtre, sur lequel repose la mitre d'une cheminée» (Nouv. Lar. ill.). Dér. de mitre, à cause de la forme primitive des bonnets de garçons boulangers; suff. -on1. Fréq. abs. littér.:29.
mitron [mitʀɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1610, cf. cit. 1; de mitre, à cause de la forme primitive des bonnets de garçons boulangers (si l'on ne retient pas l'étym. plaisante de Béroalde).
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1 Garçon boulanger ou pâtissier (→ Gamin, cit. 1). — Vx (par dérision). Boulanger.
0.1 Le boulanger de la ville tenait à ferme une maison (…) et là y avait un beau jardin (…) Ce jardinier en ayant recueilly des plus beaux et premiers (fruits) appela le Mitron, auquel il commanda d'en porter un quarteron à Monsieur le Conseiller. Qu'est-ce que Mitron. Ho pauvres ignorans : les vallets des boulangers sont ainsi nommés, parce qu'ils n'ont point de haut de chausses, mais seulement une devantière : telle ou semblable à celle des Capucins (…), qui en pure scholastique est nommée une mitre renversée; la mitre couvre la teste, et ce devanteau le cul, qui sont relatifs.
Béroalde de Verville, le Moyen de parvenir. « Rémission », p. 489 (éd. originale).
1 Le boulanger ne put s'empêcher de sourire, et tout en coupant le pain blanc, il les considérait d'une façon compatissante qui choqua Gavroche. — Ah ça, mitron ! dit-il, qu'est-ce que vous avez donc à nous toiser comme ça ?
Hugo, les Misérables, IV, VI, II.
♦ ☑ Allus. hist. Le boulanger, la boulangère, et le petit mitron : le roi Louis XVI, la reine et le dauphin, ainsi nommés par le peuple affamé qui vint les chercher à Versailles le 5 octobre 1789.
2 Les femmes portaient aux piques de grosses miches de pain, d'autres des branches de peuplier, déjà jaunies par octobre. Elles étaient fort joyeuses, aimables à leur façon, sauf quelques quolibets à l'adresse de la Reine : « Nous amenons, criaient-elles, le boulanger, la boulangère, le petit mitron ».
Michelet, Hist. de la Révolution franç., II, IX.
2 (1903, Larousse). Techn. (Constr.). Couronnement en terre cuite, de forme tronconique, d'un conduit de fumée.
Encyclopédie Universelle. 2012.